Forum de FilmDeCulte

dans 90% des cas j'essaye de ne rien savoir de l'histoire des films que je vais voir - je ne lis pas de résumés, regarde pas de bande annonce, tout ça. je me fis à la vibe générale, l'accueil, ou au cv des gens qui ont fait le film. ici, c'est le follow-up de the guilty, qui j'avais trouvé très efficace et au destin admirable et marquant. et c'est avec sidse babett knudsen, que j'aime et que j'adore dans borgen, une de mes séries préférées ever.

et la découverte de l'histoire était intéressante, ici. je vais essayer de pas spoiler et de ne rien dire directement, mais je vais quand même parler des dynamiques donc si vous ne voulez rien savoir passez au dernier paragraphe. le pitch est construit autour du terrible secret de la protagoniste, la bande annonce arrive à le teaser assez efficacement sans le dire, montrant des choses qui se déroulent après la révélation, sans les expliquer. et la scénario le révèle au bout d'une trentaine de minutes. c'était donc une gestion assez efficace de la part de l'auteur de ce qui a dû être un petit casse tête au moment de l'écriture : comment gérer une intrigue construite autour d'une révélation arrivant à un tiers du film, soit elle est grillée dans la promo et dans ce cas là les 30 premières minutes sont chiantes et absurdes, soit elle n'est pas révélée et auquel cas y a pas grand chose à pitcher. c'était bien géré ici.

à deux éléments près : 1/ c'est grillé au bout de 10 minutes. 2/ ce n'est pas très porteur.

le 2 est vraiment le plus ennuyeux.
parce que comment se venge une gardienne de prison d'un prisonnier ? de fait y a pas mille choses, et difficile d'aller dans l'escalade, et de fait c'est une succession de petits machins qui ne sont pas bouleversants.
lui même se rend compte des limites de la chose et bouleverse donc la dynamique dans le dernier tiers, pour arriver à une approche qui n'est un peu facile, pas très crédible, et pas du tout thrilling.

c'était là un aspect marrant du film : l'incroyable proximité culturelle de nos pays européens, parce que c'était vraiment un film français. dans son fond, l'approche des peines de prison, les interrogations sur la réinsertion, la peine malgré tout légère par rapport à ce qui se pratique partout dans le monde, les thématiques sur le besoin de vengeance et in fine la reconstruction... et dans le récit, avec ce refus donc d'aller dans le thriller, d'aller dans des éléments purement narratifs surprenants, excitants, ou que sais-je, pour privilégier l'approche humaine et psychologique, quitte à ce que le truc retombe vraiment dans le dernier acte sans avoir tenu ses promesses. mais vraiment, on traduit le scénario et on peut le faire passer dans n'importe quelle commission ici, incroyable.

à côté de ça, c'était bien mis en scène, un peu platement mais avec un beau 4/3 (pas poseur ni chichiteux, ça se démocratise), sidse babett était très bien, l'acteur qui joue le prisonnier était exceptionnel totalement flippant. mais enfin 6 ans pour faire le deuxième d'un succès comme the guilty ça évoque quand même un petit souci, et c'est dur de ne pas le voir : un pitch un peu forcé, qui est développé avec un certain talent dans toute la chaine mais qui ne compense pas le fait que ce n'est pas assez porteur narrativement ni assez riche thématiquement pour donner autre chose qu'un film de flux pas désagréable ni nul mais totalement dispensable et anecdotique, qui ne peut que laisser penser the guilty était un one shot à la cube.

Protoype du "j'irai si j'ai le temps mais c'est le dernier sur la liste vu le nombre de films à voir".

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Finger trucmuche a tout dit... sauf que The Guilty est quand même assez surestimé non ?

ça dépend si on l'a vu en début ou en fin de vague j'imagine !