Forum de FilmDeCulte

Dans une ville fictive d'Europe centrale, Ash est une accro de jeux vidéo et de réalité virtuelle. Solitaire, le seul compagnon qu'on lui connaisse est son chien. Elle était membre du groupe Wizard, constitué de véritables aficionados d'un jeu de guerre illégal nommé "Avalon", en référence à l'île légendaire où reposent les âmes des héros. Mais depuis que la bande s'est dissoute, Ash joue seule. Un jour, elle apprend que son ancien amant, Murphy, est devenu un zombie, un "non-revenu". Ce dernier était pourtant un joueur talentueux. Son sort intrigue Ash. Celle-ci décide alors de refaire le chemin qu'il a pris en jouant dans une zone interdite baptisée "Class A". Pour y parvenir, elle doit suivre l'Ombre, une mystérieuse petite fille aux yeux tristes.



Film assez fascinant que celui-ci, où l'histoire compte moins que l'ambiance dans laquelle elle évolue. Une ambiance forte prenant diverses formes se téléscopant entre elles: jeux vidéo type FPS, rétro-futurisme façon Tron, monde "post-apocalyptique" très proche de Stalker, tout celà baignant dans un ton sépia et un grain particulier lui conférant toute sa beauté désenchantée. Ce que j'aime avant tout, c'est cette capacité qu'à Mamoru Oshii à brouiller la frontière entre réel et virtuel, d'inverser aussi leurs rôles (cette Classe Spéciale A appelée justement Classe Réelle) de manière à ce que l'on s'y perde, notre monde n'étant plus qu'un programme où tout est dématérialisé. Le peu de sensualité qu'il reste dans cette réalité est une salade de choux donnée au chien, une belle scène agissant comme une boufée d'air frais. Ce chien d'ailleurs, ce fameux Basset qui traverse l'oeuvre d'Oshii (du moins les 3 films que j'ai vu de lui pour l'instant), je me suis toujours demandé si ça pouvait être autre chose qu'un petit caprice de cinéaste (qui aime tellement son chien qu'il l'incruste sans raison apparente). Finalement, je trouve que ça présence n'est pas si inutile, la tristesse du monde semblant se refléter sur cette gueule aux babines et aux oreilles tombantes. (voilà, je referme cette petite parenthèse canine sur le Basset d'Oshii totalement négligeable ). En tous cas, sur ce sujet très actuel de la virtualité, le film propose une esthétique et une mise en scène puissantes et immersives (le casque de la gameuse Ash, on l'a clairement sur la tête) ainsi qu'un questionnement plutôt profond sur la quête du bonheur (réel ou artificiel)symbolisé par cette île d'Avalon. Découverte tardive, claque et vivement que je rattrape les autres films du réalisateur. 5/6.

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The Necks : Body

Faudrait que je le revoie mais j'adore ce film, hyper riche et visionnaire d'une certaine manière sur l'évolution technologique du cinéma et du jeu vidéo. Tout ça dans une esthétique communiste bien glauque et anachronique. Gros film culte pour moi et sans conteste le meilleur d'Oshii.
BO sublimissime de Kenji Kawai.

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CroqAnimement votre

Je conteste. J'admire le travail artistique d'Oshii mais je l'avais trouvé un peu ennuyeux celui-ci. Après faudrait que je le revois, je l'avais maté quand la VHS existait encore. Ceci-dit, je préfère largement son travail sur les Ghost in the shell, surtout le second qui avait bien mérité sa sélection cannoise.

Idem, pas mon préféré, mais j'en ai un souvenir assez lointain. Le côté urbain-dépressif, comme la confusion entre réel et virtuel, m'avaient semblé beaucoup plus bateau et téléphonés que la construction monumentale et opaque d'un Ghost in the Shell. A la lumière du filtre orange qui inonde un peu paresseusement le film, j'en retiens pas grand chose de plus qu'une ambiance.

Mais bon, vu au Lycée, faudrait réévaluer.

Oui en fait j'aime beaucoup aussi les Ghost in the Shell (surtout le premier à vrai dire). Mais bon Avalon c'est vraiment un film à part, un film unique. Un film qui parvient à parler de jeux vidéo avec une maturité que l'on n'a plus jamais vu par la suite. Après je l'ai pas revu depuis 10 ans donc je l'idéalise sans aucun doute. Mais j'en garde un souvenir extrêmement vif notamment tout le rapport à la mythologie et tout le travail esthétique (comme la fin et l'arrivée de la couleur). Même si comme souvent chez Oshii, le scénar de Kazunori Ito est un peu abscon et garde de nombreuses zones d'ombre.

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CroqAnimement votre

Quels sont les autres films d'Oshii que tu as vu Romain?
Celui-ci m'avait déçu à l'époque, revu une fois ça passait beaucoup mieux, mais ça ne m'a pas donné envie de chasser après les films live non distribués du réalisateur. Les dédales tarkovskiennes sont un peu plus clichés justement que ce qu'il a à offrir par ailleurs je trouve, comme celles où se perd un Sokurov par exemple, qui est pourtant doué.
Rien que récemment, Sky Crawlers m'a paru bien plus intéressant.

Vaudrait que je me décide à la voir celui là.

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CroqAnimement votre

Je n'ai vu que les deux Ghost in the Shell, le premier il y a très longtemps (peut-être 10-12 ans) et Innocence un peu plus récemment, vu deux fois, c'est peut-être mon préféré d'Oshii pour le moment, j'ai le souvenir d'un film complexe, sublime, avec des citations philosophiques qui ne m'avaient pas dérangé à l'époque, pour le peu que j'en comprenais à l'époque, comme ce côté abscon du scénario où l'on s'y perd parfois (ça ne me gêne pas ce genre de choses). Il faut que je les revois c'est sûr. The Sky Crawlers est le prochain sur ma liste pour le moment, il a l'air excellent si j'en crois ton avis et celui de Tom.

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The Necks : Body

J'avais vraiment trouvé ça sublime lors de sa sortie ciné... Jusqu'à ce que je le revoie et que j'arrête le DVD au bout de 20mn, préférant rester sur mon beau souvenir. Je ne sais pas, la seconde fois cela m'a paru très factice, la magie n'opérait plus.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Le dernier Nolan aura eu comme mérite de me donner envie de revoir Patlabor 2 (peut-être mon préféré de Oshii)... j'y ai immanquablement pensé lors de l'explosion des ponts. Pour Avalon, un peu comme tout le monde j'avais été séduit à la découverte mais j'ai pas spécialement envie de le revoir. Ce qui ne m'empêche pas de réécouter la B.O. de temps en temps...

J'avais trouvé ça moitié classe, moitié relou.
Souvenirs de plans casse-couilles de chien et de bouffe en gros plan.

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