Forum de FilmDeCulte

Trois adolescents vivant dans le midwest américain répondent sur Internet à une annonce promettant des relations sexuelles. Ils sont loin de se douter qu'ils vont tomber entre les mains d'une secte d’extrémistes religieux aux intentions macabres.

Kevin Smith essaie de se racheter une virginité après son film de commande avec Bruce Willis, son budget minime lui donnant les coudées franches. Trois ados voulant se gang banger une cougar se retrouve donc capturés pour une cérémonie d'offrande d'une secte, qui se transforme vite en gunfight movie à mille lieues du film d'horreur initialement annoncé. Le bourrinisme cash fait plaisir, l'interprétation possédée comme à l'accoutumée de Melissa Leo aussi, et Smith se régale de charger sa bande d'illuminés, mais Red state souffre d'un côté très bavard, avec un basique contrechamp parlotte/boucherie qui trouve vite ses limites.
3/6

Sinon sa stratégie de distribution tombe à l'eau vu que le dvdrip se trouve déjà alors que la vraie sortie du film aux US (après sa tournée de projos-débat il y a six mois) est dans un mois...

Non, c'est normal, le film a été officiellement distribué en VOD le 1er septembre.

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Sortir en VOD puis une sortie en national? Mouais ils vont se casser encore plus les dents...

Le film est déjà remboursé je crois.

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Ouhlala c'est vraiment pas terrible... Je tiens pas forcément Kévin Smith en hyper haute estime, mais y a habituellement un quota syndical de petit film ludique / sympa. Là ça commence vraiment comme le plus banals des direct-to-vidéo de film d'horreur (la branche serial killer torture porn soft), avec attention, un MESSAGE (= les ultra-conservateurs c'est vraiment des salauds). Bon, dans la suite, les circonvolutions pas toujours attendues du scénar (on sent qu'il se fait vite chier quand même), le rythme moins lambda (comme 10 bonnes minutes de sermon sans pause) ou la direction d'acteurs correcte font qu'on sent que c'est pas un total anonyme à la barre, mais ça reste méchamment anodin, et ça s'écroulerait si Goodman et Parks tenaient pas l'ensemble sur leurs épaules.

"It's weird because for a few months I've been saying 'horror movie' and technically it is, but it's also not a very traditional horror movie in the sense that people have been asking me, 'Is it a slasher movie? Is it like the Japanese horror flicks?' It'd be much easier to just show it to them when I'm done and be like, 'This is what I meant.' At which point I'm sure there'll be people saying, 'This ain't a horror movie!' But to me, it is."

Yeah...but it isn't.

Et c'est pas grand chose d'autre.

Voici donc le film dont n'a pas cessé de parler Smith pendant 5 ans avant de le faire et c'est assez triste de constater que, finalement, bah le cinéaste est meilleur quand il ne sort pas de sa comfort zone. Ses films les plus faibles restent ceux qui s'éloignent le plus de sa formule : Jay & Silent Bob Strike Back, qui est trop dans le gag et la parodie, Jersey Girl qui est plus dans le drame, Top Cops dans la comédie policière, et donc ce Red State, faux film d'horreur, mauvais thriller, qui ne semble exister que pour permettre à Smith de taper sur les fanatiques religieux et notamment la Westboro Baptist Church, à peine déguisée ici.

Alors c'est tout à fait louable, et je préfère les films avec du fond, mais ce fond est juste clairement établi dès la première scène, et très vite, le film n'a plus rien à proposer. Passée une brève intro, le film (qui ne dure même pas 1h30) se réduit à deux séquences : la première, dans l'Eglise, où Smith illustre son point de vue en l'exacerbant par le biais du genre, mais qui reste assez ratée parce que le mec n'a pas plus de talent de réa dans le thriller que dans la comédie, et le thriller est bien plus demandant ; et la seconde, avec le siège et la fusillade, qui n'est rien d'autre qu'une sorte de long climax inintéressant, et qui n'est pas mieux filmée. Smith essaie d'y dire quelque chose sur le gouvernement, mais l'exacerbation cède le pas à la caricature, et le propos s'en retrouve totalement amoindri.

Et puis soudain, y a une idée, dans le scénar, totalement inattendue, et par miracle, Smith parvient à lui donner une certaine puissance, un certain poids, et pendant un moment, le film m'a vraiment surpris, on était soudain dans un truc à la Knowing ou The Box. Ou le pendant sérieux de la fin de Dogma. Et puis, Smith tue le truc dans l'oeuf. Et le soufflé retombe.

Un détournement de retournement qui résume à lui seul toute l'entreprise : Smith avait une idée et avait quelque chose à dire. Mais ne savait pas quoi en faire.

EDIT : je découvre ceci à propos de la fin :


2/6

Retourne à la comédie, Kevin. Avant de définitivement perdre tous tes fans.

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