Forum de FilmDeCulte

_________________
There is no such thing in life as normal

L'indispensable Substack d'Ed Zitron :
https://www.wheresyoured.at/author/edward/

L'IA, c'est une méga-bulle qui ne va pas tarder à péter. On va rigoler.

Cet article en particulier :
https://www.wheresyoured.at/subprimeai/

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Mmmm, en programmation (en fait le déploiement et l'intégration, voire l'administration ) les jeunes l'utilisent massivement.
Cela accélère la prise en main de techniques neuves ou avec lesquelles on n'est pas familiarisé , en fait à la documentation, mais dérivée et interprétée.

Par contre en effet l'utiliser dans une perspective de prise de décision ou de conception on va dans le mur.

_________________
He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

D'ailleurs :
https://www.lesechos.fr/travailler-mieux/vie-au-travail/cest-la-meilleure-decision-que-nous-avons-prise-recemment-duolingo-dit-adieu-a-ses-prestataires-et-les-remplace-par-lia-2163194

Et bah y'a des trucs bien merdiques qui apparaissent dans les exercices, par exemples des fautes de français ultra basiques....

Y avait eu un sacré backlash après ça, et ils ont fait partiellement marche arrière.

Sinon, Microsoft licencie à tours de bras, comme l'avait prévu Ed Zitron dans l'article que j'ai posté plus haut.

Et donc ça donne ce genre de choses :
https://bsky.app/profile/did:plc:qpbuxr ... -loss%252F

Vraiment, les MBA sortis de business school genre l'EM Lyon (au hasard), c'est la lie de l'humanité.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Quand tu vois une horreur telle que " Est minuit" au lieu de "Il est minuit", il doit rester quelques traces....

Je lis peu sur le sujet. L'impression lointaine que j'en ai c'est qu'il est difficile de trouver un juste milieu entre l'approche relayée par Castorp (bulle qui va exploser et laisser une partie du secteur de la tech sur le carreau) et celle qui fait des IA l'équivalent des Shoggoths de Lovecraft, des esclaves polymorphes monstrueux et informes qui vont incéssamment sous peu s'affranchir et renverser leurs maîtres (l'analogie n'est pas de moi, et elle coule de source). La deuxième option est plus galvanisante pour nos esprits saturés de fiction, mais la première semble mieux argumentée.

Si je me renseigne peu, j'observe en revanche l'usage qui en est fait autour de moi, notamment au travail.

Je vois du petit jeune qui est nul en orthographe et qui s'en sert comme correcteur avant d'envoyer ses mails professionnels. Rien à dire.

Des cadres qui infligent à leurs équipes des réunions avec des diaporamas clairement pondus suite à des prompts désespérés qui ont dû commencer par "Bonjour, je dois réorganiser mon service". Sur leur temps libre en plus. Alors certes ça nous épargne les insupportables PowerPoint qui ont longtemps rajouté de la gangrène à l'infection qu'est la réunionite. Mais le noeud du problème demeure : pourquoi ne pas envoyer ce document de merde que personne ne lit vraiment par mail plutôt que de mobiliser dix personnes pendant 45 minutes ? Aucun changement notable, donc, dans le fonctionnement et l'organisation quotidienne gérée par des incompétents chroniques qui ont juste trouvé un nouvel outil.

Mais surtout, surtout, les meufs qui utilisent Chatgpt pour leurs problèmes de coeur. Et alors là... Ca va d'exposer une situation "compliquée" à demander de décrypter des échanges de textos, voire même à demander de l'aide sur quelles réponses envoyer. Pour avoir eu accès à plusieurs de ces correspondances, j'ai tout de suite remarqué à quel point l'IA donne dans la flagornerie la plus extrême. Toutes les réponses sont flatteuses, encourageantes, rassurantes, en mode "tu mérites mieux" (et tout ce qui va avec), et ce de manière spontanée, sans qu'elles n'aient demandé dès le premier prompt cette approche sirupeuse, et sans qu'aucune utilisatrice ne trouve ça bizarre ou gênant. J'ai déjà conseillé à certaines connaissances d'au moins demander clairement que leur IA leur réponde de manière plus ambivalente et moins valorisante, leur rappelant que des réponses 100% rassurantes sur leurs problèmes qui ne remettent jamais leur propre fonctionnement en question devraient quand même les alerter.

Avant qu'on ne me sorte "et les hommes alors ?", j'imagine que c'est pareil pour eux seulement je n'ai pas d'exemple personnel sous la main. Que l'IA soit incapable d'écrire un roman ou produire de l'art ne me rassure pas particulièrement (on consomme déjà de la merde sans ça). Par contre que des gens s'en servent pour se rassurer psychologiquement dans des moments douloureux, vu ce positionnement qui semble automatique, je pense qu'il y a de quoi s'inquiéter.

_________________
Looks like meat's back on the menu, boys!

Je suis pas sur que ce soit fondamentalement pire que les habituels "conseils de copines"...

Sauf que les fameux conseils de copines sont un stéréotype bien connu, bien ancré dans la réalité, et leur nullité régulière peut facilement être contrebalancée par le cercle social étendu, les nuances glanées au fil des rencontres... Et une certaine conscience aussi, malgré tout, qu'ont les femmes de cet espèce de rituel étrange qui consiste à se donner des conseils mal avisés en connaissance de cause. Dès qu'on les interroge à ce sujet elles le reconnaissent, et reconnaissent en même temps leur impuissance, le "c'est comme ça", le poids du girls code qui nous rend leurs amitiés si incompréhensibles, car basées sur une sorte d'hypocrisie généralisée.

Là ça émane d'une machine, c'est en ça que c'est pire.

Du coup je me suis renseigné un peu plus, et ça semble acté : depuis les progrès effectués dans la qualité des réponses, l'usage "thérapeutique" des IA a explosé, ce qui n'est pas étonnant vu le climat de solitude ambiant. Certaines études tendent à montrer que des utilisateurs trouvent leur IA plus empathique que leur thérapeute. Ce qui semble indiquer que l'empathie est évaluée par certains en fonction de la tendance de l'interlocuteur a être d'accord et valorisant dans ses réponses à ce qui lui est soumis. J'ai déjà eu à reprocher à des psychologues de ne pas réussir à faire la distinction entre bienveillance et complaisance, mais ça me paraît soudainement moins embêtant que des gens qui vont mal et vont consciemment déléguer l'échange sur leurs problèmes à une machine qui va spontanément les valoriser dans des trucs où ils auraient pourtant besoin d'être secoués et entendre des choses qui font mal.

_________________
Looks like meat's back on the menu, boys!