Forum de FilmDeCulte

ça tient difficilement la comparaison avec un Once upon a time in Hollywood en terme d'exposition par exemple mais je trouve exagéré de dire qu'il n'y'a pas d'ambiance, moi je suis vraiment rentré dedans en tous cas.

Moi je suis un peu rentré dedans aussi... Et puis le réal m'a mis des coups de pieds au cul pour que j'en ressorte !

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Netflix les gars, Netflix.

C’est d’abord l’image d’Epinal d’une certaine idée de la culture noire-américaine. Ou plutôt une mosaïque d’images d’Epinal : champs de coton, dénuement, résilience face à l’oppression et la menace du Klan et des lynchages, alcoolisme, pères absents, jeunesse perdue, carnalité, religion, sorcellerie, femmes fortes, convergence du blues et de l’inévitable culture gangsta, avec toute la violence et la vénalité et l’obsession du pouvoir qui vont avec, sorte d’interlope imposé.

C’est ensuite une culmination, lors de la séquence de syncrétisme musical et son réalisme magique illustré par la filiation entre, par exemple, danse traditionnelle zaouli et hip-hop. Rengaine afro-militante autour du retour à la Terre Mère (pourtant disqualifiée rien que par l’expérience du Liberia), illustrée ici par ce panafricanisme pop et studio compatible, readyplayeroneisation de références culturelles.

Coogler a pu fantasmer une Afrique parallèle, fantastique, mêlant perfectionnement technique et tradition. Ici il fantasme une cohérence patrimoniale, un universalisme noir maladroitement réduit à la musique et la danse, perpétuant sans le vouloir le stéréotype des constants amuseurs (les meufs en train de twerker au bar comme prolongement des griots c’était incroyable). C’est l’essentialisation mais en sympa et poétique. Et c’est indubitable que ça l’est (poétique)— mais niveau dimension socio-politique, ou même culturelle, bon. Voilà voilà, quoi. L'ère de la post-vérité concerne tout le monde et tous les milieux, à présent. Mais ça a son public.

De ce point de vue ça m’a rappelé le malheureusement inoffensif American Fiction et le personnage de Jeffrey Wright, romancier noir qui se lamente du succès littéraire d’œuvres du style, notamment (mais pas que) auprès d’un public blanc avide de virtue signaling type lecteurs assidus du NYT.

En tant que film de genre, plus précisément de vampires, je n’ai pas été très impressionné tant c’est balisé et sans surprises. Du mal avec la caractérisation incohérente des vampires aussi : d’abord la rengaine « ne l’écoute pas, ce n’est plus la personne que tu as connu » face à leurs tentatives de séduction, ensuite la démonstration qu’ils fonctionnent mentalement et physiquement en essaim, partageant une seule conscience, un seul corps collectif, effaçant l’individu au profit d’une prédation de groupe, puis cette fin dans le bar (réussie prise isolément) qui consacre leur individualité triomphante (fierté, souvenirs, parole honorée etc.). Libérés ou fondus dans la masse, du coup ? Difficile d'assigner un sens ou une valeur symbolique ou métaphorique à un élément qui change autant en fonction de ce que le réalisateur veut dire d'une scène ou d'un monologue à l'autre.

Le casting est cool, la musique aussi, la première heure est vraiment bien mais la structure en entonnoir fait mal. Tout est écrit à la va-vite et ça se sent.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Visuellement classe, marqué par de belles séquences, une superbe photo, une belle zic, le film est malheureusement plombé par une durée injustifiée. Il y aurait clairement fallu couper, remonter ou avoir une qualité d'écriture justifiant cette longueur. Là, tout est surligné, répété pour être sûr qu'on comprenne bien le message. Le problème est qu'il manque un peu de fun et d'action pour rendre tout cela digeste. C'est moins lourdingue qu'un Black Panther mais Coogler est décidément un réalisateur peu subtil aimant les poncifs ethniques.

Pas mal mais j'espérais plus.

PS : Plaisir de voir Buddy Guy à la fin.

Ca y est il est déjà dispo ?

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CroqAnimement votre

Le film est trop coincé entre un pur divertissement de série B et une oeuvre prôôôfonde sur le racisme, la culture et la condition noire aux Etats-Unis et Coogler n'arrive pas vraiment à faire cohabiter les deux en même temps. Finalement le paradoxe c'est que l'interminable première partie de la préparation est meilleure que la seconde qui plonge assez maladroitement dans le film d'horreur. Il y a une poignée de scènes assez fortes, toutes autour de la musique, du plan-séquence très osée et un peu golri où les époques se mélangent (en mode fin de Babylon), l'autre séquence musicale avec Jack O'Connell ça fonctionne aussi très bien. Le film est très beau, très soigné (même si les changements de formats IMAX sont assez casse-pieds). Mais l'ensemble pèse un peu une tonne, s'avère parfois totalement grossier (le flinguage cathartique du KKK... Tarantino est tellement plus brillant à ce niveau là). Et toute cette seconde partie home invasion molle du cul comme pas possible est assez catastrophique avec une mythologie vampire hyper confuse et des règles pas vraiment claires qui finit par flinguer la métaphore assez littérale (et là encore plus lourdaude) de l'appropriation culturelle. J'aime bien le casting (le jeune Sammie excellent, avec une voix incroyable, Micheal B. Jordan tout en charisme) et la scène mi générique dans les 90s est cool. Je salue l'ambition et me réjouit de son succès mais de mon côté j'y vois quand même beaucoup d'immaturité (pas mal pensé aussi à Killers of the Flower Moon, pas si éloigné et tellement au-dessus partout).

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CroqAnimement votre

Je ne savais rien du film et en même temps je savais déjà tout du film car on m'avait dit que Jordan jouait des jumeaux, qu'il y avait des vampires et que ça changeait de format (sauf sur le déïvéhix que j'ai téléchargé où tout était en ultron).

Quelle ambiance au début ! Quelle ambition ! C'est de la fresque mais sur du rien (les mecs veulent ouvrir un bar). Respect d'aller aussi loin dans la description de la culture locale, faire vivre le truc avec tout un tas de scènes qui "ne servent à rien" mais tissent les liens familiaux, amicaux, culturels, tout un tissu. L'ensemble, en dépit du tournage analogique, a malgré tout une gueule un peu numérique (trop de fonds qui font fake) mais gros posage de couilles sur la table, on applaudit.

Cependant, l'ambition "culturelle" du film cède un peu la place à du n'importe quoi et je suis pas loin de rejoindre Müller sur la scène, au demeurant ample et trippante, de "la culture noire à travers les âges" (........). Après j'ai bien aimé tout le côté bacchanales diabolique, y a un côté trip qui est des plus kiffants (même si je suis quand même le cracker ultime car je trouve les chants irlandais des monstres dix fois mieux que tout le reste )

Concernant l'aspect horrifique, c'est quand même bien chiche, avec des combats contre les monstres qui se limitent à de vulgaires corps à corps (parfois saupoudré d'un des deux Jordan qui défouraille au gun dans des positions de tir pas très années 30... Et puis ne parlons pas de la scène contre le Klan). J'ai bien aimé par contre quelques semi-jumpscares bien troussés, où Coogler sait exactement quand couper pour nous surprendre, nous laisser sur notre faim ou autre.

Au final le film épate par son ampleur et son ambition, ces pas de côtés musicaux également, mais je trouve que ça accouche néanmoins d'une souris, y a un côté "Tout ça au service de pas grand chose".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste