Forum de FilmDeCulte

Ca sort mercredi et c'est du 4+/6


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Une jeune fille de 19 ans se prépare à commettre un attentat suicide à Times Square. Elle n'a aucun accent, si bien qu'il est impossible de savoir d'où elle vient. Nous n'apprendrons jamais pourquoi elle a pris cette décision, puisqu'elle a été prise il y a longtemps déjà. Nous ignorons pour qui elle travaille, ni même quelles sont ses convictions: nous savons seulement que nul ne pourra l'en détourner.


CHANGEMENT DE PROGRAMME

Que dire encore du terrorisme? Pendant les six années qui ont suivi le 11 septembre, on a pu voir cette matière fictionnelle explosive (forcément) s'épuiser à nourrir différents types de récits, du feuilleton musclé (24) au thriller de reconstitution (Vol 93). Le premier projet de fiction de Julia Loktev semble être né dans le contrechamp de cette politique-spectacle, avec pour ambition de ramener l'extraordinaire à sa dimension terrienne: filmer une terroriste mais ne jamais parler de terrorisme – ce n'est pas le sujet. Day Night Day Night semble ainsi, dans sa première partie, creuser ce filon minimaliste dont, pour simplifier, depuis Elephant, l'art et essai use parfois jusqu'à l'abus. Effet connu: en limitant au strict nécessaire chaque étape de sa narration, Loktev donne au moindre des faits et gestes filmés un poids dramatique décuplé. Ainsi raréfiés, les mouvements, pourtant anodins (ongles coupés, pinces à cheveux glissées derrière les oreilles, vêtements neufs essayés, etc.), se font rituels et annoncent une solennité dont on redoute alors la potentielle pesanteur. Ces premières bobines semblent en effet s'en tenir au seul film-programme, ce que, d'ailleurs, la scansion et l'absence de ponctuation du titre ne démentent pas.


La riche idée de Day Night Day Night est justement de pervertir ce programme, sans pour autant y dénigrer: le dérèglement narratif, inattendu et soudain donc jubilatoire, ne s'accompagne pas d'un effet d'un dérèglement du dispositif. Il eut en effet été possible qu'au froid déroulé, à la rigueur précise d'une mise en scène circonscrite à une sphère dont une focale longue accentuait l'étroitesse, succède brutalement une hystérie formelle, censée s'accorder à la panique de l'héroïne. Il y a fort à parier qu'un tel choix eut sans doute, paradoxalement, enfermé le film en un étouffant système. Loktev, au contraire, a la bonne idée, en dépit de l'élargissement de la géographie (les murs gris bleu de la chambre d'hôtel tombent et la caméra est livrée aux flux multicolores de Time Square), de garder le cap, gardant l'œilleton rivé sur son héroïne. À un détail près: jusqu'alors suiveuse et collante, la caméra, maniée posément et avec expertise par Benoît Debie (génial et toujours plus respecté chef-opérateur, ayant notamment officié sur le Calvaire de Fabrice Du Welz), précède désormais l'héroïne (l'inconnue Luisa Williams, parfait mélange de détermination et d'animal apeuré), au risque de perdre sa proie dans la foule.


Sur la base de ce simple basculement – fermer la marche/ouvrir la marche – Loktev enchaîne d'électrisantes séquences d'errance et de détresse. Richement secondé en cela par une bande-son exemplaire et anxiogène à souhait, signée Leslie Shatz (ingénieur du son fétiche de Gus Van Sant depuis… Elephant), Day Night Day Night entraîne là dans un crescendo magistral, qu'une certaine malice nous pousserait à qualifier d'hitchcockien. C'est en effet à une réinvention du suspens que l'on assiste ici, de façon d'autant plus inespérée que le confort programmatique originel ne nous y avait pas préparé. Poussée subite d'adrénaline, qui plus est joliment résolue, cet habile climax, improvisé au tournage, laisse fiévreux. À son aune, les quelques longueurs et imperfections du film sont minorées. On souhaite à Loktev, pour son second film, d'avoir d'autres foudroyantes intuitions de ce tonneau.

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Encore une éclatante révélation de la quinzaine... Si on comprend très vite que vu le budget on va nous épargner les tripes et les boyaux, ces derniers moments dans la vie d'une fille qui veut se faire sauter se révèle drôle dans l'absurdité des séquences de la chambre d'hôtel et suffisamment poignant dans sa détresse urbaine qui rappelle Sue perdue dans Manhattan pour avoir le coeur noué devant ses trois fois rien parmi lesquelles se niche une des plus belles scènes de l'année


> Quinzaine 2006
12h08 à l'est de Bucarest
PORUMBOIU Corneliu
4:Hilarant, un peu court niveau mise en scène pour être une grande Caméra d'Or.

Libero
ROSSI STUART Kim
4:Beau mélo italien dont la simplicité évite les ficelles.

Anges exterminateurs (Les)
BRISSEAU Jean-Claude
pv

Azur et Asmar
OCELOT michel
4: Anim certes grégaire, mais belle parabole humaniste avec une grosse tranche du métrage en arabe non sous-titré

Bug
FRIEDKIN William
2: trop performé, engoncé dans sa théâtralité

Ça brûle
SIMON Claire
3: Le film ne s'envolle que dans l'incendie final qui tarde à venir, attente amplifiée par une actrice principale un peu lège

Changement d’adresse
MOURET Emmanuel
pv

Congorama
FALARDEAU Philippe
4: OFNI à rebrousse-poil, constamment étonnant

Daft Punk’s Electroma
BANGALTER Thomas
DE HOMEM-CHRISTO Guy-Manuel
pv

Dans Paris
HONORE Christophe
5: J'aime beaucoup beaucoup.

Day Night Day Night
LOKTEV julia
5 donc

(White Palms )
HADJU Szabolcs
pv - le film a remporté le grand prix cinessonne me semble-t-il donc ça devrait bien sortir un jour ou l'autre

Hawk is Dying (The)
GOLDBERGER Julian
pas sorti

Honor de Cavalleria
SERRA Albert
pv

Jindabyne
LAWRENCE Ray
pas sorti, pas fan de Lantana, premiers échos froidouilles

Lying
M. BLASH
pas sorti

On ne devrait pas exister
HPG
sorti avant la fin, foutage de gueule, comme tous les HPG

Princess
MORGENTHALER Anders
2: Mou, raté dans son mix réel/anim, parfois bien hypocrite aussi

Sommer 04 An Der Schlei
KROHMER Stefan
pas sorti

The Host
BONG Joon-ho
6: Toutes les raisons de faire penser que Haynes, Araki (mais peut-être pas PTA) seront de la quinzaine


Transe
VILLAVERDE Teresa
pv sortie en catimini des placards pour Noel


Yureru
MIWA Nishikawa
pas sorti

retitré Jour nuit jour nuit pour son passage (déjà!) sur Arte, mardi prochain, à 22h30!

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Très bonne nouvelle. Je conseille à ceux qui ne l'on pas encore vu de s'y précipiter. Un des films les plus étonnant de l'année.

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Et bien sûr, c'est le lendemain de sa dernière diffusion que je me rends compte que je l'ai loupé.