Forum de FilmDeCulte

aka Le Plus dignement aka 番美しく ("Le Plus beau") aka The Most Beautiful



Pendant la guerre, de jeunes ouvrières volontaires, qui fabriquent des lentilles de précision pour les viseurs des canons, font tout pour augmenter la cadence et améliorer la productivité.

Deuxième long métrage de Kurosawa qui n'est certainement pas "le plus beau" étant donné qu'il s'agit d'un pur film de propagande mais qu'il a sans doute essayé de faire "le plus dignement" vu qu'il n'avait pas trop le choix.
C'est vraiment du pur film de futur macroniste où la plus grande des vertus est de se dévouer corps et âme à travailler pour la nation et on est loin de la sérénité proche de la nature du précédent. Alors on va dire qu'il a understood the assignment parce que la mise en scène de ce film tourné quasi-intégralement dans une réelle usine traduit bien l'importance du collectif (beaucoup de plans larges sur le groupe d'employés) et l'efficacité d'une main d’œuvre uniformisée, les cadres mettant en avant les rangées bien alignées de travailleurs, qu'ils soient tous penchés sur leur plan de travail ou qu'ils défilent en chantant des hymnes nationalistes au rythme de tambours et de fifres.

Alors je dis "ils" mais c'est en fait "elles" et c'est peut-être ce que le film recèle de plus intéressant. Et j'emploie ce terme parce que je me demande si c'est une manière pour le cinéaste de passer en douce un propos plus progressiste que ne le permettrait un tel exercice. Je projette sans doute (et j'avoue ignorer complètement le statut de la femme dans le Japon des années 40) mais c'est quand même l'histoire de femmes qui, face à une augmentation inégale des quotas requis (100% pour les hommes, 50% pour les femmes), revendiquent pouvoir travailler plus.
Alors il y a inévitablement un aspect "I'm doing my part!" qui s'inscrit dans la démarche du gouvernement mais ça permet à Kurosawa, qui signe également le scénario, de composer tout de même un drame sur ce qu'il en coûte à ces femmes de se sacrifier autant (une qui se casse la jambe et revient dès que possible, une qui ment sur sa fièvre quotidienne pour continuer à taffer et la superviseuse en chefqui badde parce qu'elle a perdu une lentille et refuse de rentrer chez elle). Je ne sais pas s'il faut y déceler un deuxième niveau de lecture condamnant ce conditionnement ou juste un pamphlet doloriste sur l'abnégation.

Après, malheureusement, ça dure 1h25 mais c'est 1h25 dupieusienne et je me suis quand même fait chier.

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connais pas celui là. Je n'en avais même jamais entendu parlé.

Ca c'est du complétionnisme !

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."