Forum de FilmDeCulte

Je devais pas le voir mais la programmation des films a fait que c'était le seul que je pouvais enchaîner avec Nos soleils pour mon après midi de RTT. Du coup j'ai tenté quand même assez curieux de l'enthousiasme général.

Et bien j'ai pas compris la hype. Pas que le film soit nul ou quoi mais que j'ai trouvé ça au mieux banal, au pire totalement artificiel, surécrit et mal construit. Evidemment Davy Chou ne fait pas de la recherche des parents biologiques l'essence de son film mais le relègue finalement un peu derrière, en fait une toile de fond qui sous-tend le parcours du personnage sans l'orienter directement (même si on comprendra, et c'est peut-être le plus réussi, qu'elle est bien plus perméable à cette filiation biologique qu'elle veut bien le dire). Ici pas d'enquête avec des surprises pour retrouver les parents, pas de scènes de retrouvailles émouvantes, pas d'explications véritables sur cet abanon, on reste dans quelque chose de sec et distant se conformant bien avec la personnalité de ce personnage principal un peu glissant et difficile à saisir tour à tour totalement antipathique, émouvante, impénétrable etc....

En fait je trouve le film trop lisible dans ses intentions avec ces grandes ellipses nous présentant le personnage diverses étapes de sa vie sans nous dire ce qu'il se passe entre temps. D'abord l'ado renfermé et chelou (le personnage est vraiment très abrasif dans la première partie, c'est un parti pris osé mais pas totalement payant tant elle est antipathique), ensuite la fille borderline modeuse (le passage cringe du film où Chou après nous avoir fait Poussières dans le vent dans son premier film, tente de nous faire un Millenium Mambo du pauvre), pour enchaîner sur la business woman bien rangée avant de finir dans l'épilogue sur le personnage enfin heureuse et en accord avec elle même (seul scène hors de Corée d'ailleurs).

Tout ce récit d'émancipation de racines inconscientes me paraît trop écrit, manque de naturel, de spontanéité et même d'émotions. Tout est un peu fabriqué, flirtant parfois avec le cliché (ces scènes de danse où le perso "s'exprime" bwarf). Et cette construction en saute mouton temporel me fait le même effet, d'une afféterie un peu artificielle. L'actrice principale est très bien dans un rôle pas facile mais le film m'a laissé de marbre.

3/6

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CroqAnimement votre

Et merde, comme le premier donc. Quel est son réseau ? Enfin il est évident, mais pourquoi ?


Ouh là je suis pas prêt.

J'ai beaucoup aimé, déjà pour ce personnage totalement antipathique, que l'on apprend quand même à aimer, sur laquelle on ne peut pas mettre d'étiquette. J'aime ce que l'actrice en a fait, l'anti Irma Vep, bcp plus Trinity mais sans scène d'action.

Après j'aime bien que le film n'aille jamais dans la direction attendue. Bien sûr les refs sont présentes (HHH bien sûr) mais je trouve que le film est aussi un objet très contemporain, très "glissant", ce qui épouse justement le caractère insaisissable de l'héroïne.

4-5/6

Art Core n'a pas tout dit.

Après #Jesuislà et avant HIVER A SOKCHO, la JeVaisEnCoréeRetrouverDesInconnusIntimesploitation bat son plein.

J'avais lu le scénario et je l'avais bien aimé. La note d'intention par contre était extraordinaire. Davy est un mec cool mais c'est surtout quelqu'un qui réfléchit. Et qui sait l'exprimer.

On aimerait cependant que ces intentions vibrent davantage à l'écran. Make no mistake, j'ai aimé cette construction à base d'ellipses où on doit remplir les trous nous-mêmes, ce portrait complexe et nuancé d'un perso pas facile... Très bien aussi comment le film contourne tous les passages attendus du film d'adoption. Tu crois que Freddie va se galérer à trouver ses parents et, non, elle contacte son père en deux coups de cuillère à pot. Génial.

Cependant, j'ai senti le temps passer. Je trouve que le pointillisme de l'ensemble ne s'accommode pas génialement avec les baisses de rythme. C'est dans ces moments-là que, comme le dit Art Core, on a un peu trop le temps de voir les références, de voir comment c'est pensé et fabriqué.

Mais faut pas déconner, ça reste quand même solide et fin. J'aurais juste aimé être davantage emporté.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste