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MessagePosté: 19 Juil 2024, 20:28 
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FingersCrossed a écrit:

il ne manquerait plus que ça. en l’occurrence je pointe la normalisation, ou la fascination érotique avec laquelle ils filment la fabrication de la drogue, et l'anecdote de karloff me fait penser que je ne suis pas à côté de la plaque. là-dessus, pense à la scène où il vend de la drogue à une adolescente sans que ce soit une problématique narrative particulière ni n'impacte en rien le regard des reals ni de spectateur sur lui, et demande toi si ça aurait été la même si il était venu pour la ken cette fille de 15 ans. ou si elle était arabe et lui militant nazi et qu'il était venu pour la tuer.


Je ne vois pas spécialement de fascination érotique, plutôt une fascination morbide... Je crois qu'en sortant de la salle pas grand monde n'a envie d'aller vendre des pillules tout en se lançant dans un cycle de la violence avec ses rivaux...
Après oui que la figure du baron de la drogue ou du mafioso soit fantasmé dans le cinéma ça existe mais ça ne date pas d'hier et ce n'est certainement pas le CNC et le cinéma français qui l'ont inventé.

Ta comparaison de la vente de drogue et d'un assassinat nazi euh, c'est quand même pousser le bouchon un peu loin non? En l'occurrence cette scène est plutôt pathétique, encore une fois je ne vois nulle banalisation ou alors tu mets sous ce terme toute description réaliste d'un récit... Il faut pas dire la vérité? Ne pas montrer le monde tel qu'il est?


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MessagePosté: 19 Juil 2024, 20:47 
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Baptiste a écrit:
Je ne vois pas spécialement de fascination érotique, plutôt une fascination morbide...


c'est littéralement le moment où ils se rapprochent avant de tomber amoureux.

Baptiste a écrit:
Je crois qu'en sortant de la salle pas grand monde n'a envie d'aller vendre des pillules tout en se lançant dans un cycle de la violence avec ses rivaux...


je l'ai pointé dans mon propos de base, oui. les mecs qui font le film se droguent, ceux qui le financent se droguent, ceux qui le selectionnent et le celebrent en festival se droguent, et ceux qui payent leur place non. (je caricature volontairement chacun l'aura compris). et cet entre soi, c'est le même qui entouraient la fille de 15 ans à l'époque. et telerama et liberation ont publié leurs mea culpa sur leur soutien inconditionnel de l'époque aux prédateurs sexuels au nom de la "liberté de création", mais je ne doute pas que dans 10 ans quand la moitié de leurs potes seront morts d'overdoses, qu'on aura passé le cap des 5000 ou 10000 morts par an dans les reglements de comptes liés à la drogue - dont la moitié de mineurs, mais on s'en fout ils sont noirs et arabes, tant qu'on vote contre le fascisme une fois par cycle electoral on peut bien les envoyer à la mort en échange d'un petit kiff on est moralement sains et saufs- ils finiront par publier un petit texte en disant que le fric abondamment dépensé par ce milieu pour consommer puis dans des films le normalisant et celebrant ça, finalement ça aurait été bien de reflechir un peu.

Baptiste a écrit:
Ta comparaison de la vente de drogue et d'un assassinat nazi euh, c'est quand même pousser le bouchon un peu loin non? En l'occurrence cette scène est plutôt pathétique, encore une fois je ne vois nulle banalisation ou alors tu mets sous ce terme toute description réaliste d'un récit... Il faut pas dire la vérité? Ne pas montrer le monde tel qu'il est?


je peux te donner pas mal d'exemples de choses dans "le monde tel qu'il est" qui ne sont pas très souvent montrées au cinéma parce que ça ne correspond pas à la grille de lecture idéologique des décideurs, hein (par exemple, une bouleversante histoire d'amour heureuse et épanouissante entre quelqu'un de très jeune et quelqu'un dans une situation de pouvoir. ça existe hein, bon courage pour avoir l'avance sur recette avec ca ;) )


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MessagePosté: 19 Juil 2024, 21:11 
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Baptiste a écrit:
Ta comparaison de la vente de drogue et d'un assassinat nazi euh, c'est quand même pousser le bouchon un peu loin non?


Non.

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MessagePosté: 19 Juil 2024, 23:07 
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FingersCrossed a écrit:
il ne manquerait plus que ça. en l’occurrence je pointe la normalisation, ou la fascination érotique avec laquelle ils filment la fabrication de la drogue, et l'anecdote de karloff me fait penser que je ne suis pas à côté de la plaque.


