Forum de FilmDeCulte

Il y a quelques jours, il y a un article très intéressant du New York Times qui a pas mal tourné sur Twitter, un portrait de Bradley Cooper où l'artiste joue le jeu de la promo tout en ne désirant rien révéler des motivations les plus profondes derrière le film ou telle ou telle scène mais prêt à se livrer sur des choses intimes, frustrant la journaliste qui décèle toutefois dans ce positionnement non pas une posture ou de la pudeur mais un point de vue cohérent avec le propos du premier long de l'acteur sur la manière dont l'art doit être le vecteur de ce que l'on a à dire et comment il ne doit pas être gangréné par le commerce.

L'accueil étonnamment plus qu'enthousiaste du film outre-Atlantique avait déjà attisé ma curiosité (apparemment, le film se fait plutôt bomber par la presse papier française) mais la lecture de ce portrait, révélateur, m'a vraiment donné envie de découvrir le film, visiblement plus personnel que je ne l'aurais cru (Cooper le développe depuis le plateau d'American Sniper, quand il s'agissait d'un projet de Clint Eastwood).

Je n'ai vu aucune des trois précédentes versions mais je ne peux pas vraiment dire avoir été surpris par le récit. Toutefois, derrière le classicisme de l'ensemble se cache une énergie - Cooper a quelques jolies idées de mise en scène et la photo de Matthew Libatique est on fire - et une sincérité qui portent le film, notamment pendant la première heure. Cette longue première rencontre, qui s'étire (Cooper parvient à s'effacer derrière une barbe et une grosse voix dans une performance parfaite et jamais showy et Lady Gaga s'avère être une vraie actrice), ce premier duo sur scène ("Shallow", le titre-phare du film, m'avait déjà séduit du peu que j'en avais entendu dans la bande-annonce et le reste de la BO est au diapason), j'ai retrouvé le savoir-faire dans l'écriture d'Eric Roth (même si ce n'est évidemment pas du niveau de Forrest Gump, The Insider, Munich ou Benjamin Button).

Dommage que la deuxième moitié du film retombe un peu trop sur des rails attendus et s'achève sur un revirement un peu grossièrement précipité et auquel je ne crois donc pas vraiment et qui ne m'émeut donc pas comme le film a pu le faire juste avant avec le beau personnage secondaire du grand frère, interprété par un Sam Elliott toujours génial à regarder.

Y a moyen que ce soit le candidat à battre aux Oscars.

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wtf mais pourquoi il n'y a qu'un message ?!

450m de recettes monde pour ce film quand même. elle a brisé la malédiction des popstars au cinéma, et ce à un moment de popularité déclinante.
(et ensuite elle a un fait un des plus gros flops de l'histoire du cinéma, afin de rétablir la balance).

je n'avais pas aimé à l'époque, et je n'aime pas du tout.
à l'époque, mon hostilité envers elle avait été dure à surmonter. elle est trop vieille pour le rôle. elle a déjà l'air un peu refaite. les 450 scènes où elle joue la surprise émerveillée et incrédule sont aussi crédibles que taylor swift quand elle faisait la même chose à chaque fois qu'elle recevait un prix quelconque. et elle est juste insupportable, c'est comme ça.
aujourd'hui, je suis considérablement plus magnanime. donc oui, elle est trop vieille et trop aboutie pour le rôle, et j'ai pris un verre d'eau pétillante à chaque fois qu'on lui dit quelque chose qui la surprend et où elle peine à y croire tellement c'est génial - mais elle reste forte et iconique et je suis content pour qu'elle, le projet est un landmark.

et pour toutes les (petites) qualités du film (qui sont globalement toutes dans les 45 premières minutes) (et shallow ça reste miraculeux pour un film comme ça), il y a ce que je n'aime vraiiiiiment pas.
la fille qui a vraiment 0 personnalité, un générique corps féminin à qui il arrive des trucs.
ce portrait un peu hors sol de l'alcoolisme, des poncifs les uns après les autres, on n'a jamais l'impression de toucher une quelconque vérité - d'autant plus saisissant s'il y a un aspect personnel pour cooper. le contraste avec deliver me from nowhere, qui n'est pas non plus une analyse d'une sophistication extreme, est quand même dévastateur.
et, passées les 45 premières minutes, ces mini-scènes qui racontent de la manière la plus simple et basique un parcours lui-même extrêmement cliché. j'ai pensé à besson avec dogman, un truc écrit avec un minimum de soin au début puis à mi parcours flemme et ça devient n'importe quoi. et un problème de vie dans le film, tout sent le petit casting, le petit set-up, il n'y a qu'une poignée de moments de vie et de magie.

puis il y a ce portrait de l'industrie musicale... je n'arrive pas à situer le statut du mec, qui a une aura de bruce springsteen mais il fait la tournée des festivals en car, et la date à lui c'est dans une salle de 3000 places. la da absolument désastreuse de cette fille qui perce avec des ballades au piano et qu'on transforme en random pop girl pourquoi ???
le tout évoquant une popophobie - qui, je le rappelle, n'est pas une opinion mais un délit - vraiment bizarre.
les chansons pop qui sont activement nulles et débiles, les chorés navrantes, l'art présenté comme intrinsèquement creux et en opposition à la vraie musique des vrais artistes, celle des mecs hétéros qui font du rock. la scène de snl c'est vraiment juste insultant, je ne comprends pas comment elle a accepté de faire ça, insulter comme ça ce qu'elle a elle-même fait, ce qu'a aimé son public... je trouve ça odieux.
le message restant qu'il y a d'un côté les vrais artistes tourmentés parce que sincères et qui mettent leur coeur dans leur art et de l'autre les pop girls débiles qui chantent "why would you turn me on with an ass like that ?" et pour qui tout va bien. le tout incarné par lady gaga qui sortait d'une depression sévère accentuée par une toxicomanie aigue... lunaire vraiment.
et je n'aime pas qu'elle découvre les nominations aux grammys pendant un photoshoot random (genre elle savait pas que c'était annoncé mardi à 10.00), qu'ils négocient la tournée à 2 chez elle en prenant un thé, qu'elle n'ait que son manager en interlocuteur en tête à tête, l'absurdité de ces chansons semi-improvisées sur scène en version finie... tu compares à d'autres incarnations récentes de popstar (inspirées de lady gaga !!!) comme smile 2 ou vox lux et c'est vraiment creux, irréaliste, hors sol, sans regard ni discours ni vérité.

vraiment juste des mini poncifs sur la celebrité, l'alcoolisme, l'artistry... mais creux quoi.

mais bon, y a 2 chansons à 2 milliards sur spotify sur la bo, le film continue de circuler énormément pas loin de 10 ans après, ça restera un gros morceau de sa legacy, donc je m'incline et je suis content pour elle, mais moi dans l'absolu je trouve ça quasi nul.

Car ce forum a du gout.

A charity-mocking hospital is born.

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