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Sylwia est belle, sportive, énergique. Elle est la coach sportive du moment. Avec 600 000 abonnés, elle est influenceuse et courtisée par les marques. Mais derrière le succès virtuel, la solitude, bien réelle, ne se partage avec personne…


Malgré un pitch intriguant, on ne peut s'empêcher d'être déçu en sortant de Sweat. Le film a ses qualités, l'actrice polonaise en tête, au jeu assez subtil et qui est assez formidable dans le rôle de l'influenceuse qui perd pied, mais Magnus von Horn donne l'impression de cocher de manière trop appliquée les cases du film indépendant sur le sujet. Dans le genre de l'immersion quasi documentaire, on pense beaucoup à Pleasure. Un Pleasure en moins bien où les réseaux sociaux vont remplacer le porno. Le problème est que Magnus von Horn n'a finalement pas grand chose de nouveau à dire sur le sujet (y avait-il matière?) et va plutôt se concentrer sur le parcours de son personnage que "tout le monde adore mais personne n'aime". Le portrait d'une star des réseaux sociaux, victime de la solitude et en pleine dépression.

Le côté portrait du film est appliqué mais trop classique sur le fond pour marquer. La réalisation punchy et le talent de l'actrice sortent le film du lot mais l'écriture reste beaucoup trop sage dans l'ensemble. C'est pas désagréable à regarder mais très peu surprenant. Jamais le film ne déraille sauf dans sa dernière demi-heure où Magnus von Horn lâche enfin les chevaux. Il y a une histoire de stalker, de vengeance loupée et une étrange relation entre le stalker et sa victime qui bousculent le spectateur. Il faut voir ces 5 minutes de tabassage et le flirt avec Claudius. Enfin, le film propose du vertige et sort de sa coquille. C'est dans ces moments que von Horn montre qu'il en a sous la pédale. Juste pour son dernier tiers et son actrice, le film vaut le coup d'oeil, mais on ne peut s'empêcher d'être déçu du résultat global trop inégal.

3-4/6

Assez d'accord avec Abyssin, je pense toutefois que c'est un sujet sur lequel il y'a en soit de la matière à creuser, et d'ailleurs en lançant le film je me suis fait la réflexion que c'était étonnant qu'il y'ait pas de film sur ces coachs sportifs/influenceurs tellement ils semblent prendre de place sur les réseaux sociaux, quelque part entre les chatons et les recettes de cuisine (note: j'ai pas vu Sans Filtre, sorti deux ans plus tard, et d'ailleurs réalisé également par un suédois).

Il y'a forcément quelque chose à creuser entre la surexposition médiatique consentie et même recherchée, le lien constant avec une communauté de milliers de personne et à côté de ça une vie souvent assez seule puisque ce sont des gens qui sont un peu dans un modèle d'auto-entreprenariat quasiment autiste à passer la moitié de son temps seul à la salle et l'autre moitié à monter des vidéos dans sa chambre. Y'a aussi tout l'aspect entre mode de vie ultra régulé, super sain en apparence et la réalité qui est peut être un peu différente. L'envers du décor de quelqu'un qui se présente comme une sorte de "machine" de bonne santé et de mindset, ce qui cache fatalement un aspect plus humain tout en faisant mine de vouloir tout montrer de sa personne.

Enfin bref il y'a une multitude d'angles auxquels on peut penser, et qui sont d'ailleurs un peu abordés dans ce film, mais soit c'est un peu léger et finalement il y'a rien à voir de passionnant en dehors de ce qu'on peut soit même imaginer ou de ce qui est carrément montré de façon factuelle dans le film (Sylvia choisit de poster une vidéo où elle se montre vulnérable, triste...) ou alors il dévit peut être un peu trop avec le stalker et cette scène horrible dans son appartement. Par ex ici il y'a quelque chose qui aurait pu se jouer entre l'intention d'attirer le maximum de followers mais à la fois le dégout et la peur lorsque quelqu'un se met à la suivre pour de vrai. Qu'est-ce qui peut se créer de cette situation ? Je trouve que le film résout cela de façon un peu bas du front (et glauque).

En somme un film qui semble un peu titiller son sujet sans l'explorer véritablement mais qui est tout de même superbement tenu par Magdalena Koleśnik qui tient le rôle principal et mis en scène avec énergie (j'adore certains plans comme celui sur le visage de Sylvia quand elle court sur son tapis par ex). ça donne envie d'en voir d'autres.

3-4/6, comme Abyssin donc.

Pour son film présenté à cannes, certains critiques parle de sous Sans filtre.

Ah ouais... J'ai pas regardé à propos de quoi était le film, mais ce serait un peu dommage de pas parler un peu d'autre chose.