Bah ça n'a rien à voir mais l'anecdote de Karloff sur une soirée où on lui promet de la coke et il y en a pas, alors qu'elle est livrée à domicile qu'elle est moins chère que jamais, et qu'il y a des mecs défoncés...

Sinon je comprends le discours de fingerscrossed, moi non plus ça ne m'intéresse pas, comme les films de Scorsese sur la pègre et encore pire les Borsalino et les Grand Pardon... mais c'est pas nouveau. La fabrication "amoureuse" de la drogue de synthèse, why not, il y a en effet une séparation entre les bons et les mauvais dealers (ceux qui coupent avec de la merde plus susceptibles de provoquer des overdoses).


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MessagePosté: 20 Juil 2024, 08:40 
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FingersCrossed a écrit:
Baptiste a écrit:
Je ne vois pas spécialement de fascination érotique, plutôt une fascination morbide...


c'est littéralement le moment où ils se rapprochent avant de tomber amoureux.

Baptiste a écrit:
Je crois qu'en sortant de la salle pas grand monde n'a envie d'aller vendre des pillules tout en se lançant dans un cycle de la violence avec ses rivaux...


je l'ai pointé dans mon propos de base, oui. les mecs qui font le film se droguent, ceux qui le financent se droguent, ceux qui le selectionnent et le celebrent en festival se droguent, et ceux qui payent leur place non. (je caricature volontairement chacun l'aura compris). et cet entre soi, c'est le même qui entouraient la fille de 15 ans à l'époque. et telerama et liberation ont publié leurs mea culpa sur leur soutien inconditionnel de l'époque aux prédateurs sexuels au nom de la "liberté de création", mais je ne doute pas que dans 10 ans quand la moitié de leurs potes seront morts d'overdoses, qu'on aura passé le cap des 5000 ou 10000 morts par an dans les reglements de comptes liés à la drogue - dont la moitié de mineurs, mais on s'en fout ils sont noirs et arabes, tant qu'on vote contre le fascisme une fois par cycle electoral on peut bien les envoyer à la mort en échange d'un petit kiff on est moralement sains et saufs- ils finiront par publier un petit texte en disant que le fric abondamment dépensé par ce milieu pour consommer puis dans des films le normalisant et celebrant ça, finalement ça aurait été bien de reflechir un peu.

Baptiste a écrit:
Ta comparaison de la vente de drogue et d'un assassinat nazi euh, c'est quand même pousser le bouchon un peu loin non? En l'occurrence cette scène est plutôt pathétique, encore une fois je ne vois nulle banalisation ou alors tu mets sous ce terme toute description réaliste d'un récit... Il faut pas dire la vérité? Ne pas montrer le monde tel qu'il est?


je peux te donner pas mal d'exemples de choses dans "le monde tel qu'il est" qui ne sont pas très souvent montrées au cinéma parce que ça ne correspond pas à la grille de lecture idéologique des décideurs, hein (par exemple, une bouleversante histoire d'amour heureuse et épanouissante entre quelqu'un de très jeune et quelqu'un dans une situation de pouvoir. ça existe hein, bon courage pour avoir l'avance sur recette avec ca ;) )


Je sais pas, tu as sans doute raison sur le fait que le cinéma a trop glorifié le monde de la drogue et la mafia, moi-même j'ai souvent dit être peu intéressé par ces thématiques et regretté leur poids dans la cinéphilie. Mais tout de même, je trouve ton point de vue un peu policier, ça me dérange. Si l'on va par là, on ne s'arrête jamais...


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MessagePosté: 20 Juil 2024, 10:38 
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Baptiste a écrit:
Mais tout de même, je trouve ton point de vue un peu policier, ça me dérange. Si l'on va par là, on ne s'arrête jamais...


bof, toute société se définit par ses normes, et je ne vois pas trop quel intéret on peut avoir à volontairement arrêter de reflechir à définir le bien et le mal. d'autant que ceux qui revendiquent l'absence de normes (se) racontent des histoires : ils veulent juste laisser la place vacante pour y glisser leurs propres normes.
d'un point de vue très concret, je pense qu'il est assez incontestable que la banalisation et la glamorisation de la cigarette dans le divertissement de masse d'après guerre a largement contribué à pas mal de cancers et de bpco chez les boomers, et comment la quasi disparition de la cigarette des écrans est un facteur dans le fait que les jeunes générations ne fûment que très peu comparé à leurs prédécesseurs.

ici je pense qu'il est - fort - probable que caroline et jonathan consomment des drogues, et ils présentent comme normal ce qui ne l'est pas. je ne vais pas me faire bollosser à l'accepter parce qu'un mec du cnc baise sous taz le week end et a trouvé très puissante cette plongée dans la vie de ces gens qu'il ne croise que quelques instants lors d'une transaction, déso pas déso.


