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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 15:58 
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Grand Prix (1966) : un Ricain, un Rital, un Rosbif et un Froggie participent à des courses de formule 1 chacun attendant que les trois autres s’envoient dans le décor, visiblement le seul moyen de remporter une victoire éclatante. Projet totalement infaisable aujourd’hui, Grand Prix provient de l’amour immodéré de Frankenheimer pour la France, les bagnoles et ce sport sur lequel je ne sais rien. Complètement investi, le réalisateur conçoit des caméras à même de saisir la vitesse en temps réel des coureurs et force les acteurs à risquer leur vie en pilotant eux-mêmes les voitures. L’accent est mis sur le côté mort en sursis des conducteurs et le making-of revient sur le fait que la plupart des véritables pilotes figurant dans la distribution ont trépassé au cours des années suivantes. On y voit également James Garner pourrir un gros rouquin propriétaire de bateau qui bloque une scène alors que Garner, trempé, est en train de se cailler les miches dans un choc des cultures assez significatif.
Ce n’est évidemment pas un film qu’on juge pour sa profondeur mais pour la manière dont on a utilisé le format Superpanavision 70 afin d’autant capter les scènes de courses que la gravité des conversations entre les différents protagonistes (vous n’avez jamais vu un jardin aussi grand et verdoyant que celui où Garner et Toshiro Mifune papotent). Du grand spectacle qui devient de l’hénaurme spectacle au gré des compétitions dont aucune n’est filmée comme la précédente, chacune se portant sur un aspect bien précis (le suspense, l’euphorie, le danger) relié à une fonction précise dans l’intrigue (l’exposition des différents coureurs, un amour naissant, la mort qui rode sous la pluie). Les trois heures de sa durée en font évidemment un film de digestion d’après-rôti du dimanche mais si on se laisse porter, on retrouve des sensations et de l’intérêt digne de certains classiques qui voient des hommes, des vrais, poussés dans leurs derniers retranchements, affronter les limites de leur âge et leur physique, avec une petite rasade de névrose (l’Anglais qui vit littéralement dans l’ombre de son frère mort et dans une chambre devenue mausolée à sa gloire), de glamour (on visite les vraies écuries Ferrari) et de fautes de goût (François Hardy qui joue aussi bien qu’elle chante). Et l’un dans l’autre, Frankenheimer fait le job et assure un film bien meilleur sur son propre terrain que le navet de Hawks (le seul de sa carrière) Ligne Rouge 7000 avec ses stock-shots foireux et ses romances de prod AB. « On n’en fait plus des comme ça, du CINEMA» nous dit le petit Martin de Flushing, New York.



Quel film ! je n'ai rien à foutre des courses auto. le film m'a fait vibrer. pas trouvé le temps long. Jamais la course auto n'avait été filmée comme ça et presque 60 ans après les scènes auto n'ont pas pris une ride mettant à l'amende même des plus récents comme Ferrari , Rush , etc.
J'ai même adhéré à l'entre courses. On n'y raconte rien d'extraordinaires mais on s'attache tous les persos avec bien entendu l'histoire autour de Montand la plus forte.

Très belle découverte.


Dernière édition par Mr Degryse le 24 Sep 2024, 16:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 16:07 
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Quel dommage de ne pas avoir créé des topics.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 17:49 
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D'ailleurs entretemps, j'ai reçu le blu-ray de The Impossible Object. Dedans, un vieux beau (Alan Bates, le Fixer de tantôt) se tape une jeunette avant de lâcher sa première femme, avec qui il a eu plusieurs enfants (dont un avec qui il lutte pour les beaux yeux de sa copine, Œdipe, tout ça...). Sauf que, comble de l'horreur, Frankenheimer se prend pour Alain Resnais et que tout ceci est raconté dans le désordre avec une frontière entre réel et imaginaire tellement poreuse qu'elle en ferait faire des cauchemars à Bruno Retailleau : vu que comme le personnage joué par Alan Bates est aussi et avant tout un romancier, sa création artistique parasite ses souvenirs. Ajoutons que sa première femme est jouée par la propre épouse de Frankenheimer qu'il filme dans le plus simple appareil, comme le reste du cast féminin, et vous aurez une idée de ce qu'il voulait raconter ("Je suis un artiste, je souffre, j'aimerais pouvoir encore taquiner la gueuse").
Bref, c'est de la bouillasse intello-fumeuse et ça a fort justement bidé. Voilà ce qui arrive quand on se croit trop bien pour se contenter de filmer des gens qui se tuent ou se poursuivent ou se poursuivent pour se tuer, et qu'on préfère montrer ses états d'âme à tous les passants.
Je dis ça, j'ai pas réussi à terminer, mais je ne crois pas que les dernières vingt minutes changeront la première impression.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 18:05 
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Il persiste, le bougre.

Je m'étais watchlisté The Manchurian Candidate, Seven Days In May, The Train, Seconds, Grand Prix, The French Connection II et Black Sunday quand ils avaient annoncé la rétro (disparue des calendriers depuis) à la Cinémathèque.

Quand je m'y mettrai enfin, tu seras obligé de copier-coller tes avis, FDP.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 18:17 
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J'ai annexé ce topic.

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Ajoute Paiement Cash aussi.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 19:01 
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Mais pas Le Pays de la violence et Les Parachutistes arrivent?

