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Le film usant... A Midsummer Night's Dream en VO.



Ce dont j’avais peur, c'est-à-dire une espèce de succession de costumes tocs et autres effets forains mal gérés qui tombent à plat, est plus ou moins évité. C’est pas réalisé avec les pieds (la première scène plutôt bien foutue, où chacun chante en pensant à autre chose, montre que le mec derrière la caméra assure un minimum), et de fait toutes les visions féériques sont plutôt correctement introduites dans le film, avec une certaine fluidité et poésie. Des choses toutes bêtes, comme le fait que la musique du film soit parfois jouée par des personnages à l’écran, permettent de sans cesse prendre acte de la fausseté de l’ensemble, sans pour autant que ca devienne distant ou froid. Les effets de lumières, d’objectif, ou tout simplement quelques bonnes idées de découpage, font que généralement tout ça passe bien, pour peu que l’on ne soit pas trop allergique au kitsch.

Le problème, c’est que Dieterle est pas un génie non plus, et quand il n’y a plus rien pour s’amuser visuellement – qu’il ne reste plus que sa mise en scène un peu académique et la direction d’acteurs de Reinhardt (qui a visiblement pas compris qu’on n’est pas au théâtre…) – le film se fait extrêmement long et pesant. C’est particulièrement épuisant dans toute la partie centrale, ou encore dans l’interminable final, qui n’ont que les bouffonneries de comédiens insupportables à se mettre sous la dent (et pourtant, certains d’entre eux sont excellents dans d’autres films de l’époque : c’est clairement, pour le coup, un problème de prise en charge des deux réals). Summum de cette hystérie, le gamin, dont je verrais bien le crâne ouvert en trois contre un arbre de sa putain de forêt rien que pour le plaisir de l’entendre fermer sa gueule deux minutes.

J’ai en fait un peu le sentiment que ce film arrive avec 10 ans de retard : le muet lui aurait mille fois mieux convenu, le son très concret et bouffon, et avec lui l’explicitation, venant sans cesse casser le merveilleux que le film parvient plusieurs fois à instaurer (certes, c’est Shakespeare, mais comme le texte qu’il apporte ici est plus saboté qu’autre chose…). Après y a pas mort d’homme, y a beaucoup de belles idées, une féérie parfois un peu étrange et trouble, quelques scènes très bien foutues (la brume, la transformation), mais en l’état ça s’apparente quand même à un beau coup de massue sur le crâne.


2,5/6