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MessagePosté: 21 Juil 2024, 18:52 
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Exercice périlleux parce que je ne peux pas dire que le film m'a véritablement convaincu (c'est tout de même beaucoup plus digeste que Jessica Forever, mais j'ai le sentiment que Poggi/Vinel ont mis beaucoup trop d'eau dans leur vin et que le résultat final est bien trop insipide), mais il y a tout de même quelques remarques de FC sur lesquelles je voudrai rebondir.

FingersCrossed a écrit:
je ne doute pas que dans 10 ans quand la moitié de leurs potes seront morts d'overdoses

Je me demande à quel point la discussion que tu as pu avoir avec tes amis la veille de ta découverte du film a pu influencer ta perception. Dans les faits on parle de MDMA, ce n'est ni de l'héroïne, ni du crack. Je doute que dans 10 ans la moitié de leur pote ait fait une overdose avec ça. Müller pourra bien revenir à la charge pour nous conter les dégâts que cela peut occasionner chez certains, restent que c'est loin d'être la drogue la plus nocive sur le marché. Que certains en abusent ou soient moins apte psychologiquement à en supporter les effets est une toute autre question. Et pour rappel les drogues qui tuent le plus dans le monde, et de très loin, sont toutes légales (cigarettes, alcools, médicaments). Pour en revenir à ton dernier message et l'économie que l'on ne saurait faire de tracer une ligne claire entre le bien et le mal, pourquoi pas, mais c'est au moment où l'on se lance dans le traçage de la ligne que l'on se rend compte qu'il y a toujours quelques cas particuliers qui viennent perturber le bel édifice que l'on avait projeté de construire.

FingersCrossed a écrit:
Baptiste a écrit:
Je ne vois pas spécialement de fascination érotique, plutôt une fascination morbide...

c'est littéralement le moment où ils se rapprochent avant de tomber amoureux.

Le moment où il se rapprochent c'est lorsque Pablo propose à Night de s'associer pour son business (la scène de l'affiche). Dans la scène de préparation des cachets, il n'y a absolument aucun érotisme, où alors c'est si ténu que je veux bien plus de précision sur ce qui aurait une quelconque connotation érotique dans la scène (que je trouve par ailleurs trop longue et relativement inutile). Plus largement, je n'ai vu aucune glamourisation du statut de dealer/producteur dans le film. On est en cela très éloigné de cette série à succès que Müller trouvait être un très très bon divertissement.

FingersCrossed a écrit:
j'ai pensé à la jeune fille de 15 ans. ce film par le milieu et pour le milieu, qui n'intéresse et ne concerne qu'une poignée de gens à paris et dans les postes de décisions culturelles publics prestigieux. le public à l'époque ne couchaient pas tous avec des adolescentes, tout comme le public art et essai de têtes blanches parisiennes de celui là à priori ne prennent pas de taz. c'est donc uniquement les normes des décideurs, à l'époque la "liberté sexuelle", aujourd'hui les drogues "récréatives".

Là selon moi tu te fourvoies totalement. La drogue n'est jamais le centre thématique du film, ça n'est que l'argument scénaristique nécessaire au déchaînement de règlement de compte entre les deux bandes. Tu remplaces la drogue par n'importe quel autre type de trafic ça ne change absolument rien à l'affaire. En tout et pour tout, on voit un mec gober un taz et jamais les effets de la drogue. Poggi/Vienl n'ont absolument aucun positionnement dans leur film sur la production et la vente de MDMA, parce que dans le fond ça ne les intéresse pas (le sujet est ailleurs).

