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Jay et Silent Bob retournent à Hollywood pour empêcher la production d'un reboot du film de super-héros Bluntman et Chronic.

Oui, c'est exactement le même pitch que Jay & Silent Bob Strike Back, sorti 18 ans avant et supposé être, avant que Smith ne fasse Clerks II, la conclusion de son View Askewniverse, à grands renforts de crossover de ses personnages et de cameos, et c'est assumé, vu qu'il s'agit de ce type de film qui veut le beurre et l'argent du beurre, à savoir dénoncer les suites/remakes/reboots cupides capitalisant sur la nostalgie tout en s'inscrivant à 100% dans cette démarche.

Si vous pensiez que le premier était un film de niche, c'est rien à côté de celui-ci dans lequel la moindre auto-référence est lourdingue à en grimacer et qui ressemble davantage à un sketch SNL parodique étiré sur 1h40 (!). Dans un premier temps, j'étais passablement agacé par l'exacerbation de l'habituel mélange entre auto-dépréciation du cinéaste, qui érige ça en absence de prétention, et egotrip certain, le boug allant jusqu'à jouer son propre rôle (bon ok, c'est pour remplacer Stan Lee, mort avant le tournage et il fait ça avec moins d'argent que le précédent - c'est quasi auto-financé et distribué de façon atypique, en mode séances événementielles, etc.) dans un délire méta faiblard.

Toutefois, au-delà de l'attachement que je peux encore avoir pour ces personnages, le film se révèle quelque peu à mi-parcours, gardant toujours sa structure de road movie à saynètes mais s'agrémentant d'un arc inattendu pour le personnage de Jay qui se découvre une fille et si le propos sur la recherche vaine de la nostalgie n'est pas aussi convaincant que celui d'un Trainspotting 2, cette idée de la parentalité et des enfants comme "reboots" de nous-mêmes parvient à être vaguement touchant. En fait, c'est davantage un reboot de Jersey Girl.

Ainsi, la présence d'une bande de jeunes femmes issues de la diversité, inclues pour cingler justement la façon de procéder des studios sur les reboots, prend un autre sens, propre aux legacyquels, sur le fait de passer le bâton à la génération suivante.
Bon, après, c'est jamais du niveau du trio modèle de 2015 - The Force Awakens, Mad Max Fury Road, Creed - qui racontaient la même chose en mille fois mieux, mais ça hisse tout de même le film au-dessus du néant à blagues bidon.

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