Forum de FilmDeCulte

Dans les années 1920, à Chicago, Tony Camonte, un petit malfrat, fait tout ce qu'il peut pour accéder au pouvoir. Il devient le garde du corps d'un chef de gang, Lovo. Avec son complice Guido Rinaldo, il va peu à peu éliminer les concurrents de Lovo. Il va ainsi accéder au pouvoir au sein du gang.



Je suis assez surpris de la violence du film en fait, il y'a un nombre incalculable de mises à mort, de cruauté froide, de coups de feu. Une escalade de violence qui semble n'en pas finir, je croyais pas que ce serait à ce point. Je me demande à quel point Hawks est sincère dans la carton de début (qui rejète de plein fouet la violence des gangs et appelle la police à agir de toute urgence), voir même si ça vient de lui. Je trouvais ça très étonnant car finalement les films de gangsters qu'il a pu influencer utilise justement l'imaginaire lié à la mafia et sa violence comme élément d'esthétisation et de fantasme au service du film, sans vraiment les condamner. Ici c'est fermement condamné mais en même temps Hawks a l'air conscient que la violence qu'il affiche à l'écran sera un moyen de renforcer les qualités du film: sa frénésie, son côté "coup de poing".

Et puis je suis tombé là-dessus en lisant la page wikipedia:



Toujours est-il que c'est un film diablement efficace, rythmé à la perfection, qui ne fait pas du tout ses 90 ans d'ailleurs (tourné en 1929).

5/6

J'accroche déjà peu au récit du remake et je n'adhère pas beaucoup plus à celui de l'original, moins ample et plus élémentaire dans sa peinture du monde criminel (mais bon, c'est un des fondateurs donc forcément...). Mais j'étais surpris de constater à quel point les grandes lignes étaient les mêmes et surtout comme le propos politique était déjà là, dénonçant derrière le voile du genre et du crime la course à l'excès et au "toujours plus" nourri par le Rêve Américain.

Peu friand de ce que cela raconte d'un pur point de vue narratif, j'ai pu me sustenter avec la sublime mise en scène de Hawks, ses compositions riches (le moindre contre-champ est peuplé, la caméra est fréquemment obstruée, c'est vivant), ses effets de style (les pages du calendrier qui s'effeuillent au rythme de la mitraillette, les ombrent qui tombent couvertes de fumée, la quille de bowling symbolique) et sa photographie de film noir (les contrastes des scènes nocturnes sont fous).

Mais ça ne m'a pas parlé plus que ça.

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