FingersCrossed a écrit:
puisqu'il y a donc une sorte d'intrigue parallèle sur un jeu vidéo en réseau qui passionne le 'héros' et sa soeur et qui va bientôt fermer. le lien narratif avec le reste étant fort ténu, il ne s'agit que d'un lien thématique à propos duquel chacun est invité à sonder les cerveaux des "réalisateurs visionnaires". personnellement je ne cède pas au terrorisme, si tu as quelque chose à me dire tu le dis, donc passé le truc sur la fin de l'enfance et de l'innocence et la violence du reel qui va s'abattre sur nous plus d’échappatoire blablablablabla j'ai refusé activement de me poser plus de questions, constatant la laideur repoussante des visuels et la stagnation absolue de ce "récit", sur lequel on passe régulièrement 5 minutes alors que ça ne bouge pas.

Il ne faut jamais faire l'économie d'une analyse de fond d'un film, qu'on l'apprécie ou non. Par ailleurs je trouve que ce commentaire flore bon l'anti-intellectualisme primaire (qui va de paire avec la séance de branlette à laquelle tu fais référence par ailleurs), je ne sais si c'est véritablement le fond de ta pensée mais elle me laisse l'impression que tout film qui a une certaine prétention intellectuelle est fissa déclassé à tes yeux, étant entendu que c'est nécessairement de la poudre aux yeux et qu'un bon film ne se jauge nécessairement que sur d'autres critères (lesquelles à toi de me le dire). C'est peu de choses que de dire que je ne partage aucunement ton avis (mes critiques sont certainement là pour attester du degré de branlette à laquelle j'aime à m'adonner).

Pour en revenir au film, c'est tout le projet de Poggi/Vinel que tu balaies ainsi d'un revers de la main. Depuis leur court ils n'ont de cesse de représenter une certaine forme de vacuité à l’œuvre dans les zones pavillonnaires (qui brillent par leur absence dans le paysage cinématographique français), et de l'influence (néfaste) des écrans sur les adolescents qui les peuplent (qui schématiquement se contenteraient de répéter dans la vie réelle certaines formes de violence, y compris sexuelles comme dans Notre héritage où la référence sont les castings de Pierre Woodman). On peut discuter de cet angle (qui personnellement ne me convainc pas vraiment), mais exclure toute réflexion sur ce sujet c'est nécessairement totalement passer à côté de leur projet.


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MessagePosté: 22 Juil 2024, 11:47 
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oh la la réponse de réponse à réponse je crains le chaos visuel, je vais faire de mon mieux.

Lohmann a écrit:
Je me demande à quel point la discussion que tu as pu avoir avec tes amis la veille de ta découverte du film a pu influencer ta perception. Dans les faits on parle de MDMA, ce n'est ni de l'héroïne, ni du crack. Je doute que dans 10 ans la moitié de leur pote ait fait une overdose avec ça. Müller pourra bien revenir à la charge pour nous conter les dégâts que cela peut occasionner chez certains, restent que c'est loin d'être la drogue la plus nocive sur le marché. Que certains en abusent ou soient moins apte psychologiquement à en supporter les effets est une toute autre question. Et pour rappel les drogues qui tuent le plus dans le monde, et de très loin, sont toutes légales (cigarettes, alcools, médicaments). Pour en revenir à ton dernier message et l'économie que l'on ne saurait faire de tracer une ligne claire entre le bien et le mal, pourquoi pas, mais c'est au moment où l'on se lance dans le traçage de la ligne que l'on se rend compte qu'il y a toujours quelques cas particuliers qui viennent perturber le bel édifice que l'on avait projeté de construire.


je hais toutes les drogues légales ou illégales, je râlais déjà systématiquement quand les réalisateurs français faisaient fûmer leurs personnages quand ils ne savaient pas quoi leur faire faire en discutant. je m'engueule avec les gens de gauche qui fûment ou se droguent depuis mes 15 ans pour tenter de comprendre comment ils peuvent financer les pires capitalistes du monde, ceux qui vendent directement de la mort et deviennent très riches dans le processus.
le mdma est utilisé dans le chemsex.
et ne me fais pas l'insulte de faire semblant de croire que ma revendication c'est de tracer une ligne dans le sol entre le bien et le mal et de tout bien ranger à sa place.

Lohmann a écrit:
Le moment où il se rapprochent c'est lorsque Pablo propose à Night de s'associer pour son business (la scène de l'affiche). Dans la scène de préparation des cachets, il n'y a absolument aucun érotisme, où alors c'est si ténu que je veux bien plus de précision sur ce qui aurait une quelconque connotation érotique dans la scène (que je trouve par ailleurs trop longue et relativement inutile). Plus largement, je n'ai vu aucune glamourisation du statut de dealer/producteur dans le film. On est en cela très éloigné de cette série à succès que Müller trouvait être un très très bon divertissement.


je me suis dit "euh mais c'est dodin bouffant là?" au bout de 30 secondes, et mon hallucination grandissant à chaque minute supplémentaire.
et dans l'absolu oui on est plus dans la banalisation, mais ensuite les mecs dans leur maison isolée qui sont leurs propres patrons en etant libres et amoureux, loin de l'avilissant boulot au supermarché, ce n'est pas la vie dont je rêve mais ça glamourise, si.

