Forum de FilmDeCulte

Kanjuro Nomi est un samouraï sans sabre, répudié par tous et errant misérablement sur les routes avec sa fille depuis qu’il a refusé de combattre. Tombé entre les mains d’un seigneur aux désirs excentriques, il est condamné à mort, à moins de relever un ultime défi : faire naître un sourire sur le visage triste du jeune prince. Chaque matin, pendant 30 jours, il met donc en scène un nouveau spectacle.

Je suis franchement pas fan de l'humour de Matsumoto et de son style extrêmiste de blagues gogoles. Son nouvel opus ressemble un peu à un pitch des mille et une nuits où le héros impassible doit essayer de faire sourire un enfant qui semble avoir perdu envie de vivre pour pouvoir échapper au seppuku en trente jours. Les tentatives s'écoulent une à une, allant du plantage de tuc dans les narines à l'homme-canon, faisant penser aux émissions japonaises de jeu télé qu'on regardait un peu écoeuré à l'époque où on glosait sur ce qui se faisait ailleurs... Bien sûr, toutes les tentatives foirent aboutissant à la même sentence, et après quatre ou cinq, il faut bien se résoudre au fait qu'on va effectivement se taper les trente en rang d'oignon. Le burlesque passe à l'os, mais on finit presque par s'y faire, sa laissant même cueillir par un dénouement mélancolique d'une certaine finesse.
3/6

J'adore les deux premiers films du réalisateur et j'attendais celui-ci avec impatience. J'avais lu que celui-ci était beaucoup plus accessible, que Matsumoto laissait un peu de côté l’expérimentation absurdo-débiles pour un film plus conventionnel. Effectivement on est loin du délire de Dai Nipponjin et Symbol dans ce conte un peu naïf et gentillet. Je suis assez admiratif devant le postulat de départ ultra ténu du film où il s'agit de faire sourire le petit prince durant 30 jours. Il n'y a pas de sous-intrigues, on ne développe pas les personnages avec des flash-backs, on ne s'égare pas mais au contraire on colle au concept de départ du début à la fin en nous montrant le personnage effectuer ses épreuves dans le but de tenter de dérider le lugubre enfant triste. Et ça fonctionne ! C'est amusant, tendre, poétique et au final sincèrement émouvant. Le personnage de la petite fille qui suit son père partout est absolument à croquer et le personnage passif du Samourai est lui aussi vraiment attachant. Et le film malgré son système un peu répétitif n'est jamais ennuyeux. Il y a un petit côté Kitano dans cet oeuvre personnel et populaire en même temps (avec un peu le même esprit que Kikujiro)
Après pour être parfaitement sincère, le film est moins marquant que ses deux premiers, moins délirant, moins inoubliable. Il y a deux trois choses un peu ratées même (comme les trois personnages des Tueurs franchement nazes).
Mais ça reste un joli moment de cinéma, inventif, frais et malgré tout assez nouveau, assez singulier pour avoir une vraie personnalité et un vrai cachet. Et la fin vraiment belle et sincèrement émouvante, soulève clairement le film vers le haut.

4.5/6

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CroqAnimement votre

ptain vous avez du bol. Il passe pas dans un ciné à moins de 100 km de chez moi. Le temps que je trouve un moment pour pouvoir y aller , il ne sera plus à l’affiche. Et celui là, je suis pas sur qu'un distributeur le sortira en dvd

S'il y a une sortie ciné on peut espérer quand même un sortie DVD même si rien n'est sûr.

Sinon détail amusant lors de ma séance au MK2 Beaubourg. Alors que j'étais installé dans mon siège une jolie japonaise s'approche de moi, se présente comme la productrice du film et me demande pourquoi je suis venu voir ce film en particulier. Je lui explique que j'adore les deux premiers films du réalisateur, elle a eu l'air impressionné que je connaisse. On a un tout petit peu discuté du cinéma du bonhomme, c'était marrant et sympa.

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CroqAnimement votre

lol
Le cinéma va mal.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

En même temps c'était le jour de la sortie et le film n'est diffusé que dans 2 salles à Paris. Et je pense franchement qu'hors du Japon, la France doit être un des seuls pays à le sortir donc j'imagine que pour la prod c'est un "évènement" qui vaut la peine de se déplacer et d'aller voir comment les gens réagissent dans les salles.

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CroqAnimement votre

OK.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai passé un peu la séance à comparer cet univers à celui de "Beat Takeshi" (plus que Kitano), avec son humour un peu lourd et son cœur gros comme ça... Je trouve que l'avantage du film est qu'il gagne en intérêt au fur et à mesure et ne se borne pas à la seule répétition, d'autant plus quand les "30 travaux" finissent par se dérouler à l'extérieur et en public (un côté jeu télé avec épreuves débiles justement) et surtout le dernier quart d'heure qui part sur un chemin assez osé au niveau de la tonalité.
Niveau mise en scène et photographie c'est quand même pas folichon, assez raide ou bien naïf, trimballant une image numérique maronnasse bien dégueux.