Xin du bi dao (
新獨臂刀) en VO.
The New One-Armed Swordsman à l'international.
C'est le troisième volet de la trilogie
Le Sabreur Manchot.
De sanguinaires clans d'épéistes règnent sur le territoire, laissant derrière eux de nombreux cadavres. Lei Li, jeune et fier sabreur, est défié par le maître de l'un de ces clans, et perd le duel. Humilié, il se tranche le bras et renonce aux arts martiaux...Ma rencontre avec Chang Cheh (oui, c'est encore une critique 3615 ma vie ; donc, je disais que) ma rencontre avec Chang Cheh fut quelque peu biaisée, je crois, par le film avec lequel je l'ai découvert, c'est à dire la suite de
L'Hirondelle d'or. Tout en lui reconnaissant une maîtrise et un talent manifestement supérieurs aux autres réalisateurs de la Shaw (les rares dont j'avais vu un film, tout du moins), j'avais alors surtout cherché dans son cinéma ce qu'on n'y trouvait pas : c'est à dire la poésie aérienne toute en esquives du premier volet de King Hu, souffle délicat qui traversait le film et ses combats, les gonflant d'un lyrisme discret.
Il aura donc fallu un second film, celui-ci, pour vraiment découvrir Chang Cheh et ses qualités propres : son côté concret, terrien, le combat plus littéral alternant impacts sanglants et mouvements amples, le déchaînement exponentiel dans la multiplication rageuse et aisée des cadavres, autour de personnages au caractère tout aussi fermement dessiné (le héros immédiatement convaincant, que ce soit dans sa version crâneuse ou dans sa réserve humiliée). Le personnage féminin est peut-être le seul sacrifié dans l'affaire, au profit de la bromance mise en avant pour habilement dissocier l'habituel impératif de vengeance (comment l'un va rejouer, continuer ou retourner le combat de l'autre), mais le film n'en étouffe pas trop, peut-être justement parce qu'il offre une sensibilité à ces personnages masculins.
Je suis notamment comblé par la toute fin, quand bien même elle n'est pas ce que le film a de plus fort. C'est qu'il y a un petit truc qui m'embête habituellement dans les films de la Shaw : c'est cette impression que le spectaculaire très "neutre" des combats prédomine, et que ceux-ci (avec leurs particularités propres quelque soit la situation, comme l'absence de musique) prendront toujours le pas, une fois débutés, sur des parti-pris qui pourraient aider le film à narrer, à offrir à tel instant du récit ce que celui-ci réclame d'émotion et d'emphase. Même si ce n'est pas une constante, les combats finaux ne sont ainsi souvent pas les plus singuliers (diurnes, en extérieurs, bourrins : le plus gros du spectacle se doit avant tout d'être lisible), ni les plus dansants (que ce soit par une surenchère finale, ou par la simplicité d'un duel entre les deux antagonistes, on a rarement là les configurations plus inspirées) : bref, le film se finit souvent sur le segment ayant le moins d'identité. Cela m'a souvent frustré, et j'ai eu un peu peur de ça ici, avant que l'excellent final (son décor si particulier, son parterre de morts, le froid et l'abstraction du vent dont le son vide l'espace) n'emporte le morceau dans un climax digne de ce nom.
Bref, très bon film ! (par contre Tetsuo je pige pas trop ce qu'il y a de potentiellement nanardesque là-dedans, c'est plutôt très tenu, non ?)
Une question : y a une continuité quelconque avec
Un seul bras les tua tous et
Le Bras de la vengeance, où c'est juste autour d'un même motif (le sabreur manchot) ?
Concernant le DVD : Attention, le DVD Wild Side a été édité deux fois, et la première édition ne comporte qu'une piste VF, refaite avec ça (musique au synthé, voix récentes, un massacre) ! Faites bien gaffe, donc, si vous voulez vous le procurer... Pour le reste, image superbe.
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