Noony a écrit:
Et c'est bien cette phrase qui nie l'utilité du montage.
Il ne la nie pas dans l'absolu, il dit simplement que dans le cas présent de ce film un remontage ne ferait que détruire la cohérence du film. On ne parle pas du montage là, mais d'un remontage par des producteurs après un premier montage cohérent réalisé par le réalisateur. (après j'ai pas vu le film, je ne sais pas s'il a raison)
Citation:
C'est un film extraordinaire (sens premier du terme) mais qui, quand tu es vendeur et que tu as des billes dedans, ne vaut pour ainsi dire rien. J'en avais discuté avec un gars de chez StudioCanal qui m'avait dit que les vendeurs de chez Wild Bunch étaient furieux à la sortie de la projo cannoise. Quand un réalisateur a un projet de 20 millions de $ sur les bras, que des entreprises lui ont confié son blé, il a des responsabilités.
Mais c'est aussi la responsabilité des acheteurs que de savoir sur quoi ils investissent. Il y a un scénario, des films précédent, ils peuvent discuter avec le réalisateur... le réalisateur prend pas l'argent pour partir faire son film en secret quand même.
Pour moi la responsabilité du réalisateur c'est surtout de présenter clairement son projet au départ et de le tenir jusqu'au bout. Si des acheteurs sont assez cons pour raler après coup parce qu'ils ont eu au final le résultat d'un projet qui était invendable dès le départ, c'est leur problème.
Citation:
Une de ses responsabilités, c'est que son film soit autre chose qu'un film "anecdotique". Il faut qu'il fasse plus de 1.000 entrées en France. Et c'est le boulot du producteur de calmer son poulain dans sa verve créatrice (sans la brider évidemment).
Et c'est son boulot de "vendre" le film correctement. Je pense que ce film peut faire facilement 1000 entrées, avec "par le réalisateur de Donnie Darko" en haut de l'affiche les geeks vont affluer, ne serait-ce que par curiosité. D'ailleurs Donnie Darko s'était fait démonter par la critique aussi à sa sortie, ca a pas empêché un succès par la suite. Je sais que je suis pas un exemple, mais je suis encore plus certain d'aller voir le film après le mauvais accueil (relatif) à Cannes qu'avant.
Mais il y a cercle vicieux, il n'y a pas de public pour un film un brin différent parce que les producteurs n'offrent pas ce genre de films parce qu'il n'y a pas de public pour eux.
Citation:
Dans l'absolu, tu as entièrement raison: l'art appartient à l'artiste, et il ne doit pas être influencé par les pressions économiques et financières. Je ne sais pas quels sont les couts pour la production d'un disque de Pierre Boulez.
Cher, mais il peut se le permettre, il a un nom mondialement connu, il est chez Deutsche Grammophon. Et encore, ce sont ses disques en tant que chef de musique classique qui lui permettent de financer ses disques en tant que compositeur. C'est plutôt sur les concerts et les disques d'artistes moins connus qu'il y a problème.
Citation:
Ca reste son fric. Alors soit tu as un producteur mécène qui met des millions dans ton film en sachant pertinement qu'il les perdra, soit tu fais un film qui a sa place dans le "marché" et tu fais en sorte qu'il soit sortable.
C'est bien pour ca qu'il faudrait une rénovation en profondeur du "marché"...