Forum de FilmDeCulte

Après un détour par la comédie (le non-vu Ghost Town avec Ricky Gervais), Koepp revient à ses amours premières avec cette série B de genre, même si on ne flirte pas avec le fantastique comme dans les précédentes réalisations du scénariste (Réactions en chaîne, Hypnose, Fenêtre secrète).

Une fois de plus, Koepp fait preuve de tout son savoir-faire dans l'écriture, avec un scénar très carré de gentil thriller avec un chouille d'action, dans un univers plutôt original.
Le meilleur reste les 20 premières minutes durant lesquelles Koepp présente son attachant protagoniste et cerne le petit monde des coursiers à vélo de manière cool : B.A. BA de comment bien utiliser une voix off pour ne pas tomber dans le redondance et prendre le spectateur par la main pour lui faire kiffer le perso + effets de style sans doute un peu évidents mais pas non plus trop m'as-tu-vu, juste ce qu'il faut pour rendre le film formellement ludique.

Du coup, c'est un peu dommage quand le film quitte le point de vue du héros pour remonter le temps et montrer comment les deux autres protagonistes principaux se sont retrouvés impliqués dans cette intrigue qui tient à un McGuffin relativement assumé (et qui n'avait donc pas besoin de tout ce background somme toute très conventionnel).

D'un coup, les sympathiques phases en vélo se raréfient et les longueurs se multiplient.
Heureusement, Koepp ne perd jamais de vue qu'il réalise un petit film du samedi soir sans prétention, reste frais et exploite bien son décor, avec un New York qui est bien New York et non tourné à Vancouver ou Sidney.
Et puis il y a Joseph Gordon-Levitt dont c'est vraiment l'année, après The Dark Knight Rises et avant Looper (et Lincoln qui sortira l'an prochain en France), et qui porte tout le film sur ses épaules, dans un registre encore une fois différent. De la sitcom 3rd Rock from the Sun à Mysterious Skin à 500 jours ensemble à 50/50 à ça, ce mec est vraiment génial.

4/6

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Le film mérite amplement la palme du scénario le plus con de l'année (voire de la décennie) tellement ses enjeux n'ont quasiment aucun sens et que l'explication du McGuffin est d'une lourdeur autoparodique interdite mais paradoxalement ça n'empêche pas le film d'être totalement divertissant et plutôt jouissif par moment. C'est assez étonnant comme film puisqu'il est clairement très segmentant comme disent les marketeux. Qui peut bien s'intéresser à ce film à part les fans de sports extrêmes et de vélos. Et puis c'est d'une puérilité absolument totale.

Après c'est ce qui fait son charme, cette espèce de candeur où New York n'est plus qu'une maquette numérique où le personnage principal se déplace entre des voitures toutes autant iréelles (FX assez moyens d'ailleurs). J'aime bien la manière dont Koepp fait de son film un mini jeu-vidéo, c'est plutôt ludique (notamment le coup des différentes options). Il y a un dynamise, un mouvement permanent plutôt agréable pour le coup.
Mais c'est vrai que dès qu'on n'est plus parmi les cyclistes ça devient vraiment trop con pour être honnête. Bien heureusement le film a eu la bonne idée d'engager Michael Shannon qui ne surprend personne dans son rôle de flic psychotique mais qui le fait si bien que ça donne de l'intérêt à la moindre scène banale.
Dommage que la BO soit totalement à chier et que la photo ait cette teinte terne tout le long, ça gâche un peu le délire.

Mais bon au final il faut vraiment y aller sans se prendre la tête et le résultat est plutôt sympathique, assez marrant, on a l'impression que c'est réalisé (et surtout écrit) par un gamin de 12 ans. La réal est plutôt astucieuse et propose deux trois idées qui donnent au film ce petit sursaut de personnalité qui l'évite en permanence de tomber dans la médiocrité.

3/6

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CroqAnimement votre

Je pense pas qu'il faille être fan de bus pour être intéressé par Speed.

