Forum de FilmDeCulte

Dès la première scène, où la très belle photographie d'Adam Arkapaw, qui avait déjà envoûté le Macbeth de Justin Kurzel, instaure une atmosphère délétère, Michôd (et Joel Edgerton qui co-écrit) présentent toute la mesquinerie qui gangrène les puissants en temps de guerre. Dans un tel contexte, comment un homme prônant la paix pourrait-il s'en sortir?

D'entrée de jeu, j'ai été séduit par cette réinterprétation moderne (i.e. sans le texte et remodelée) des pièces du Barde consacrées à Henry IV et V, par la véracité empesée de gravitas, à la Ridley Scott, avec laquelle Michôd aborde le sujet. Malgré le parti-pris d'une arythmie qui ne marche pas toujours, ce goût du cinéaste pour une certaine lenteur, le film opte pour un calme presque constant qui garde néanmoins toute la force du récit shakespearien, incarné par cette figure de jeune roi malgré lui.

Le parcours tragique d'un homme à peine adulte - Michôd choisit l'excellent Timothée Chalamet, plus jeune que ne l'était réellement Henry V à cette époque - en rébellion contre son père dont il ne veut tout d'abord pas suivre les pas lorsqu'il accède au trône mais qui, son arrogance le rendant propice à la manipulation politique, se verra gagner par les mêmes tares qui incombent semblablement à tous les rois.

A ce titre, je trouve la dernière scène très belle notamment dans sa façon de formuler un propos : la désillusion amène le roi à formuler une requête a priori de l'ordre de l'intime mais qui résonne comme une condition sine qua non d'une bonne gouvernance.

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J'avais pas réussi à entrer dedans, comme pour son précédent.

Pas vu War Machine. J'avais trouvé The Rover pas mal mais Animal Kingdom banal.

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Mi-chaud mi-froid?

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Vu mais déjà quasi oublié. Énorme problème de casting, Chalamet n'est pas crédible une seconde. Pas qu'il soit mauvais mais juste physiquement ça passe pas du tout. A part The Rover Michôd c'est plutôt médiocre.

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CroqAnimement votre

Art Core n'a rien dit.

Film sublime visuellement ; magnifique photo avec ses petits vignettages qui vont bien ; gritty mais posé ; mise en scène sobre mais assurée ; gravitas à go-go ; bataille médiévale bien claire et lisible ; 2h20 qui passent sans problème. Bref, c'est du tout bon et ça impose le respect tout du long.

Et pourtant en arrivant vers 2h de métrage je me demandais de quoi parlait le film. Je me sentais à distance. Une impression de tout ça pour ça. Je n'étais pas assez attaché à Hal au début pour sentir la déchéance et la compromission. Du coup, ça me faisait l'effet d'une coquille vide. Les dernières minutes, avec leurs dialogues "J'explique la thématique du film" ont le mérite d'apporter du sens, mais ça paraît lourd et trop tardif... De plus, le fait que j'aime assez le HENRY V de Branagh créait une comparaison cruelle. Je revoyais dans ma tête les scènes de la version Shakespeare en me demandant "Mais finalement, qu'est-ce qu'on gagne ?" Surtout, quel intérêt de réadapter Shakespeare si ce n'est pour ne pas au moins coller à la réalité historique ? Au lieu de ça on a droit au Dauphin qui se pointe à la bataille
Sinon, au début je me disais "Ça fait chier de pas le voir en salles". Mais lorsque Pattinson est apparu avec son accent français et son jeu bouffonesque (parti-pris raté mais qui a le mérite d'amener du décalage dans un film assez monotone), finalement j'ai été content de ne pas subir les ricanements du MK2 Nation...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ah oui j'avais oublié Pattinson que d'habitude j'adore mais qui est là limite embarrassant.

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CroqAnimement votre