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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 09:25 
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Baptiste a écrit:
oeil-de-lynx a écrit:
Trouvé ça interminable, virant au lourdingue et j'ai un peu de mal à voir ce qui vaut une palme d'or là-dedans. La satire des ultra-riches au profit des faibles ? Ca paye toujours faut croire. Enfin la salle était morte de rire, ça doit être moi.


Lol, sans lire le reste avant d'avoir vu le film, désolé mais cette entrée en matière ça fait vraiment réac...

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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 09:43 
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oeil-de-lynx a écrit:
c'est purement l'aspect comédie que j'ai trouvé ici raté


Moi, c'est tout ce que j'ai aimé dans le film :cry: J'ai complètement marché au côté comédie mélancolique dans la lignée Wilder/Edwards avec le point de départ improbable qui va
s'effriter au fur et à mesure pour se manger le douloureux retour à la réalité
(c'est un tradi, effectivement, ce Sean Baker). Y a un côté the Appartment vu du point de vue de la liftière avec un jeu sur le rythme, l'enfermement dans une cage doré et les jeux d'ambiance qui m'a bien scotché. Il cale rapidement les persos en image : elle attire la lumière (des plans où le soleil se pose sur elle), lui est toujours en mouvement, trop rapide, ils sont pas sur le même tempo et forcément c'est ce qui
va causer la perte : lui va se lasser comme il laisse tomber à peu près tout
. Et surtout, des tonnes de plan
où Anora fait partie du décor quand elle est chez ce type : du coup quand elle se retrouve attachée et bâillonnée, on lui assigne la place qu'elle avait déjà sans le remarquer.

Mais j'ai aimé aussi que tout ça se dévoile naturellement et que ça flirte avec le film de gangsters (la typo de générique de fin, c'est pas la même que les Affranchis ?) : quand elle sort de la banque à Manhattan en blouson et lunettes noires, c'est juste une scène de transition mais tu te retrouves dans un autre film, j'aime bien, on n'est jamais sur le même ton tout le film.

J'adore la séquence de fin
où tu as le temps de te refaire tout le film dans la tête et le voir sous un autre angle : au fond, est-ce qu'elle a aimé son mari ? Est-ce qu'elle s'aime elle-même ? Est-ce qu'elle aime l'autre gars ? Est-ce que l'amour, ça existe encore dans notre société où on a tout tarifé et mesuré ? ça a l'air de peler quand même grave, non ? Il fait une référence à Crash avec la neige sur les fenêtres au lieu du car-wash ? Est-ce que c'est ça s'est déjà mal passé pour elle comme ça avec un autre mec dans la même situation ? Elle est de nouveau bloquée dans une case comme au début, non ? Avec les pièces du club ? Est-ce qu'il a collé des réfs à Showgirls et Spetters pour montrer que son héroïne n'a pas l'indépendance de celles de Paulo ? Est-ce que la différence vient du fossé générationnel ? Est_ce que c'est pas le film parfait pour les quadras cette représentation des jeunes ? Est-ce qu'il ne l'avoue pas à demi-mot quand il fait péter un boulon au gangster dans le restau "ahlala, toujours sur tik-tok et instagram, vous savez pas ce que c'est de bosser" ? Qu'est-ce qui pourrait sauver l'amour ? Et comment retrouver le goût de la vie ? Qui pourra remplacer le besoin par l'envie ? Avez-vous cette chanson dans la tête à présent ?

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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 09:49 
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Film Freak a écrit:
Baptiste a écrit:
oeil-de-lynx a écrit:
Trouvé ça interminable, virant au lourdingue et j'ai un peu de mal à voir ce qui vaut une palme d'or là-dedans. La satire des ultra-riches au profit des faibles ? Ca paye toujours faut croire. Enfin la salle était morte de rire, ça doit être moi.


Lol, sans lire le reste avant d'avoir vu le film, désolé mais cette entrée en matière ça fait vraiment réac...

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Oui? Se chagriner que le film soit une satire contre les riches...


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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 10:20 
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J’aime bien l’idée de la faiblesse des hommes, qui hésitent entre, littéralement, la maman et la putain (pour préférer la première *). Mais j’ai du mal à comprendre ce que le film, au final, fait de tout ça. Alors que j’adore le début, et notamment ce premier plan d’Any hors de la boîte de nuit, ça se délite par la suite, et j’ai du mal avec cette idée du mari qui disparaît, comme si on ne savait qu’en faire et que le film se/le cherchait dans le simple but de prolonger la durée. Cela dit, j’aime les acteurs, l’humour, les personnages… Mais j’ai du mal à y voir la palme d’or (alors que, je me répète, au début j’étais à fond).

* à l’exception donc de l’homme de main, très beau personnage que l’on traite de « pédé », de violeur, qui offre finalement la bague et finit par la laisser pleurer dans ses bras…

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Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 10:30 
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Baptiste a écrit:
Oui? Se chagriner que le film soit une satire contre les riches...

Ça ne le chagrine pas du tout. Relis ce que tu quotes. Il s'interroge sur ce qui a valu la Palme. Et c'est pas la première fois qu'une satire des riches remporte la Palme.
Et ce qui le "chagrine" éventuellement , ce n'est pas la satire en soi si j'en crois ce bout de message mais le fait qu'elle soit "interminable, virant au lourdingue".

J'ai pas vu Anora, j'ai aucun avis là, j'interviens simplement pour dire qu'il n'y a rien de réac dans son message.

