Forum de FilmDeCulte

Tout a un peu été dis dans le topic. Serpico-like pour la seconde partie dit Art Core, justement un tel sujet par Lumet j'aurai rêvé de voir ça (pour les trois parties ça peut fonctionner)... Gosling fait du Gosling, mais Bradley Cooper me convainc de plus en plus, même s'il est encore un peu léger pour son personnage à multiples facettes.
Le film brasse énormément, il est ambitieux, mais dés son plan séquence d'intro il semble se rêver plus qu'il n'arrive à créer quelque chose de vraiment prégnant. La bande son est d'ailleurs assez symptomatique de ce côté fantasmé, Pärt et Springsteen déboulent de manière très clichés. Pourtant le réal (dont je n'ai pas vu le premier film), pourrait avoir des choses singulières à montrer, notamment sur la liberté d'action et l'aspect éphémère de toutes choses.

Je savais rien de la structure, j'ai donc été agréablement surpris de quitter un personnage pour un autre (d'autant plus via cette étrange scène de poursuite, la seule du film a m'avoir vraiment réveillé). Et tant mieux car la première partie, où Gosling pousse la Gosling-caricature à son maximum, s'épuise à force de suivre des rails vus et revus (la frappe qui se découvre des envies de famille, le glissement vers la criminalité, etc.). La suite réserve quelques choses touchantes, par les rencontres entre ses différents récits, mais ne parvient pas vraiment à créer quelque chose qui dépasse réellement sa confrontation d'histoires.

J'ai trouvé le film assez frustrant tout compte fait. L'ado qui cherche son père est un beau perso en puissance, les traversées un brin lynchéennes des bois de nuit tracent de belles pistes... Tout est un peu a minima, et le réal me semble finalement souvent plus occupé par ses personnages qu'à dessiner un projet qui transcenderait les histoires de chacun. Impression que tout cela a du potentiel, mais qu'il reste un peu timidement sur le rebord, à se reposer sur Pärt et sa jolie photo, sans réellement tenter quelque chose de grand. On en ressort du coup plus que mitigé.

Déception relative, malgré de grosses qualités à la mise en scène (une séquence de poursuite à moto mémorable, un plan d'ouverture hyper classe, une photographie extraordinaire de Sean Bobbitt [Shame]...) et un casting trois étoiles (Gosling et Cooper sont bons, mais les femmes sont surcastées pour rien ; avec toutefois une découverte du côté du jeune et charismatique Emory Cohen).

C'est du côté du scénario que ça foire en fait, avec sa tructure hyper signifiante et très étirée pour quedalle... j'ai d'abord pensé à une structure en deux temps (deux personnages principaux en relais l'un de l'autre, pourquoi pas ?), mais finalement la seconde partie occupe les 2/3 en temps, et seulement le tiers en intérêt global. C'est un peu forcé, un peu déjà-vu, un peu lent et chiant pour rien.

Mais comme c'est bien joué, et surtout bien filmé et photographié, je n'ai pas trop souffert durant les 2h20, et y ai trouvé mon compte.

3,5/6

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I think we're gonna need a helmet.

Je rejoins l'avis général. C'est un film méchamment frustrant qui avec un peu plus d'écriture aurait pu être un très grand film. Là c'est juste bien par son ambition, sa mise en scène, ses scènes fortes, mais le symbolisme est trop poussé.

4/6