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MessagePosté: 01 Juin 2014, 12:12 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu’au bout pour que leur famille s’en sorte.

Ryan Gosling, c'est un peu Xavier Dolan qui aurait été élevé dans un luna park par Nicolas Winding Refn et qui aurait rencontré sur place la rolls royce de l'équipe technique entièrement dévoué à sa cause. Il y a quelque chose de définitivement trop ambitieux dans ce film qui est écrasé à CHAQUE plan par l'esthétique de Benoît Debie qui semble avoir eu les clés de la bagnole et qui en profite pour s'autoriser tous les loopings qu'il veut. Et s'il est vrai qu'après son exposition de freaks, Gosling patine un peu, un peu trop porté sur ses numéros macabres deadman'sbonesien (grosse obsession de la cicatrice et de la lacération des peaux comme si Gosling voulait faire saigner son aura de sex symbol) son bashing cannois reste totalement injustifié: Certes, Lost River est la preuve qu'on se sort pas un Beast of the southern wild d'un chapeau pour premier film comme ça, mais qui peut se vanter parmi les cinéastes-acteurs (à part Dolan, et encore) d'avoir une telle niaque de cinéma et de cette sensation de vouloir tout donner, quitte à ce que son film déborde et dégouline d'un trop plein d'images? Personne.
4/6


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MessagePosté: 01 Juin 2014, 15:31 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Bashing cannois totalement justifié pour ce film à l'épate qui doit autant à son chef op' qu'à son réalisateur. Après c'est original, il y a une certaine atmosphère - surtout au début et à la fin, le milieu est à chier.

2/6


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MessagePosté: 06 Avr 2015, 21:51 
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Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
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Karloff, je vois que ta note change entre la sortie Cannes et la sortie normale sur le site de notes, du coup je me demandais si c'est parce que t'as vu les deux montages différents ou si c'est une simple réévaluation faite dans ta tête?

Si c'est le premier cas, tu pourrais me dire ce qui change entre la version Cannes et l'actuelle? J'ai vu le film aujourd'hui en projo et il parait qu'il y a de gros segments musicaux qui ont été retirés pour cause de droits d'auteur sur les ziques.

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MessagePosté: 06 Avr 2015, 22:09 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Pas revu non, c'est juste que passée l'excitation, le film ne m'a pas laissé un souvenir si désagréable.


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MessagePosté: 06 Avr 2015, 22:12 
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Putain, sérieux mec
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Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
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Ok, cool.

Du coup si l'un d'entre vous revois le film, ce serait sympa de me faire un topo sur les scènes qui ont changé.

Moi je suis à 2/6 à chaud là aussi.

Y a de putains de belles images mais ça sonne hyper creux, c'est bien filmé mais on ne sait pas ce qu'on filme, les mots, les personnages, les images ne racontent rien. On dirait un clip pour son groupe de zique.

Certes, il y a une certaine liberté, mais cette liberté, il l'a parce qu'il s'est entouré de gens doués qui savaient mieux que leur réa ce qu'ils foutaient là.

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MessagePosté: 12 Avr 2015, 00:02 
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Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
Plutôt bien aimé: je trouve que le film a un rapport à ses inspirations qui est plus convaincant et moins dans la propension au dispositif que chez un Winding Refn. De même pour l'esthétique quasi totalisante, proche de Noé ou Aronofsky dans ces scènes de cabarets ou de délires violents de petites frappes... mais si à chaque fois on est à deux doigts de basculer dans ces travers rutilants et irritants, un étrange fil tient le tout, peut-être liée à la sincérité d'approche du réal sur ses archétypes, l'enfance en permanence conviée (la dernière partie exutoire reste assez raté dans son montage parallèle quand même)...

Dans ce qui pourrait être un pur cauchemar surfait, il y a un côté madeleine de Proust "clipesque", au fin fond d'une Amérique prolo en perdition, qui se laisse parfaitement porter par la musique du gars de Chromatics. Le jeu sur les zooms et le travail sidérant de Benoît Débie accompagnent plutôt bien des émotions sans doutes primaires, mais le film fait bloc de celà tout en regorgeant en même temps de détails esthétiques délectables.

Si je veux un film cette année qui regorge d'amour pour des sensations du cinéma sixties à eighties, tente d'en remodeler certaines atmosphères en mode tuning, je choisis largement celui-ci contre un It Follows, même si chez Gosling aussi l'exercice reste limité... Je me demande bien ce qu'il pourrait faire en second film, je suis curieux.


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MessagePosté: 15 Avr 2015, 01:52 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 87075
Localisation: Fortress of Précarité
Belles images, belle musique mais la sauce prend rarement dans ce sous-Nicolas Windig Refn où l'intrigue white trash (je m'en bats les couilles de tes histoires de cuivre, de faux caïd du dimanche et d'amourettes banales) se mêle mal à l'intrigue underworld (univers pas inintéressant que ce bordel grand guignol).

