Forum de FilmDeCulte

On serait en droit de remettre en question la longévité de cette franchise, chaque épisode rasant le plancher qualitativement parlant. Toutefois, depuis que son initiateur Paul W.S. Anderson est revenu derrière la caméra et depuis que celle-ci filme en 3D, les efforts semblent davantage assumer leur statut de films d'exploitation.

De plus, la générosité caractéristique du cinéaste, dont la mise en scène de l'action semble s'affûter de film en film, offre un spectacle plutôt décomplexé assez sympathique. Du moins dans un premier temps.
En effet, en situant la majorité de l'action dans une base conçue comme terrain d'entraînement, simulant divers décors de capitales célèbres (Tokyo, New York, Moscou), le scénario s'avère presque métafilmique, justifiant cette variation internationale en adoptant un principe qui renvoie directement au medium d'origine de la licence. A l'exception du premier opus, également écrit et réalisé par Anderson, aucun des films ne paraissait réellement exploiter la nature de jeu vidéo du matériau de base. Si l'on s'aventurait à interpréter certains éléments du film, on pourrait par exemple déceler une qualité réflexive à l'utilisation des clones qui peuplent les simulations, des figurants juste bons à mourir, dommages collatéraux des actions du héros (aka le joueur derrière sa console).

Sans même se targuer de ce sous-texte, le film propose quelques morceaux de bravoure plutôt réjouissants : dès l'ouverture - où la 3D, le ralenti et la marche arrière s'unissent pour former un véritable ballet destructeur chorégraphié - jusqu'au dernier travelling arrière apocalyptique, en passant par un défilé de monstres tantôt badass (les mastodontes armés de marteaux/haches géants), tantôt dégueus (le quadrupède écorché), Anderson s'en donne à cœur joie, rappelant même certains acteurs des premiers films pour l'aventure.

Malheureusement, la deuxième moitié souffre d'un rythme moins soutenu et perd ce côté ludique en sortant des espaces virtuels.
Les personnages secondaires ne font que passer, sacrifiés au profit de Mme Anderson, alias Milla Jovovich, qui se bat jusqu'au bout, notamment lors d'un climax interminable et faible comparé aux set-pieces qui le précèdent.
Et puis, comme pour tout jeu vidéo, il faut se taper de temps en temps des cinématiques d'exposition plutôt casse-couilles.

Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir, et relative surprise. La franchise n'a jamais volé très haut mais le film s'impose comme le meilleur opus de la saga.

Resident Evil 1/6
Resident Evil : Apocalypse 1/6
Resident Evil : Extinction 1/6
Resident Evil : Afterlife 2/6
Resident Evil : Retribution 2,5/6

Selon Anderson, le sixième sera le dernier. C'est con, à ce rythme, Resident Evil 16 aurait pu être un chef d'oeuvre.

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lol

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N'écoutez pas Film Freak

C'est tout à fait ça. Série B qui assume à fond côté exploitation. Ca vole pas haut, c'est agréable à regarder mais tout de suite oublié après. Mais c'est un peu une constante à la série.
Pour dire, j'ai regardé tous les Résident Evil, je ne me souviens d'aucune des intrigues. Je trouve qu'il n'y en a aucun qui soit bon (surtout le 2) mais ça reste toujours agréable pour se changer les idées.

J'aime bien les sequences "suburbs" et curieux de voir comment ils vont continuer sur le 6.

Pas grand chose à en dire.
Le postulat est plutôt sympa en effet avec son idée d'univers méta où tout est potentiellement possible. Mais là où un Zack Snyder y va vraiment à fond sans se mettre de limites dans Sucker Punch, Anderson est quand même beaucoup plus limité niveau mise en scène (même si ça s'améliore) et surtout beaucoup moins créatif. Du coup on se retrouve avec des gunfights mous, des plans qu'on a déjà vu 10 000² fois (des plongées verticales dans les combats, des balles au ralenti etc...) et globalement le sentiment d'un film d'action de seconde zone. Il y a quelque chose d'assez ringard je trouve dans son approche que ce soit au niveau des costumes (l'asiat en robe de soirée...) et des personnages. J'ai vraiment l'impression d'un geek de seconde zone bloqué dans les années 90. En parlant de Snyder c'est marrant d'ailleurs comme l'opus précédent et celui-là pompe allégrement L'Armée des Morts (tous le passage suburb).

Mais en même temps dans le genre du cinéma jetable dans laquelle a plongé la série, c'est peut-être pas si mal finalement, c'est très rythmé on n'a pas vraiment le temps de s'emmerder et c'est bien con comme il faut. Et paradoxalement la 3D est vraiment pas mal, très ludique.
Mais bon même trajectoire qu'Underworld, des films de plus en plus fainéants pour exploiter au maximum une franchise fatiguée (où l'actrice principale est la meuf du réal).

2/6

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CroqAnimement votre

Oui tous les persos secondaires ont des looks datés...parce qu'ils reprennent à l'identique ceux des jeux.

