Forum de FilmDeCulte

Dans un parc de Londres, un jeune photographe surprend ce qu'il croit être un couple d'amoureux. Il découvre sur la pellicule une main tenant un revolver et un corps allongé dans les buisssons...

Je serai éternellement reconnaissant à Brian De Palma d'avoir régulièrement su tirer de super films à partir d'illustres classiques chiants.

Ouais déso c'est moi qui vais devoir ouvrir le topic pour un film auquel Lohmann met un rarissime 5 étoiles sur Letterboxd (et très apprécié également d'Art Core et Jeronimo et, si j'en crois un avatar de jadis, Baptiste) et me retrouver par conséquent avec des réponses limitées à " ", "OMG" ou "découvert jeune mais j'avais adoré, 6/6" complètement inutiles.

C'était mon premier Antonioni, un cinéaste dont je ne connaissais rien, et le film étant réputé pour son concept central d'un meurtre photographié par hasard, je m'attendais à un thriller, certes arty, qui méritait sa place dans la liste de films de voyeur que je cherche actuellement.

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la découverte d'un détail intrigant sur la photo n'arrive qu'au bout de PLUS D'UNE HEURE DE FILM (qui dure 1h51). A ce stade, j'avais déjà plus ou moins saisi que le meurtre n'avait pas de réelle importance, que c'était à peine un McGuffin servant de déclic dans ce qui s'avérait davantage à un portrait de son protagoniste, mais le portrait en question peine terriblement à m'engager.

La démonstration visant à montrer un photographe de mode antipathique et fat, évoluant dans un monde superficiel qu'il domine, artistiquement et physiquement (avec ses modèles), être soudainement sorti de cette complaisance et de son ennui, par l'irruption du meurtre, d'un élément qu'il n'a pas mis en scène, et remettant en question sa réalité est porteuse sur le papier. Mais à l'écran, ça se traduit par de longues séquences répétitives inintéressantes, dans la première heure surtout dont l'exposition interminable me fait penser qu'Antonioni est de l'école "faut ennuyer pour représenter l'ennui" à laquelle je n'ai jamais adhéré.

Le partie post-agrandissement de la photo est un peu plus parlante dans son illustration du trouble (et encore, c'est quand on n'a pas des intermèdes "et maintenant, deux aspirantes mannequins s'incrustent et on va les foutre à poil") et sa peinture des Swinging Sixties londoniens comme un étrange univers de pose, de symboles creux (le manche de guitare brisé) et la vie comme un simulacre à maintenir (cf. la dernière séquence où le héros accepte de "jouer le jeu" des mimes) où une mort, si elle a bien eu lieu, est négligée.

Mais dans l'ensemble, j'ai été laissé sur le bas-côté. Même formellement, je n'ai pas trouvé grand chose à me mettre sous la dent.

Voilà un cinéaste qui n'aura pas droit à une rétro même sélective.

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OMG

Il n'y a pas chez Antonioni la volonté d'ennuyer pour figurer l'ennui, par contre oui il a un style formel qui ne craint pas d'étirer certains instants et il faut se couler dans le rythme. Mais ça a son intensité... Et perso j'adore cette atmosphère indolente d'où le drame peine à surgir, c'est assez adapté d'ailleurs.

Globalement c'est un cinéaste de la modernité qui n'hésite pas à prendre le spectateur à rebrousse-poil, il faut l'accepter.

Plus belle séquence finale de l'histoire du cinéma. Les copies n'ont pas un dixième du charme et de la profondeur de l'original. Je m'étais plongé dans Bergson et Berkeley à sa suite.

Entre celle-là, et la séquence finale de L'Avventura, Zabriskie Point, L'Eclipse ou Profession reporter, on peut dire qu'il savait finir ses films, Antonioni !

Mon seul Antonioni (Désert rouge), m'avait profondément ennuyé à l'époque (il y a trèèèès longtemps), mais c'est vraiment un cinéaste que je dois retenter.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Et non Antonioni n'a pas tourné le thriller avec un pervers Darty que tu cherches actuellement
Ça fait penser à la partie du Journal d'un Défaitiste de Joe Sacco où il explique les demandes des ménagères délaissées auxquelles il devait répondre quand il était bibliothécaire.

