Forum de FilmDeCulte

Août 92. Une vallée perdue dans l’Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus. Anthony, quatorze ans, s’ennuie ferme. Un après-midi de canicule au bord du lac, il rencontre Stéphanie. Le coup de foudre est tel que le soir même, il emprunte secrètement la moto de son père pour se rendre à une soirée où il espère la retrouver. Lorsque le lendemain matin, il s’aperçoit que la moto a disparu, sa vie bascule.

D’après le roman éponyme de Nicolas Mathieu, publié aux Editions Actes Sud, Prix Goncourt 2018.

Je sais pas vous mais moi quand je suis immergé dans un roman que j’adore, je ne peux m’empêcher d’imaginer le film que cela donnerait, et ce fut bien sûr le cas avec le formidable roman de Nicolas Mathieu. Perso j'avais Bajon en tête dans la peau d'Anthony. Un ancien crush dans la peau de Steph. Bref.
Je ne suis pas surpris que l’on ait rapidement mis en chantier son adaptation: des personnages marquants, un cadre, une époque, un contexte social.. Bref, une bouleversante fresque sociale, une vraie claque, ultra bien écrite, j'ai tellement aimé ce bouquin putain.

En voyant le film, je ne suis pas sûr que c’était une si bonne idée, et adapter à l’écran un grand roman, c’est toujours un peu casse-gueule. L’adaptation des frères Boukherma est à moitié réussie - et donc à moitié ratée.
La réussite est principalement esthétique : visuellement le film est frachement assez canon, la (superbe) lumière d’été et ce léger grain restituant les couleurs et la chaleur des nineties. Beau travail sur les décors, costumes, et nombreux accessoires qui nous replongent instantanément dans notre (ma) jeunesse. Idem pour cette BO de ouf, que des tubes avec lesquels j’ai grandi. Quelques inévitables frissons nostalgiques. Gros budget de droits musicaux donc, mais c’est cohérent avec le projet - et le roman. Soulignons aussi le score composé, vraiment joli. Bon point aussi pour le casting, impeccable. Ils sont tous bien campés, et particulièrement Steph, choix parfait, et franchement Gilles Lellouche est très très bon. Bref, c'st bien produit, le talent est à l’écran, et il y a indéniablement quelques moments forts, justes, vrais, et les 2h25 de film passent à sans souci.

Mais alors c’est quoi le souci? Eh bien, derrière les qualités formelles, le fond ne suit pas. En tout cas pas assez. C’est triste (et assez cliché finalement) de le dire mais: le film n’arrive pas à la cheville du roman. Tout est plus fade, plus superficiel, moins dense, moins profond. Tant sur le plan de l’histoire d’amour, que sur le discours social, que sur les personnages… J’ai donc eu l’impression de voir une simple illustration (certes jolie et bien réalisée) du roman de Mathieu. Je ne peux pas savoir comment le film fonctionne sur les gens qui ne l’ont pas lu mais à mes yeux, le film a du mal à exister à part entière, dans l’ombre de son matériau d’origine.

J'y ai cru un moment mais en vérité ce fut exactement ce à quoi je m'attendais...

genre 3.5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

L'écriture de Nicolas Mathieu est tellement précise, parfois proche de Zola dans certaines formulations, que c'est difficilement transposable à l'écran : on en conserve la trame, les personnages, qui peuventg laisser penser à une adaptation relativement facile, mais il faut un putain de réalisateur pour en pondre un équivalent cinématographique.

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Que lire cet hiver ?
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Oui je ne sais pas exactement la genèse du projet et je ne connais pas les Boukherma mais c'est étonnant de ne pas avoir tenté un plus grand nom. Ceci dit je crois avoir lu que c'est leur projet à eux depuis le départ...

On m'a dit que Gilles Lellouche devait le réaliser et quand il a dû passer la main pour faire L'amour ouf, c'est lui qui a appelé les Boukherma parce qu'il aimait bien leur travail.

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CroqAnimement votre

Oui exactement, c'était un peu foutu d'avance.
C'est un bel objet mais sans cette écriture, ça sonne hélas trop creux.
Je ne sais plus qui disait que pour faire un bon film il fallait adapter un mauvais roman.. Après, les cas où l'adaptation ciné égale le roman, ça existe, mais les cas restent rares car il faut à la fois que le livre s'y prête, ET qu'il y ait un grand metteur en scène à la manoeuvre.

Et oui c'est Lellouche à la base qui a lancé le truc, et c'est les Boukherma qui ont pris la main.
Gilles reste producteur - et acteur donc.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oui, j'ai beaucoup aimé le livre mais je vois pas l'intérêt d'un film en fait. A la limite une mini-série ça avait plus de sens.

Oui j'y ai pensé aussi. De quoi aller au fond des choses..

En tout cas ça ne rassure pas pour le prochain Connemara (que j'ai quasi autant adoré que Leurs enfants), réalisé par Alex Lutz, avec Mélanie Thierry et Bastien Bouillon.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai souvent préféré les adaptations au cinéma de Stephen King que ses romans

En général, les plus mauvaises sont celles les plus fidèles à King, qui d'ailleurs en dit du bien.

A l'exception de Simetierre, ultra fidèle et excellent.

Sinon, pour rester dans le hors sujet : j'aime bien comme les fans de SK (sur les groupes FB) chient sur Shining, et sont tout étonnés lorsque je leur sors que Carrie, Christine, Cujo, Misery, ou même La Ligne verte (pour prendre certains films qu'ils adorent et donc je me souviens à peu près) ne sont qu'à peine plus fidèles.

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Simetierre c'est naaaaaze

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Netflix les gars, Netflix.

Genre on se fie à ton avis.

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Oui celui-ci j'ai adoré mais pas lu le roman. L'exception qui confirme la règle. King avait préféré le Shining de Garris à celui de Kubrick. Après ayant eu le livre, que je trouve etre son meilleur, il a du etre un peut etre frustré, de voir à quel point Kubrick a fait un virage 360°. Rappelons aussi que King a poussé le vice à adapter lui-meme une de ses nouvelles, Maximum overdrive, qui a été nommé aux razzies awards dans les catégories pire acteur et pire réalisateur

À quel moment j'ai suggéré qu'on le fasse ?

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Netflix les gars, Netflix.

Intervention de Film Freak dans 3, 2, 1...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste