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MessagePosté: 24 Oct 2010, 13:26 
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Titilleur

Inscription: 05 Fév 2008, 15:13
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Je vais commencer tout de suite par ce que j'ai ressenti; le film est une splendeur. Mais,..mais, il ne plaira probablement pas à tout le monde,.. tout d'abord si vous avez détesté la plupart des films d'Oshii, par exemple Avalon, ou Innocence, il n'y a que très peu de chance que le film vous plaise. En fait, il faut le dire et le redire encore une fois, il ne s'agit pas d'un film d'action. Même si les séquences de combats aériens sont absolument monstrueuses et magnifiques, et qu'il s'agit en ce sens de ce qu'on a fait probablement de mieux dans le genre. En fait, encore une fois, le film paraitra opaque et parfois incompréhensible jusqu'au 5 derniers minutes, ou le dénouement final à la fois tragique et sobre, permettra de reconstituer le puzzle de l'intrigue. De ce fait, dès que l'on aura saisi la nature véritable des personnages (je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler), et leurs enjeux, le film gagne une puissance rare, et il s'agit en ce qui me concerne d'ores et déja d'un classique de la science-fiction. Les thématiques du rôles de la violence, des images, ou bien encore de la nature même de l'existence, bien que très classiques sont traité ici avec énormément de justesse et de subtilité, et en cela il faut aussi souligner la richesse du roman de Hiroshi Mori dont est tiré le film. Un grand film sous-estimé , probablement le meilleur d'Oshii en ce qui me concerne (avec Innocence).

6/6


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MessagePosté: 24 Oct 2010, 14:28 
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Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Je trouve aussi que c'est un film assez exceptionnel, et s'il était sorti au cinéma cette année il serait direct en haut du top. Je suis par contre pas forcément séduit par le "secret caché" qu'il faudrait retrouver façon détective, je trouve que la beauté du film ne fonctionne pas tellement là-dessus : c'est un prétexte pour te donner une certaine vision du monde - jeunes sans innocence, constant ronron de la guerre, impression de présent perpétuel, société vide de sens laissée par les adultes...

Image

Un gros avis que j'avais posté là, si tu veux : http://enculture.free.fr/viewtopic.php?t=299

Du quasi 6/6


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MessagePosté: 24 Oct 2010, 16:01 
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Inscription: 04 Nov 2007, 19:14
Messages: 3441
Localisation: Belgium
Je suis pas fan du charadesign. Je précise juste avoir aperçu la bande-annonce. L'histoire est peut-être très bien.

_________________
"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice."
- George Orwell


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MessagePosté: 26 Oct 2010, 22:49 
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Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
L'histoire, c'est dur à dire, c'est surtout très bien mis en scène.
Les persos ont un design assez avachi oui, surtout le héros, la seule exception étant cette jeune directrice. C'est un peu désarçonnant, mais ca fonctionne très bien dans le film, où ce n'est pas une proposition gratuite.


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MessagePosté: 29 Juin 2014, 23:16 
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Inscription: 28 Mar 2014, 10:03
Messages: 283
Image

J’ai reçu cette œuvre comme une illustration par l’image du Mythe de Sisyphe de Camus, essai dans lequel ce dernier illustre sa philosophie de l’absurde : notre recherche de sens dans ce monde étant vouée à l’échec, quelle est l’attitude à adopter ? : « Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. » Plus que la citation de Camus dans le film, l’omniprésence d’un mouvement morbide, et d’une atmosphère étouffante, apathique, me semble justifier ce rapprochement.

Le film s’incarne en effet dans un mouvement circulaire : Il s’ouvre par une mort dans les airs aux mains du professeur, du père, et s’achèvera de la même façon. Ce qui « justifie » ce mouvement, cette « répétition » est, à mon sens, une recherche bien plus stimulante que le background SF et le mystère qui entoure les Kildren.

Ces personnages qui se ressemblent tous, aux traits androgynes et fins, et pourtant presque grossiers. Kaanami, un des principaux protagonistes ne possède pas une silhouette élancée, musculeuse, il est avachi, rond, comme le film. Il est flagrant de constater à quel point l’animation est dépouillée, résiduelle : chaque plan est un tableau au sein duquel on isole soigneusement une partie, signifiante, en laquelle est insufflée un mouvement (une vie ?). Cela contraste violemment avec les scènes d’action (quelles merveilles par ailleurs, c’est à montrer partout tellement c’est à tomber de justesse) où tout est mouvement, où tout est danse, mortelle, mais ballet aérien.