C'est appliqué mais ça ne vit jamais, comme un long clip interminable. Et je ne retiens finalement que deux images.
Hendricks se décollant le visage, suivi du mec sans lèvres qui apparaît dans la nuit.


Résultat : je me suis fait chier comme rarement. Ça faisait longtemps que j'avais pas eu autant envie de quitter la salle.

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MessagePosté: 06 Mai 2015, 22:25 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Je suis surpris par le bashing général, même par beaucoup de vos réactions juste mitigées.

Si le film est certes tout offert à Debie, il est quand même loin de n'être que ça. Tout est ce qui est cité sur ce film (le white trash, l'influence Refn...) me semble quand même franchement accessoire vis-à-vis de la cohérence de cet univers à deux doigts du fantastique, monde urbain soumis à la puissance des quatre éléments à nouveau souverains. Tous les aspects post-apocalyptiques (la fin de la civilisation, l'enfer sur terre de la boîte, l'isolement sauvage comme si les deux familles étaient des Robinson Crusoe égarés...) ne sont jamais dissociable du merveilleux, d'une certaine forme de ravissement, jusque dans les spectacles gores.

Évidemment, je vois aussi les limites de l'entreprise, l'aspect souvent superficiel du film qui peine à construire quelque chose plus en profondeur, le rapport musique/montage trop léger qui tend au clip, les archétypes éculés (le psychopathe, la vieille folle) utilisés tels quels sans être investis de quoique ce soit de plus personnel, les légendes et pseudo-mythologie appelées à la rescousse sans conviction, la mise en scène référentielle trop ostensible, les puérilités :
Le meurtre ellipsé mais qu'on ne peut pas s'empêcher de montrer après-coup, la fin nulle qui capitalise tranquillement sur sa maison qui brûle, la tirade bateau sur l'Amérique...

Le plus dommageable, c'est la façon dont la violence et l'oppression finissent pas prendre le pas sur cet univers, appauvrissant les nuances (lieux horribles mais aussi magiques, nouvelle faune et flore fantastique) vers une simple noirceur complaisante. Les leviers de l'horreur, parce qu'ils ont une dimension artificielle comme le reste, passent assez mal. D'autant que les belles pistes offertes qui auraient mérité d'être exploitées à la place (la relation du héros à son petit frère, entre mille autre) semblent quasi illimitées...

Mais malgré cela, je suis étonné qu'on fasse la fine bouche devant un univers si généreux et chatoyant, si cohérent dans sa manière de lier l'Amérique socialement en miettes à un foisonnement Malickien/Miyazakien, même livre d'image où communiquent les forêts vertes et les sous-sol fluos, le spectacle factice du gore et la violence réelle... J'ai vraiment du mal à ignorer la puissance de ce terrain de jeu.


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MessagePosté: 06 Mai 2015, 23:25 
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Miyazakien ?


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MessagePosté: 07 Mai 2015, 00:43 
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Putain, sérieux mec
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Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
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Ouais, je vois pas du tout. Mais tu me donnes presque envie de le revoir et lui redonner une chance à tête reposée.

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MessagePosté: 07 Mai 2015, 08:50 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Ah je sais pas tiens, une impression instinctive. La nature souveraine qui reprend contrôle du monde, la galerie de monstres un peu baroque plus ou moins dangereux, la famille composite qui se forme à partir de parias, le film à la lisière du fantastique où le monde semble réagir organiquement aux évènements (l'allumage des lampadaires), et puis quelques images-types qui semblent tout droit sorties de ses films (les enfants qui explorent les ruines en aventuriers, le parc d'attraction abandonné avec malédiction, le monde inondé...).


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MessagePosté: 07 Mai 2015, 09:40 
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Putain, sérieux mec
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Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
Messages: 5651
Tom a écrit:
(les enfants qui explorent les ruines en aventuriers, le parc d'attraction abandonné avec malédiction, le monde inondé...).


Pour tout ça, Gosling disait avoir voulu faire une sorte de Goonies "dark" en itw.

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MessagePosté: 07 Mai 2015, 09:41 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Toujours pas vu Les Goonies, du coup j'ai pas tilté. Après quand je dis Miyazakien, je le pense pas en terme d'influence, c'est juste pour caractériser.


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MessagePosté: 07 Mai 2015, 09:42 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28530
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Tu fais chier Tom, j'avais prévu de zapper mais ce que tu dis me donnes quand même vachement envie. J'ai l'impression que c'est un film qui pourrait totalement me plaire mais qu'au final je vais m'ennuyer et regretter...

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 07 Mai 2015, 10:00 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Pour gentiment retirer la pression de mes épaules, je dirais plus simplement que pour quiconque s'intéresse à Benoit Debie, le film est à voir (je crois que là-dessus on sera tous plus ou moins d'accord). C'est d'assez loin son plus beau boulot, je trouve.


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