Forum de FilmDeCulte

N'en attendant rien, j'ai trouvé la distraction moins déshonorante que je m'y attendais. Le tempérament anar de droite de Lautner trouve dans le roman d'A.D.G. qu'il adapte un sujet qui lui permet de s'exprimer de façon aimable - et c'est plutôt une surprise. Le film se situe à mi-chemin entre la pagnolade et l'épisode d'Astérix et Obélix et témoigne d'une faculté peut-être propre Lautner (dont je connais mal la filmographie) à jeter habilement des passerelles entre les générations. Ici le quotidien d'un village de Dordogne, en proie à l'exode rural, se trouve soudainement bouleversé par l'arrivée d'une poignée de jeunes hippies. Les petites notations sociologiques amusent - comme quand Miou Miou déçue se résout à prendre des pâtes car l'épicier du village n'a pas de riz complet - la musique psyché d'Eddie Vartan et Pierre Bachelet n'est pas dépourvue d'intérêt, les acteurs - Lefevbre, Galabru, Paul Préboist, Henri Guybet, Renée Saint-Cyr, qui en fait est la mère de Lautner - émettent naturellement quelque chose de sympathique, ce qui est con à dire, veuillez m'en excuser.

Vu que tu te fais la retro Lautner, tu conseilles lesquels vite fait?
(hormis les tontons flingueurs que j'ai vu plein de fois)

C'est plus une rétro film noir français.
Je vais m'arrêter là pour ce qui est de Lautner pour le moment même si La Route de Salina est invariablement présenté comme une curiosité qui mérite le détour et un film à part dans sa filmo. Hormis les deux dont j'ai parlé récemment (et que je conseille, surtout Le Septième juré), je n'ai vu que Mort d'un pourri que j'avais trouvé mauvais, Les Tontons flingueurs dans mon enfance et Laisse aller c'est une valse (mais pas sûr). Je me souviens d'un bar à Pigalle qui n'existe plus et qui s'appelait le Ne Nous fâchons pas sinon. Je l'imagine, notamment à cause de ses comédies policières, comme une espèce de Donen période Charade/Arabesque franchouillard et un peu beauf.