Le vrai problème de Blow Up c'est qu'il n'y a pas de scéne avec un cheval noir.
Et puis il aurait du mettre Syd Barrett à la place de Jeff Beck.




L'Avventura va déclencher une implosion
Je ne parlerais pas de McGuffin, j'ai l'impression qu'Antonioni sépare narration et enjeu, celui-ci avec des restes de la morale chrétienne du pêché et de la chute* (qui est sans origine, sans explication, voire sans passé), et les met à côté l'un de l'autre, sans que l'un ne dépasse ou résorbe l'autre. Or la relation avec autrui représente à la fois une morale et un récit ( par contre le miracle économique et le confort qu'il amène sont eux surtout un récit). Donc l'autre est une crise (à la fois acèse et hystérie) dans tous ses films, ce que tu n'aime peut-être pas voir représenté.


*particulièrement frappant dans ce film où le revolver ressemble à la pomme à croquer dans l'arbre.

Même chose et je rajouterai que j'ai aussi regardé blow up qui a provoqué la même réaction que Film Freak. Je n'ai donc pas persévéré.

Je crois que le seul apprécié est Zabriskie Point mais c'est essentiellement grâce à la musique.

Yes, son?


Je refuse.

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Je viens de lire la page wiki de Mark Frechette : adepte d'une secte, acteur dans trois films dont celui-ci, arrêté pour braquage de banque, condamné à 15 ans, retrouvé mort par un codétenu, écrasé sous une haltère...

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Tant pis - pour toi

Premier rôle des Hommes Contre de Francesco Rosi (très bon film)

Un peu Ice de Robert Kramer son parcours

Je ne savais pas non plus.

"Dans les articles que j'ai pu lire sur Blow-up, on m'apprend que c'était "tragique", un "commentaire superbement réalisé sur les valeurs de notre époque", et tout le tralala. Les gens me semblent terriblement prêts à abandonner logique, perspective et humour pour subir la dernière pénitence à la mode. A peine installés dans leurs appartements du Upper East Side, les critiques new-yorkais écrivent comme s'ils s'apprêtaient à partir en retraite monacale le lendemain matin.
Hecht et MacArthur écrivaient jadis des satires légères sur la superficialité et la cupidité, peu ou prou ce que fait Antonioni, tout en réussissant à être drôles. Ils parvenaient même à transmettre leur amour de ce milieu corrompu et à admettre qu'ils y appartenaient, mais sans en faire des tonnes. Et Odets, même dans ses dernières oeuvres, tel le dialogue dans Sweet Smell of Success, réussissait aussi à communiquer simultanément répulsion et attirance. L'amour-haine est ce qui rend le drame non seulement passionnant mais possible, et Antonioni n'a certainement pas besoin de dénouer ses sentiments contradictoires. Toutefois dans Blow-up, il étouffe ce conflit avec le genre de platitudes que la presse applaudit comme des signes de "maturité", de "sagesse" et de "sobriété" dans l'art. Mais qui va au cinéma pour trouver "maturité", "sagesse" et "sobriété" dans l'art !

Putain mais ce forum ne défend jamais rien en fait.
De la flotte réactionnaire plsu ou moins élaborée, qui refoule des remotnées gastriques d'airgreur même à 57 ans de distance. Visiblement cette dame fait la critique de la critique et présente par paresse la paresse de ses concurrents comme le contenu du film, procédés qui a beaucoup d'usage depuis longtemps mais on s'en tape.

Hasard du calendrier j'ai monté hier aussi une partie du film à un collègues de 25-27 ans, bien content de distinguer (mieux que moi) Jeff Beck de Page (à la basse*), et ses commentaires étaient plus sains, il percevait que la guitare brisée était autre chose qu'un symbole creux (avec les Yardbirds Antonioni avait choisi un groupe plus politique que la moyenne).

*bon ce mec n'est pas n'importe qui, il a tout de suite dit après 2 secondes c'est The Train kept a rollin' (le standard de départ) au lieu de Stroll On