Par contre, ta réaction épidermique, on pourrait tartiner dessus...

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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 10:45 
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Cosmo a écrit:
J’aime bien l’idée de la faiblesse des hommes, qui hésitent entre, littéralement, la maman et la putain (pour préférer la première *)]


à part le mari d'Ani, c'est pas vraiment la description des hommes, en fait.
Par contre, le fric qui empiète sur tout (jusqu'à un baptême), oui.

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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 10:47 
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Pour la Palme d'or, deux choses

la séance unique au Théatre Lumière a été incroyable - j'étais dans la salle -, ambiance assez inhabituelle pour l'endroit, bcp de ricains qui s'esclaffaient très fort et une standing ovation de ouf. Euphorique. Je me souviens l'avoir twitté, j'avais rarement vécu une séance comme ça à Cannes.

Après le palmarès, j'étais par erreur dans le carré vip du Jury lors de la soirée. Bon, j'ai vu que Sean Baker connaissait très bien Bayona et Gerwig..., après c'était un cru moyen, donc ça consacre un très bon film d'un cru moyen.


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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 10:59 
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JulienLepers a écrit:
à part le mari d'Ani, c'est pas vraiment la description des hommes, en fait.


Absolument pas d'accord.

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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 11:29 
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Ben les autres, tu vois pas vraiment leurs mères (ou leurs compagnes).
Je crois que justement, Sean Baker déballonne un peu l'idée que "tous les hommes" agiraient ainsi, rien qu'avec le perso d'Igor.

Par contre la question de savoir si être riche fait de quelqu'un un connard, ou si être un connard permet de devenir riche, ça court dans le film. Ce qui explique un peu le comportement des nervis : ça a pas l'air d'être de mauvais bougres mais ils sont obligés d'être des carpettes et de passer tous les caprices du gamin pour (sur)vivre.

ça explique aussi que le début soit plus enivrant ("youpi, on a de la thune à gogo") que la suite ("ah merde, c'est pas à nous la thune") et que le film décélère.

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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 11:46 
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Les hommes de main sont des carpettes face a la mère surtout (et le père aussi ne la ramène pas devant elle - mais se marre dès qu’un autre lui tient tête). C’est elle qu’ils ont au téléphone, jamais le père.
Igor, c’est justement le seul qui sort du schéma dans lequel on l’enferme (jusque dans son prénom qui veut dire « guerrier »).
Mais je ne nie pas l’aspect fric du film, évident. Mais il y a aussi ce texte derrière, qui me semble tout aussi intéressant.

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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 11:51 
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Film Freak a écrit:
Baptiste a écrit:
Oui? Se chagriner que le film soit une satire contre les riches...

Ça ne le chagrine pas du tout. Relis ce que tu quotes. Il s'interroge sur ce qui a valu la Palme. Et c'est pas la première fois qu'une satire des riches remporte la Palme.
Et ce qui le "chagrine" éventuellement , ce n'est pas la satire en soi si j'en crois ce bout de message mais le fait qu'elle soit "interminable, virant au lourdingue".

J'ai pas vu Anora, j'ai aucun avis là, j'interviens simplement pour dire qu'il n'y a rien de réac dans son message.

Par contre, ta réaction épidermique, on pourrait tartiner dessus...

Bah oui, je n'ai rien contre le principe, mais c'est déjà ultra-consensuel et ne fait pas un bon film en soi, a fortiori ici où je n'ai pas vu la moindre originalité sur cet aspect. C'était déjà le sujet de Sans Filtre et Parasite si on regarde les Palmes récentes.


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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 11:56 
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JulienLepers a écrit:
au fond, est-ce qu'elle a aimé son mari ?

Y'a-t-il jamais eu le moindre doute là-dessus ?


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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 12:05 
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Clairement. C'est ce qui est intéressant.

Sinon très bon texte Lepers, et oui j'ai la chanson dans la tête :mrgreen:

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CroqAnimement votre


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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 12:09 
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Film Freak a écrit:
Baptiste a écrit:
Oui? Se chagriner que le film soit une satire contre les riches...

Ça ne le chagrine pas du tout. Relis ce que tu quotes. Il s'interroge sur ce qui a valu la Palme. Et c'est pas la première fois qu'une satire des riches remporte la Palme.
Et ce qui le "chagrine" éventuellement , ce n'est pas la satire en soi si j'en crois ce bout de message mais le fait qu'elle soit "interminable, virant au lourdingue".

J'ai pas vu Anora, j'ai aucun avis là, j'interviens simplement pour dire qu'il n'y a rien de réac dans son message.

Par contre, ta réaction épidermique, on pourrait tartiner dessus...


Le chevalier blanc ça te va mal surtout quand t'as visiblement des soucis de lecture. Il s'exaspère précisément sur le fait que faire une satire a l'air d'automatiquement "payer", et que les gens se marrent alors que c'est lourd. Et je réponds que si les gens se marrent c'est ptet que ça fait un peu catharsis par rapport à la situation de notre propre pays. Et je le dis pas, mais c'est aussi - peut-être - que le film est réussi.

Et pour le coup j'avais moyen aimé Triangle of sadness donc à l'inverse je n'aime pas automatiquement les satires anti-ultra-riches.


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 Sujet du message: Re: Anora (Sean Baker, 2024)
MessagePosté: 01 Nov 2024, 12:16 
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Vois le film Baptiste. Si ça te fait rire, tant mieux pour toi.


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