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 19:29 
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Regarde d'abord quelques films de la période 60s, je pense.
Mais ces deux-là c'est vraiment ceux qui m'ont donné le déclic sur le réal (alors qu'avant j'aimais certains mais sans monter au plafond)

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 19:51 
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JulienLepers a écrit:
D'ailleurs entretemps, j'ai reçu le blu-ray de The Impossible Object. Dedans, un vieux beau (Alan Bates, le Fixer de tantôt) se tape une jeunette avant de lâcher sa première femme, avec qui il a eu plusieurs enfants (dont un avec qui il lutte pour les beaux yeux de sa copine, Œdipe, tout ça...). Sauf que, comble de l'horreur, Frankenheimer se prend pour Alain Resnais et que tout ceci est raconté dans le désordre avec une frontière entre réel et imaginaire tellement poreuse qu'elle en ferait faire des cauchemars à Bruno Retailleau : vu que comme le personnage joué par Alan Bates est aussi et avant tout un romancier, sa création artistique parasite ses souvenirs. Ajoutons que sa première femme est jouée par la propre épouse de Frankenheimer qu'il filme dans le plus simple appareil, comme le reste du cast féminin, et vous aurez une idée de ce qu'il voulait raconter ("Je suis un artiste, je souffre, j'aimerais pouvoir encore taquiner la gueuse").
Bref, c'est de la bouillasse intello-fumeuse et ça a fort justement bidé. Voilà ce qui arrive quand on se croit trop bien pour se contenter de filmer des gens qui se tuent ou se poursuivent ou se poursuivent pour se tuer, et qu'on préfère montrer ses états d'âme à tous les passants.
Je dis ça, j'ai pas réussi à terminer, mais je ne crois pas que les dernières vingt minutes changeront la première impression.

Ah merci, je ne savais pas que le blu-ray existait. J'avais fort apprécié le roman de Nicholas Mosley dont le film est tiré (et dont est adapté Accident de Losey). Nicholas qui est le fils d'Oswald, le fasciste anglais de l'époque, ainsi que le frère de Max, célèbre pour avoir régné sur la Formule 1 (pour revenir aux sports automobiles).


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 20:01 
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Oui, ils parlent de tout ça dans les très bons suppléments et le livret, encore du bon boulot d'Indicator.
Amuse-toi bien ou bon courage, c'est selon.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 24 Sep 2024, 21:55 
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La Pays de la Violence c'est vraiment bon, veine à la Arthur Penn en mieux, influence Borzage en plus cynique, pourrait parler à Film Freak, en tout cas la déclinaison actuelle capable d'écrire des trucs pas trop cons en sortant du domaine habituel.
Cela préfigure aussi le.Nouvel Hollywood, plutôt Peter Bogdanovitch ou Hal Ashby que Scorsese ou Cimino. Par contre le titre français n'a rien à voir avec le film, sauf à convoquer le cliché du Sud dégénéré que le film déjoue justement.

Commencer par un truc atypique n'est pas mauvais s'il est bon.

Et en fait l'intérêt du cinéma c'est de commencer où on veut ou peut non ? Quand un film est vu plus personne n'est propriétaire de rien, si tout va bien.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 21 Oct 2024, 10:15 
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The Fourth War (La Quatrième guerre) a.k.a. Powerplay selon mon Blu-Ray teuton.

Pas grand-chose à becqueter sur ce squelette de récit : un vétéran du Vietnam (Roy Scheider) se retrouve à diriger un camp de l'armée américaine à la frontière tchèque dans les derniers jours de la Guerre froide. En face de lui, son homologue russe est un vétéran de l'Afghanistan (Jürgen Prochnow). Ce qui pourrait être le point de départ d'un sitcom pour insomniaque se finit en parabole lourdingue sur l'idée que la guerre tue.

Le début assez intrigant, avec un Roy Scheider qui cabotine juste ce qu'il faut, laisse présager l'histoire d'un pétage de plombs progressif d'un Rambo de salon (très bonne séquence où il force des Russes à lui souhaiter son anniversaire sous la menace d'une arme) avant de sombrer dans le cliché habituel (les Yankees sont bourrus mais ont le bon sens près de chez vous, les Cocos sont fiers et impassibles mais aussi sournois et manipulateurs). Et surtout, le combat tant attendu entre les ganaches qui se déroule (thématique) sur un lac gelé avant que les protagonistes tombent dedans, est torché et monté en dépit du bon sens.
A la rigueur, il y a les mamailleries entre collègues au niveau du camp U.S. et le racisme larvé du personnage qui peuvent relever les paupières mais c'est plutôt maigre, le film étant parasité par des rebondissements à la con autour d'une réfugiée tchèque. Le film était de toute façon déjà dépassé à sa sortie, alors que le bloc de l'Est s'effondrait.

Au rayon des comparaisons Friedkin/Frankenheimer, on pourra tisser des liens avec Rules of Engagement/The Hunted/Caine Mutiny mais c'est vraiment parce qu'on s'ennuie.

Il faut que je termine Year of the Gun et je n'aurais plus qu'à enquiller The Iceman Cometh dispo grâce à un gentil Youtubeur (4h nom de dieu... 4h) et Holcroft Covenant (bon, y a Michael Caine, ça devrait passer la... non) et l'affaire sera dans le sac.

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