Forum de FilmDeCulte

Retour de Greenaway au cinéma après quelques années d'absence, pour un film sans doute plus proches de ses plus grands succès (on pense beaucoup à Meurtres dans un jardin anglais, et au Cuisinier, le voleur, sa femme, et son amant), que de ses plus récents Pillow Book et 8 Femmes et demi. Si c'est formellement splendide (on retrouve le formalisme quasi obsessionnel du cinéaste, ses compositions picturales symétriques, sa maîtrise des décors, son travail sur la lumière), toujours inspiré du théâtre et de la peinture (on pense aussi beaucoup à Baby of Macon) et traversé de fulgurances (certains plans, certains mouvements de caméra, sont à tomber par terre), ça reste bien long et j'ai du subir dans la salle une bonne dizaine de fauteuils qui claquent.

3.5/6, mais ça m'a donné envie de me replonger dans l'intégral de ce cinéaste.

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mon premier greenaway, entré presque à reculons avec des a-priori énormes...

et petites craintes, certes, les 10-20 premières minutes, d'un seul film de technicien, pas convaincu en outre par le découpage/montage de ces premières minutes, en plans larges fixes comme si on n'avait parfois pas osé découper (sors d'ici Capitaine Achab!), mais fort heureusement, passé ce court temps, le découpage devient limpide et le montage parfait, il n'y aura plus aucun temps mort, plus aucun choix de mise en scène qui soit malvenu, bien au contraire! Plus le film avance et plus épatant il est. Progressivement, je suis donc entré dans le film, jusqu'à fondre en larmes à deux reprises

découverte du même coup d'un metteur de scène génial, qui dans les principes "d'expoits" sur le plateau (lumière changeant pendant la prise, etc.) m'a immédiatement renvoyé à Ruiz.

parfait pour ce que j'ai.

(désolé pour le style télégraphique tout pourri...)


ps : sinon, noter qu'en grande-bretagne, on peut être, comme Martin Freeman, aussi génialement drôle dans le rôle de Tim de The Office, que magistral dans le rôle dramatique de Rembrandt...

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ah j'hésite grave, j'aime bcp les Greenaway que j'ai vu, même son remake de 8 et demi....

d'ailleurs j'aime les réals qui se mettent des contraintes

pourquoi, ils le détestent?

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Plus que ça, même.
Dans un vieux numéro sur les cinéastes en activité, ils le classaient comme le pire cinéaste anglais, dont le succès constituait presque un danger pour l'avenir de ce cinéma.

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bah c'est des cons.

c'est depuis toujours cette haine ? (vu que le journal fonctionne par période)
tu te souviens comment ils la justifiaient?

d'ailleurs, sur le destin nullard des Cahiers, il y a un excellent papier à lire.

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C'était il y a plus de quinze ans, il me semble dans un numéro spécial avec les petites bio de cent cinéastes des 80's (ils avaient fait un numéro similaire sur les acteurs). C'était peut être le cinéaste avec lequel ils étaient le plus violents, le plus expéditifs.

Le reste du numéro était plutôt pas mal (c'était une belle époque pour eux, le début des années 90 - avec les couvs noires).

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c'est quand même bizarre (bon, je ne me base que sur Nightwatching, donc j'ai pas suffisamment de répéres) qu'en revanche ils aiment Ruiz, et spécifiquement sa période qui ressemble le plus à ce que j'ai vu hier et à ce que vous décrivez.

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quelques mots sur la critique de Chronic'art : http://www.chronicart.com/cinema/chronique.php?id=10849

je la trouve grotesque et mensongère (ne serait-ce que dans le détail : faut pas recopier béatement allociné, le film fait 2h21, pas 2h05, ou alors ça signifie que ce n'est pas le montage sorti en France qui est critiqué, et si tel est le cas, il faut le préciser).
pour moi, la force du film est justement de n'être pas un Cluedo, d'avoir tout pour l'être et de justement ne pas tomber dans ce panneau, c'est beaucoup plus que ludique, c'est désenchanté, déprimant à souhait, et si la reconstitution du puzzle est bel et bien jubilatoire, le film ne s'en tient pas là, alors même qu'il aurait pu le faire, qu'il aurait pu en rester à cette conclusion et ne pas s'engager dans ce quatrième acte, qui est sans doute le plus fort du film,

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oui, oui, mais je vois ce que tu veux dire.
il y a un moment, hier, où je me suis dit que les Pythons avaient involontairement fait bcp de mal au cinéma anglais, que le cinéma anglais était tenu d'être froid pour ne pas être Pythonien. Et justement, Greenaway s'en fout, et c'est sa force. J'y ai pensé lors de cette scène où Rembrandt provoque violemment le type qui vient d'essayer de violer Hendrickje, cette scène où Freeman en fait des caisses et a régulièrement des accents Pythoniens, mais Greenaway s'en fout, il pousse la scène à son maximum, il laisse tourner, il y va à fond, et ça marche, et on oublie les Pythons... etc.

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au fait, Wlodzimierz Pawlik, écoute pas Chronic'Art, ta musique est somptueuse...

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J'ai copieusement dormi et le peu que j'en ai vu ne m'a pas plu du tout. Procédés théâtraux en collerette usés jusqu'à la corde, sens du picturalisme organique en surplace poussé jusqu'à l'onanisme, acteurs cabotins qui ont l'air de s'en foutre... Au secours!
1/6

Je rebondis par rapport aux topics qui s'affichent en dessous.
LE film qui montre sans conteste que Freeman est un grand acteur.