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Mais faut être fan de croisière pour être intéressé par Speed 2.

CQFD.

Fan de sangsues.

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Oui mais là c'est quand même traité sur le mode nerdy avec sa compétition fixies versus vélos à vitesse et la morale finale du perso : "No gears, steel frame, no brakes", le passage BMX/Trial etc... Je trouve que le film n'arrive pas à étendre son public et reste assez renfermé sur son sujet. Je trouve ça bien perso mais bon après faut pas s'étonner que le film rapporte que 15M$ aux US et sort dans l'indifférence générale ici.

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CroqAnimement votre

Chais pas, j'y connais rien en vélo ou BMX ou quoi, je m'en cague même sincèrement, et j'ai plutôt aimé tout ce qui touche à ça dans le film, parce que Koepp en fait comme un super-pouvoir du protagoniste...c'est justement pas un film style Snowboarder.

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C'est marrant parce que tu contredis ça plus tard en critiquant la narration éclatée et les temps morts qui s'en suivent.

C'est dommage parce que c'est le défaut du film, le reste étant en effet bien estival, bien cool, avec un côté presque bon enfant dans le méchant (mec qui tue accidentellement, qui pousse des cris "rigolos", etc.). C'est le genre de film que je me vois bien montrer à mon fils dans quelques années et lui en devenir absolument fan et le remater 1000 fois.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

En fait, je pensais à carré dans la structure, moins dans l'exécution.
Carré dans le sens "ça suit le manuel du petit scénariste de série B".

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Super sympa !

Je comprends la "contradiction" de Bob sur le scénario à la fois carré et bordélique. La construction en flashback est très frustrante au début (en mode "vazy là je m'en fous de savoir ça, retourne aux mecs qui font du vélo au milieu des voitures en 3D là !"), mais personnellement je m'y suis fait très vite et j'ai accepté qu'on ne nous montre pas qu'un film avec des pédales mais aussi une intrigue un peu bofbof avec toujours un peu de saveur dans des scènes assez planplan en théorie qui se révèlent plutôt sympa au final. Le bad guy par exemple, je le trouve super cool.

J'aime toutes les idées de la mise en scène, que j'ai toutes déjà vues ailleurs, mais c'est super maitrisé, c'est parfait.

Ah, et la meuf, putain cqu'elle est tanquée ! J'avais oublié que c'était elle dans Heroes. Je suis tombé amoureux deux fois.

4.5/6. Le genre de film pour lequel le mot COOL a été inventé.

C'est quand même limité le côté "culture du vélo", on peut clairement ne pas pratiquer ce sport et être sensible à tout ce qui touche au sujet dans le film.

Pour le scénario, il est clairement con. C'est très bien écrit (pas étonnant avec Koepp) mais c'est vrai que l'histoire qui tourne autour du ticket fait plus sourire qu'autre chose. Mais après, j'ai envie de dire qu'on s'en cague complètement et que c'est un juste un Mac Guffin pour toute l'aventure en vélo qui suit. Et là c'est clairement le pied!

Faut être clair, le film n'invente rien sur le plan formel, recycle un peu partout (Est-ce que Chronicart a comparé à du Tony Scott dans sa critique?) mais tire le maximum de ses idées ludiques. Ca fait évidemment penser à du Speed. Ici, c'est vraiment solide comme série B et ça arrive parfaitement à rendre l'urgence de l'expérience kinétique qui est vécu à l'écran. En fait, ce que j'adore c'est l'humilité de Koepp qui est totalement conscient du pitch limité mais qui l'exploite à fond avec une grosse générosité pour le spectateur.

On se croirait vraiment dans un jeu vidéo mais transposé avec réussite sur le grand écran. Le spectateur y est vraiment impliqué, comme dans les moments où le temps s'arrête et Lewitt est confronté à différents chemins fléchés pour éviter l'accident.

Bref, gros gros plaisir et Michael Shannon est comme toujours excellent!

Michael Shannon aussi en a marre de Gangnam Style.

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