Forum de FilmDeCulte

The Loneliness of the Long Distance Runner en VO.



À la suite d’un vol commis dans une boutique, le jeune Colin Smith est placé dans un centre d'éducation surveillée. Bientôt, le directeur le remarque pour ses qualités de coureur...


Pas grand chose de surprenant : c'est du cinéma social anglais typique, écornant les institutions mais nourrissant peu d'illusions sur la classe prolétarienne qu'il dépeint, en s'accrochant à la vitalité de ses acteurs.

Il apparaît assez rapidement que la mise à jour des relations au sein du centre de ré-éducation, loin de vouloir dresser un tableau noir sur noir, est plutôt un moyen pour Richardson de dépeindre les jeux de pouvoirs, de servitude, et d'influences au sein de la société qui attend les jeunes détenus. L'originalité du film est de ne pas s'attarder sur le centre (se débarassant même carrément de certains personnages en route, comme le psy) pour donner part égale aux flash-backs précédent l'arrestation, afin d'y retrouver les même schémas de rapports de force (au sein de l'usine, de la famille...), et universaliser son propos.

En entrelaçant le centre et la vie civile, en n'essayant pas à tout pris de rendre l'un suffocant et l'autre aéré, Richardson trouve un bel équilibre. Il livre un film honorable et carré, exempt de maladresses (à quelques choses près : des effets d'accélérés un peu tartes, une utilisation de la musique entre espiègle anachronique et jazz tout mou). Mais j'ai du mal à pas avoir l'impression, néanmoins, d'un cinéma déjà sur rails, pas très surprenant, n'interpellant vraiment que par le jeu étrange (crispé, renfrogné) de son jeune acteur.

Du coup, ma première percée dans le Free cinema anglais m'évoque pas grand chose de ce à quoi on le rattache parfois. Trop sage pour s'assimiler aux nouvelles vagues (peut-être la voie des 400 coups, auquel le film fait parfois penser ?), trop lisse pour marcher dans les pas du néoréalisme... Ça m'évoque plutôt ce ciné américain de transition à la sortie du classicisme, son côté naturaliste et révolté un peu tiède, dont les expérimentations (ici les montages finaux bien didactiques) ne sont pas toujours du meilleur goût.


Concernant le DVD et le Blu-ray : De ce que j'en ai vu, le DVD français Doriane est propre, même si les sous-titres sont un peu moches. Le bluray BFI est impec. Les deux recadrent le 1.66 en 1.77...

J'aurais pensé que ça te parlerait davantage, mais je l'ai vu il y a très longtemps et peut-être qu'aujourd'hui je formulerais les mêmes réserves.

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There is no such thing in life as normal

Je dis pas, je suis peut-être passé à côté. C'est surtout que ça m'a très peu ému, à part certaines scènes qui ressortent un peu (le passage devant la TV, la sortie à la plage...)

Et un extrait :