oh la la réponse de réponse à réponse je crains le chaos visuel, je vais faire de mon mieux.
Lohmann a écrit:
Je me demande à quel point la discussion que tu as pu avoir avec tes amis la veille de ta découverte du film a pu influencer ta perception. Dans les faits on parle de MDMA, ce n'est ni de l'héroïne, ni du crack. Je doute que dans 10 ans la moitié de leur pote ait fait une overdose avec ça. Müller pourra bien revenir à la charge pour nous conter les dégâts que cela peut occasionner chez certains, restent que c'est loin d'être la drogue la plus nocive sur le marché. Que certains en abusent ou soient moins apte psychologiquement à en supporter les effets est une toute autre question. Et pour rappel les drogues qui tuent le plus dans le monde, et de très loin, sont toutes légales (cigarettes, alcools, médicaments). Pour en revenir à ton dernier message et l'économie que l'on ne saurait faire de tracer une ligne claire entre le bien et le mal, pourquoi pas, mais c'est au moment où l'on se lance dans le traçage de la ligne que l'on se rend compte qu'il y a toujours quelques cas particuliers qui viennent perturber le bel édifice que l'on avait projeté de construire.
je hais toutes les drogues légales ou illégales, je râlais déjà systématiquement quand les réalisateurs français faisaient fûmer leurs personnages quand ils ne savaient pas quoi leur faire faire en discutant. je m'engueule avec les gens de gauche qui fûment ou se droguent depuis mes 15 ans pour tenter de comprendre comment ils peuvent financer les pires capitalistes du monde, ceux qui vendent directement de la mort et deviennent très riches dans le processus.
le mdma est utilisé dans le chemsex.
et ne me fais pas l'insulte de faire semblant de croire que ma revendication c'est de tracer une ligne dans le sol entre le bien et le mal et de tout bien ranger à sa place.
Lohmann a écrit:
Le moment où il se rapprochent c'est lorsque Pablo propose à Night de s'associer pour son business (la scène de l'affiche). Dans la scène de préparation des cachets, il n'y a absolument aucun érotisme, où alors c'est si ténu que je veux bien plus de précision sur ce qui aurait une quelconque connotation érotique dans la scène (que je trouve par ailleurs trop longue et relativement inutile). Plus largement, je n'ai vu aucune glamourisation du statut de dealer/producteur dans le film. On est en cela très éloigné de cette série à succès que Müller trouvait être un très très bon divertissement.
je me suis dit "euh mais c'est dodin bouffant là?" au bout de 30 secondes, et mon hallucination grandissant à chaque minute supplémentaire.
et dans l'absolu oui on est plus dans la banalisation, mais ensuite les mecs dans leur maison isolée qui sont leurs propres patrons en etant libres et amoureux, loin de l'avilissant boulot au supermarché, ce n'est pas la vie dont je rêve mais ça glamourise, si.
Lohmann a écrit:
Là selon moi tu te fourvoies totalement. La drogue n'est jamais le centre thématique du film, ça n'est que l'argument scénaristique nécessaire au déchaînement de règlement de compte entre les deux bandes. Tu remplaces la drogue par n'importe quel autre type de trafic ça ne change absolument rien à l'affaire. En tout et pour tout, on voit un mec gober un taz et jamais les effets de la drogue. Poggi/Vienl n'ont absolument aucun positionnement dans leur film sur la production et la vente de MDMA, parce que dans le fond ça ne les intéresse pas (le sujet est ailleurs).
bah écoute c'est un peu mon problème, hein. le trafic de drogue est un crime, passible de la cour d'assise, en bande organisée comme ici c'est 30 ans de prison. tu me parles de "n'importe quel autre trafic", je te parle de "n'importe quel autre crime". imagine un film où un mec serait un serial violeur, que l'on suit et que l'on voit dans ses activits, mais sans que ce soit le "centre thématique" , un simple "argument scénaristique", sans se "positionner" car "ça ne les intéresse pas" : c'est en effet avant tout une très belle reflexion sur la puissance des images dans la classe moyenne. ça te semblerait délirant et je pense que tu aurais raison, et que tu dirais qu'on peut naturellement montrer ça mais pas de façon anecdotique, à condition d'avoir un discours, un regard, que sais-je. sinon ça banalise et normalise l'horreur. ce qui est bien mon reproche.
Lohmann a écrit:
Il ne faut jamais faire l'économie d'une analyse de fond d'un film, qu'on l'apprécie ou non. Par ailleurs je trouve que ce commentaire flore bon l'anti-intellectualisme primaire (qui va de paire avec la séance de branlette à laquelle tu fais référence par ailleurs), je ne sais si c'est véritablement le fond de ta pensée mais elle me laisse l'impression que tout film qui a une certaine prétention intellectuelle est fissa déclassé à tes yeux, étant entendu que c'est nécessairement de la poudre aux yeux et qu'un bon film ne se jauge nécessairement que sur d'autres critères (lesquelles à toi de me le dire). C'est peu de choses que de dire que je ne partage aucunement ton avis (mes critiques sont certainement là pour attester du degré de branlette à laquelle j'aime à m'adonner).
Pour en revenir au film, c'est tout le projet de Poggi/Vinel que tu balaies ainsi d'un revers de la main. Depuis leur court ils n'ont de cesse de représenter une certaine forme de vacuité à l’œuvre dans les zones pavillonnaires (qui brillent par leur absence dans le paysage cinématographique français), et de l'influence (néfaste) des écrans sur les adolescents qui les peuplent (qui schématiquement se contenteraient de répéter dans la vie réelle certaines formes de violence, y compris sexuelles comme dans Notre héritage où la référence sont les castings de Pierre Woodman). On peut discuter de cet angle (qui personnellement ne me convainc pas vraiment), mais exclure toute réflexion sur ce sujet c'est nécessairement totalement passer à côté de leur projet.
bah je respecte totalement ton regard et ton approche des choses, je n'ai pas la même - surtout sur ce film qui m'a été très profondément antipathique sur mille aspects. ensuite quand je poste ici c'est ma ligne éditoriale de dire les choses les plus subjectives possibles parce que c'est ça que je trouve intéressant, qu'on se confronte à des sensibilités différentes et qu'on lise des trucs qu'on ne lira pas ailleurs, donc je suis content d'avoir mis ce thème sur la table et d'avoir provoqué 2 pages sur ce sujet, comme je trouve intéressant ton dernier paragraphe. ce n'est pas de "l'anti intellectualisme", le cerveau se stimule de plein de manières différentes, c'est la confrontation des idées et des sensibilités qui créé l'intelligence collective, c'est quand tout le monde dit en pense la même chose qu'on devient tous débiles, et ce débat est tout à fait stimulant à mon goût.