Cette signifiance, ce sur-symbolisme de tous les instants résonne avec l’obscurité volontaire de l’intrigue, ce jeu de piste abscons, n’étant qu’un jeu de dupe, une illustration « littérale » de l’absurdité de notre situation. Je ne sais pas si je réinterprète le film ici mais j’ai le sentiment que la lourdeur métaphysique, le silence quasi-grotesque des personnages face à des questions volontairement est voulu, et contribue à créer des images, en les dépouillant justement du symbole, par un espèce de glissement qui s’articule autour de la mise en scène. Je rejoindrais à ce moment Tom, qui illustre pertinemment cela dans sa critique :
tom a écrit:
Il reste une image poétique du symbolisme, de ce qu’est le symbolisme : la tête qui se centre soudain dans le plan fait exploser la symétrie et l’aspect conceptuel de l’image, les yeux grands ouverts en transe évoquent la pythie... Or, dans ce long monologue, le personnage livre, texto, toute une partie des réponses aux raisons cachées des péripéties. Mais le plan transpire tellement la symbolique, la signifiance, qu’on prend en fait d’abord son discours pour une simple parabole, pour une fable ! C’est un retournement magnifique opéré par la mise en scène, car c’est justement le but : ce qui intéresse Oshii dans cette explication que le personnage nous donne, ce n’est pas le contenu de la révélation, mais bien la poétique de ce qu’elle installe. Ce glissement est juste incroyable.

Surtout que ce symbolisme sacralisé par les mots s’incarne dans un « quotidien », dans l’image, dans le pouvoir d’évocation qui transpire de scènes quasi-anodines : . L’ensemble est profondément casse gueule, puisqu’on se situe toujours sur une ligne de faille, en se questionnant sur l’effet de citation, le propos métaphysique, ou le glissement vers quelque chose de bien plus, grand, de bien plus dépouillé.

Le teacher, l’adulte avec lequel on ne se confronte qu’au-dessus des nuages ne vaut pas par exemple pour le mystère (qui est il ?) mais pour le Mystère qu’il incarne. La confrontation à l’inconnu, la puissance de la révolte, du mouvement. C’est d’aillleurs ici que se situe la chose, le mouvement, qui fait que l’on n’interroge pas le symbole trivialement, directement (le père, le combat, l’élévation, l’aspect phallique de ‘avion etc etc etc) mais plutôt le mouvement qui va vers cela. C’est là que se situe, à mon sens, toute la richesse du film, et la valeur de son propos.

Cette guerre que l’on regarde à la télé, où tout est joué, par l’intermédiaires d’avions jouets que remplissent des adolescents qui s’imaginent immortels, et qui ne font que répéter les gestes d’autres afin de trouver le sens dans ce monde sans repères. Elle n’aura pas d’issue, elle rugira toujours paisiblement en arrière-plan, comme ce petit vieux assis sur les marches, ou cette mère qui attends au sol. Reste la révolte, reste l’Autre. Ce n’est pas pour rien qu’à la fin, Kusanagi refuse une cigarette « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. »

Gros morceau, qui, bien qu'un peu austère et dansant sur quelque chose de fragile, arrive à toucher quelque chose de précieux.

_________________
ART: Ça mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.


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MessagePosté: 24 Juil 2017, 00:40 
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Inscription: 24 Juil 2017, 00:34
Messages: 1
Bonjour ! Merci pour ce sujet, même si il ne répond pas aux questions que je me pose, il m'a permis de connaître un avis extérieur au mien même si au final, je suis du même avis xD !
Bref, je vais donc poser mes questions en espérant qu'on puisse me répondre : :?: :!:

1) Qui est le père de la fille de Suito Kusanagi ?
2) A la toute fin du film (après le générique de fin), le "nouveau" pilote qui arrive, c'est bien la "réincarnation" de Yuhichi Kannami, qui est lui-même la réincarnation de son prédécesseur ?
3) La scène du tout début où le "professeur" affronte des avions, dans l'un deux, c'est le prédécesseur de Kannami qui s'y trouve, non ?
Et donc, la scène de la toute fin (avant le générique de fin), c'est pour montrer que sa se répète indéfiniment, Kannami (et tous ses anciens/nouveaux noms, nouvelles identités) meurt et revit éternellement tué par son "père" le "professeur" ?


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MessagePosté: 20 Sep 2022, 11:32 
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Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8694
Le film est dispo sur france.tv jusqu'à la fin du mois.

Bon je ne serai pas aussi enthousiaste que les collègues ci-dessus, peut-être parce que je connais assez peu l'œuvre d'Oshii, mais il y a quand même pas mal de trucs à prendre.

Outre les combats aériens magnifiques (mais qui ne sont pas le cœur du projet), et même si tout l'aspect symbolique évoqué par Tom me passe un peu au-dessus, on perçoit quand même le projet de filmer la jeunesse comme une léthargie, un océan d'inconnu et d'incertitude, ponctuée donc par une extrême violence, abandonnée des adultes qui ne sont que spectateurs d'une guerre sans cesse renouvelée, et au bout de laquelle la mort rôde. Un film pas facile à aimer et dont il est difficile de parler, mais dans le genre je suis content de l'avoir découvert.


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MessagePosté: 20 Sep 2022, 11:36 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Film devant lequel je me suis endormi et que je n'ai jamais terminé. Souvenir que c'était beau mais d'une lenteur rédhibitoire. A retenter.

_________________
CroqAnimement votre


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