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Quel maledetto treno blindato en VO.


Le voilà donc, ce fameux film de guerre dont Quentin Tarantino annonce depuis longtemps qu'il en ferait un remake. Quand on le découvre enfin, ce n'est plus vraiment une surprise, c'est effectivement très bis, et ça passe du premier au trentième degré avec une aisance décomplexée. S'il fallait définir le film de guerre "spaghetti", ce film en serait le prototype idéal.

Sur une trame très proche des "Douze Salopards", le film suit les pérégrinations mouvementées d'une équipe de soldats américains parmi lesquels Bo Svenson (qu'on a récemment vu en prêtre dans Kill Bill 2), Peter Hooten et l'indispensable Fred Williamson avec son gros cigare. Le ton sérieux et grave qui est souvent inhérent aux films de guerre est ici banni. La Seconde Guerre Mondiale est montrée comme une grosse farce bordélique où on enchaine les missions foireuses comme autant de prétextes comiques (la confusion avec les uniformes portés par de vrais-faux soldats allemands/américains est énorme, notamment dans la scène culte de la baignade avec les femmes nues). C'est également très bourrin, ça mitraille toutes les 10 minutes, ça dépote dans tous les coins, et on a aussi droit à des sentences bien définitives comme "pourquoi fait-on la guerre? les hommes ne savent plus se parler." Dans chaque plan où il apparaît, le trublion Michael Pergolani, look de hippie allumé avec ses cheveux longs et moustache, trouve toujours le moyen de faire le con ou de balancer une vanne. Pourtant, le film arrive à tenir le coup sans tomber dans la gaudriole bien lourde du genre "la 7éme compagnie". Et d'ailleurs, la fin surprend assez en se montrant plus cruelle et désenchantée, n'hésitant pas à faire mourir certains personnages.

Je n'ose imaginer ce que Tarantino pourrait tirer avec un matériau pareil, c'est pile poil ce qu'il pourrait transcender avec son style bien à lui et en faire un chef-d'oeuvre. Qu'il se dépêche de terminer son film d'horreur avec Rodriguez, et qu'il s'attelle enfin à ce remake tant attendu !

Pour poursuivre ma découverte des films d'Enzo G. Castellari, artisan chevronné du bis, je me suis également tapé le sympathique "Sept winchester pour un massacre", l'histoire d'une chasse au trésor qui se déroule pendant la guerre de Sécession. Ca se laisse gentiment regarder mais sans plus.

Par contre, "Keoma", souvent annoncé comme le chant du cygne du western spaghetti, se révèle plus ambitieux. Keoma (génial Franco Nero qui s'est refait la tête de Jésus en plus d'avoir un regard qui tue) est un métis mi-blanc mi-indien qui se voit renié par ses demi-frères malgré le soutien de son père. Sa grandiloquence jusqu'au-boutiste en fait un film parfois pesant dans sa symbolique (c'est souvent trop premier degré, même si l'intention est louable), mais s'avère le plus souvent jouissif lors des scènes d'affrontement, avec des cadrages leoniens et des ralentis de ouf. Pas totalement réussi mais intéressant.

Notes :
Sept Winchester pour un massacre 3/6
Keoma 4/6
Inglorious Bastards (Quel maledetto treno blindato) 5/6

J'aimerais bien voir les "Guerriers du Bronx 1 et 2".

l'histoire est un mix d'ingrédients largement plagié sur De l'or pour les braves. Quand Castellari s'est rendu compte que la copie ne valait pas l'original, il a tenté une fin sombre censée donner une certaine épaisseur à l'ensemble mais qui ne colle pas du tout à ce qui précède. Le film se laisse regarder chaque fois qu'il copie De l'or pour les braves, c'est à dire assez souvent.

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any man's finest hour, his greatest fulfillment of all he holds dear, is the moment when he has worked his heart out in a good cause and lies exhausted on the field of battle - victorious.
- Vince Lombardi
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En même temps, je crois qu'il reprend juste le titre et le pitch (qui finalement est donc le même que d'autres films du genre), non?

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Ah, merci pour l'info. Ca explique sans doute cette rupture de ton assez bizarre.

Pour Tarantino, je me doute bien qu'il n'en fera pas un copier-coller, mais ça donne déjà une petite idée de ce qu'il pourrait faire, comme si on lisait un synopsis de son futur film. Ce qui est déjà excitant en soi.