Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 27 Avr 2024, 16:40

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 22 Juil 2008, 20:43 
Hors ligne
Matou miteux
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
Messages: 12933
Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Image

Bob Merrick, riche play-boy, est victime d'un accident. Il voit sa vie sauvée grâce à un inhalateur emprunté au Docteur Wayne Philips, qui, victime d'une crise cardiaque au même moment, décède faute d'avoir eu accès à son appareil respiratoire. Dès lors, rongé par la culpabilité, le riche héritier va tout faire pour se racheter...

Bon ben c'est une histoire extrêmement fidèle au Sirk (ou plutôt l'inverse vu que c'est le Stahl l'original) et globalement je garde la même distance face à ce mélo dont je vois surtout la mécanique. Le truc c'est que le voir juste après le Sirk le rend du coup un peu fade formellement, là où Sirk s'attache visuellement, par l'usage des couleurs, par la direction artistique, à intensifier le réel jusqu'à prendre ses distances. De la même façon, je trouve Robert Taylor et son fard à paupière un peu terne par rapport au tout-charismatique d'un Rock Hudson.

2/6

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 10 Nov 2014, 22:55 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11666
Magnificent Obsession en VO.

Image

Découverte de ce film après avoir vu la version de Sirk, moi aussi.

C'est plutôt une jolie découverte, que ce mélodrame dont on semble avoir retiré toute la veine "mélo" : elle subsiste par le scénario improbable, et par les moments de confrontations qui avancent complètement à nu, sans armure, sans manières. Mais si ces passages semblent aussi exposés, c'est aussi parce qu'ils sont totalement silencieux, uniquement tenus par la configuration de la scène, et que le silence y devient épais, tendu : la musique est rare (voir totalement absente ? il faudrait revérifier) dans ce film très peu lyrique au final, qui se caractérise plutôt par son approche extrêmement sobre, précise.



Parfois, comme dans la scène ci-dessus, la situation est si bien pensée et configurée (l'observation silencieuse de l'homme qui remet toute la petite scène en perspective, la petite fille qui par son départ laisse soudain la femme sans défense face au regard de l'autre...), que cette sobriété a l'effet tranchant du scalpel. Il y a des moments comme ça, implacablement simples, qui sont dosés avec une telle précision qu'ils sont comme des gifles : le premier face à face au retour de l'hôpital, par exemple, c'est aussi glaçant pour le spectateur que ça l'est pour les persos. Mais ce n'est pas toujours le cas, et le film paraît parfois comme en échec : dans les moments les plus potentiellement forts (la fenêtre, la conversation finale...), Stahl semble déposer les armes, simplement se poser à distance et laisser faire, comme s'il avait peur de gâcher. Cette prudence fait que la scène fonctionne, mais on a alors aussi l'impression que le film rate ses plus beaux rendez-vous.

Peut-être est-ce une vision faussée par la connaissance du remake de Sirk, dont l'art a au contraire toujours hurlé plus fort durant les climaxs. Peut-être que justement les passages sobres de ce film sont ceux qui l'ont le plus marqué, et que le déploiement de sa manière à ces moments sont à la mesure de l'impact qu'ils ont eu sur lui, comme l'expression de la force qu'ils ont imprimé en lui. Je ne sais pas s'il n'a fait que re-piquer les scénars de son prédécesseur, ou s'il l'admirait comme réal, d'ailleurs : ce serait intéressant à vérifier.

En tout cas, malgré quelques trucs pesants (les leçon de philo illuminées - tiens ça me rappelle le côté "secte" de Tout ce que le ciel permet...), je trouve que ce film est une bonne promesse pour la filmo de Stahl, qui me semble finalement pas très représentatif du mélo tel que je le connais à cette époque (ou du moins pas loin : en 1940), que je trouve beaucoup plus empathique, musical, coulé. Soit on a là une exception, soit l'évolution du genre et de sa forme ont été ultra-rapides. J'aime bien la précision et l'essentialité de son cinéma, en tout cas.

EDIT : tout bien réfléchi, en 1935, on doit encore en être au mixage optique. Pas de très beaux résultats en mixant musique et dialogue, donc, l'absence de la première doit venir de là...


Concernant la copie : le DVD criterion est bien, malgré du 29.97 et un cadre noir d'overscan. Il existe de sous-titres français sur le net, mais il ne sont pas callés pour (une copie différente, des coupes à différents endroits que la copie criterion qui rendent ardue la resynchro).


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Secret magnifique (Douglas Sirk - 1954)

Blissfully

11

2139

09 Avr 2018, 22:52

Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Magnifique (Philippe de Broca - 1973)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Tom

37

3586

13 Jan 2016, 10:18

Cosmo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Gatsby le magnifique (Baz Luhrmann - 2013)

Karloff

12

2102

09 Nov 2013, 22:06

MrHobbes Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Trio Magnifique (Chang Cheh, 1966)

Tetsuo

1

1238

05 Aoû 2006, 14:25

Tetsuo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Coquelicots (Kenji Mizoguchi - 1935)

Blissfully

3

1789

15 Mar 2008, 22:14

Bub Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Mains d'Orlac (Karl Freund, 1935)

Gerry

0

1407

05 Aoû 2006, 10:39

Gerry Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La kermesse héroïque (Jacques Feyder, 1935)

MackieBanafoufPepito

4

502

03 Mar 2022, 12:18

Vieux-Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Danseur du dessus (Mark Sandrich, 1935)

Film Freak

5

534

28 Mar 2021, 09:36

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Oyuki, la vierge (Kenji Mizoguchi - 1935)

Blissfully

4

1631

15 Juil 2009, 08:30

Jericho Cane Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Sœurs de Gion (Kenji Mizoguchi - 1935)

Tom

8

1571

03 Déc 2013, 16:48

Tom Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Google [Bot] et 38 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web