J'ai oublié de mentionner la BO une fois de plus très bien de tomandandy.

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Heyyyy ! Ils sont vivants eux ! J'ai pas mal accroché à leur zik à la fin du truc surnaturel avec Richard Gere là, je me suis toujours demandé qui étaient ces deux gus.

Je connais surtout leurs BO très bonnes pour Les Lois de l'attraction et La Colline a des yeux.

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Oui c'est vrai que c'est bien ce qu'ils font.

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CroqAnimement votre

Paul W.S. Anderson arrive à me surprendre à chaque fois, enfin c'est quand même une surprise noyée dans un moment à l'encéphalogramme plat, mais qu'il s'agisse d'Alien VS Predator, d'Event Horizon ou des trois Resident Evil qu'il aura réalisé, je reste stupéfait par l'incroyable blender que peut constituer l'esprit de ce type. Mélange quelques séquences phares de films à succès, des éléments de jeux vidéos du moment, la jolie poupée en plastique qui te sert de femme, les propositions de tes collaborateurs en terme d'effets spéciaux et de ralenti numérique, et tu obtiens, tu obtiens? Eh bien ça dépend entièrement des lames du mixer qui fonctionne toujours à plein mais qui coupe toujours dans le désordre ! Derrière la machine à broyer, jamais rien, et ce Resident Evil : Retribution est hallucinant d'absence de propos, de densité psychologique, de choix cinématique, de récit... Quant au minimum de cohérence qui pourrait donner du sens à une situation, je pense qu'Anderson s'en fout et qu'il a bien raison, ce serait se donner du mal pour ne rien améliorer de ses films. C'est bien du cinéma d'exploitation sans gêne, j'ai vu tous les films de la licence, un bon moment à chaque fois, même si c'est du deep dumb cinema. On en baverait de plaisir. Anderson fait très mystérieusement de biens meilleurs films que ses comparses - je ne sais pas trop pourquoi, il a peut-être un sens du montage qui m'échappe totalement, ou rend les dialogues et les situations si artificiels et si creux qu'il se passe quelque chose d'inédit dans mon cortex, d'ailleurs je n'évalue que les siens :

Resident Evil, le premier, 2/6
Resident Evil : AfterLife, 1/6
Resident Evil : Retribution, 1,5/6

La métaphore est trop appuyée. 2/6

J'appuie la métaphore trop lourdement c'est vrai, mais il faut voir à quel point les films eux-mêmes sont constitués par cet effet mixeur si l'on se laisse aller à chercher les sources et références, ne sont que des récupérations/remixs d'autres plans d'autres films hollywoodiens de SF ou films à succès d'action/ SF et de jeux vidéos. Rien que la scène dans la prison du centre : on prend les plans en contre-plongée d'Alien 4 sur Ripley dans une cellule, un peu de The Cube, la combinaison d'Underworld, peut-être un peu du Tron Legacy de Kosinski, et ça donne cette séquence du film. La façon dont il reprend les premières scènes de l'Armée des morts de Snyder relève du plagiat pur et simple, cut and paste. La présence de zombies bolchéviques soudainement capables de porter des armes à feu et de se comporter en soldats s'explique par Dead Snow peut-être? Je ne connais pas assez les jeux Resident Evil pour départir. Comme tout s'enchaîne sans rien qui sous-tendrait le mouvement à part ces références (les films Alien, les Matrix, Akira sont les plus pillés), sans autre justification que le spectaculaire des plans et des scènes d'action, l'impression de mixeur est très très persistante. Ce qui est amusant c'est qu'il commence à auto-citer les rares éléments originaux des films précédents (scène à Tokyo ouvrant l'Afterlife, la reine rouge du premier film).

On peut relever qu'entre Resident Evil : Afterlife et Resident Evil : Retribution, tous les possibles scénaristiques d'enchainement entre les deux films sont liquidés. Tout le film précédent jouait sur l'idée d'un bateau-refuge, Arcadia, et ce "problème" est réglé en une séquence (utilisée deux fois, au ralenti à l'envers puis à l'endroit). Tandis que le méchant ultime qui passait son temps à vouloir s'entretuer avec Alice dans Afterlife devient dans celui-ci son allié, et pourquoi? On a intérêt à s'en foutre royalement. J'ai la flemme de sérier tous les éléments qui démontrent que la cohérence des situations, la "psychologie" des personnages, ne sont absolument pas un moteur dans le cinéma d'Anderson. Mais c'est un mixeur plein de bruit et de fureur, raconté par un idiot, et qui ne signifie rien, pour paraphraser Shakespeare.

Ne cherche pas du côté des jeux, les films n'ont pour ainsi dire aucun rapport avec eux mis à part 1 bref clin d'oeil de temps en temps.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

Tous ces efforts pour Resident Evil, vraiment ?

Naaaan mais laisse putaaain, on a un nouveau qui poste long et intelligemment en cinéma, me le casse pas !

Ca aura pas duré longtemps.

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