Lohmann a écrit:
Là selon moi tu te fourvoies totalement. La drogue n'est jamais le centre thématique du film, ça n'est que l'argument scénaristique nécessaire au déchaînement de règlement de compte entre les deux bandes. Tu remplaces la drogue par n'importe quel autre type de trafic ça ne change absolument rien à l'affaire. En tout et pour tout, on voit un mec gober un taz et jamais les effets de la drogue. Poggi/Vienl n'ont absolument aucun positionnement dans leur film sur la production et la vente de MDMA, parce que dans le fond ça ne les intéresse pas (le sujet est ailleurs).


bah écoute c'est un peu mon problème, hein. le trafic de drogue est un crime, passible de la cour d'assise, en bande organisée comme ici c'est 30 ans de prison. tu me parles de "n'importe quel autre trafic", je te parle de "n'importe quel autre crime". imagine un film où un mec serait un serial violeur, que l'on suit et que l'on voit dans ses activits, mais sans que ce soit le "centre thématique" , un simple "argument scénaristique", sans se "positionner" car "ça ne les intéresse pas" : c'est en effet avant tout une très belle reflexion sur la puissance des images dans la classe moyenne. ça te semblerait délirant et je pense que tu aurais raison, et que tu dirais qu'on peut naturellement montrer ça mais pas de façon anecdotique, à condition d'avoir un discours, un regard, que sais-je. sinon ça banalise et normalise l'horreur. ce qui est bien mon reproche.

Lohmann a écrit:
Il ne faut jamais faire l'économie d'une analyse de fond d'un film, qu'on l'apprécie ou non. Par ailleurs je trouve que ce commentaire flore bon l'anti-intellectualisme primaire (qui va de paire avec la séance de branlette à laquelle tu fais référence par ailleurs), je ne sais si c'est véritablement le fond de ta pensée mais elle me laisse l'impression que tout film qui a une certaine prétention intellectuelle est fissa déclassé à tes yeux, étant entendu que c'est nécessairement de la poudre aux yeux et qu'un bon film ne se jauge nécessairement que sur d'autres critères (lesquelles à toi de me le dire). C'est peu de choses que de dire que je ne partage aucunement ton avis (mes critiques sont certainement là pour attester du degré de branlette à laquelle j'aime à m'adonner).

Pour en revenir au film, c'est tout le projet de Poggi/Vinel que tu balaies ainsi d'un revers de la main. Depuis leur court ils n'ont de cesse de représenter une certaine forme de vacuité à l’œuvre dans les zones pavillonnaires (qui brillent par leur absence dans le paysage cinématographique français), et de l'influence (néfaste) des écrans sur les adolescents qui les peuplent (qui schématiquement se contenteraient de répéter dans la vie réelle certaines formes de violence, y compris sexuelles comme dans Notre héritage où la référence sont les castings de Pierre Woodman). On peut discuter de cet angle (qui personnellement ne me convainc pas vraiment), mais exclure toute réflexion sur ce sujet c'est nécessairement totalement passer à côté de leur projet.


bah je respecte totalement ton regard et ton approche des choses, je n'ai pas la même - surtout sur ce film qui m'a été très profondément antipathique sur mille aspects. ensuite quand je poste ici c'est ma ligne éditoriale de dire les choses les plus subjectives possibles parce que c'est ça que je trouve intéressant, qu'on se confronte à des sensibilités différentes et qu'on lise des trucs qu'on ne lira pas ailleurs, donc je suis content d'avoir mis ce thème sur la table et d'avoir provoqué 2 pages sur ce sujet, comme je trouve intéressant ton dernier paragraphe. ce n'est pas de "l'anti intellectualisme", le cerveau se stimule de plein de manières différentes, c'est la confrontation des idées et des sensibilités qui créé l'intelligence collective, c'est quand tout le monde dit en pense la même chose qu'on devient tous débiles, et ce débat est tout à fait stimulant à mon goût.


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