Forum de FilmDeCulte

Alors que des affrontements ont lieu dans les rues de Tokyo entre manifestants et forces de l'ordre, un jeune activiste se dispute violemment avec son frère policier. En tentant de s'interposer, la femme de ce dernier tue accidentellement son mari.. Aussitôt elle perd la tête, ressasse son remords et veut mourir elle aussi avant de succomber à son désir pour son beau-frère avec qui elle est en cavale [ciné club de Caen]

Contrairement à d'autres de ses opus de l'époque (heu... de la même année) voici un Wakamatsu quasi intégralement en couleur, et qui réserve le noir et blanc seulement à certaines variations plus onirique de ses scènes érotiques, ainsi qu'à l'efficace montage de manif du début... Manif qui est l'un des rares moments purement politique de ce volet qui peut être vu comme plus franchement pinku, même si cette ambiance contestataire plane sur l'ensemble, le héros souhaitant faire de son échappée Bonnie and Clyde avec sa belle soeur une sorte de métaphore révolutionnaire, qui plus est quand son dit frêre est une figure de policier très symbolique là encore.

La première partie du film est assez difficile, il faut dire que le scénario rachitique ne nous gâte pas sur son exposition primaire, où une fois encore Wakamatsu laisse s'exprimer tout un tas de discours littéralement : ici ça donne un gros salmigondis de culpabilité de base, à partir duquel le rythme a du mal à prendre son envol. Une fois que les deux fuyards consomment leur désir et que l'ensemble a été de primo déblatéré un bon coup, on sent Wakamatsu plus à l'aise à seulement se laisser aller sur ses routes de campagnes enneigées, en nous surprenant de plus en plus par les chemins proposés. Passée la longue scène de marche et d'étreinte en fondu, le film vire dans l'irréel pur, qui outre un rite villageois sadique ouvre le film vers un féminisme appuyé et une fin acerbe et cruelle, fortement en contradiction avec le titre romantique d'exploitation...