Forum de FilmDeCulte

En VO, Bara no soretsu.



Eddie, jeune travesti travaillant au Genet bar, nage entre les visions de meurtre de sa mère, sa relation avec un trafiquant de drogue et ses expériences cinéphiliques dans un groupe de jeunes japonais...

Produit par la Art Theatre Guild, firme japonaise célèbre pour ses parti-pris avant-gardistes et fer de lance de projets ambitieux tels que Eros + Massacre, Nos Funérailles en rose est une oeuvre étrange, troublante et très peu conciliante, au même titre que l'était la production fleuve de Kiju Yoshida. Certes moins aboutie que cette dernière sur le plan formel, le film de Matsumoto n'en adopte pas moins un style très ambitieux, mêlant expérimentations de l'image très godardiennes et réflexion sociologique sur son pays. Le film est souvent déconcertant, déstabilisant, et je ne peux pas vraiment dire qu'il m'ait passionné. L'intérêt principal est surtout de constater comment Matsumoto s'accapare le mythe d'Œdipe pour le retranscrire dans un triangle familial du Japon des années 60 afin de mieux en souligner les obsessions et les traumas. Le film est en quelques sortes un tel puits d'analyses et de symboliques diverses, qu'il en devient parfois épuisant et vaguement arty. Un film estampillé Nouvelle-vague, qui déconcerte autant qu'il fascine, mais en tout les cas une vraie curiosité. 3/6