Forum de FilmDeCulte

Roberto Santos cherche à renverser le régime dictatorial qui oppresse la Colombie mais sa rébellion échoue et il est tué. Christina, sa sœur, part alors trouver Robert McBain, ancien frère d'armes de Santos durant la guerre du Viêt Nam, pour lui demander de venger son frère. McBain accepte et réunit quelques vétérans pour organiser une nouvelle révolte.

J’évoquais dans le topic The Exterminator le lien de parenté entre le film et certains pulps de cette période, qui traitent du même sujet : un ancien combattant hyper efficace qui s’en prend de manière extrêmement brutale au crime organisé, reproduisant en milieu urbain des conditions de lutte armée propices aux tropiques. Des livres écrits au kilomètre, dont la nervosité et la radicalité n’ont jamais trouvé de réels équivalents à l’écran— le cinéma, même bis, n’étant pas aussi permissif que cette littérature tellement méchante qu’elle ne plaît qu’à des trolls— autrement que dans une sorte d’idée générale, et qui ont toute mon estime (Bruno Rossi, c’est vraiment de la balle). Ce lien de parenté se confirme ici (à tel point qu’il me paraît évident que Glickenhaus est un aficionado de cette glorieuse trash litt). McBain tire plus vers le pulp « à équipe », typiquement illustré par la série Z-Comm écrite par Kyle Manning. En gros, en plus de préfigurer le premier The Expendables comme en atteste le pitch, on se retrouve avec le concept « et si la dark A-Team d’Extreme Prejudice étaient les gentils ? »

Autant Craig R. Baxley fait ouvertement du sous-Walter Hil assumé, autant Glickenhaus, tout en restant dans le même créneau (série B brutale), travaille tout de même sa propre voix, avec ses propres motifs, ses propres obsessions, notamment via ces personnages dégoûtés par l’action corruptrice du lumpenprolétariat sur la société et qui forment un Männerbund complètement hors cadre en réaction à ce dégoût en prenant les choses en main (ici aller ramasser un dictateur sudaméricain).

McBain est moins fluide que Shakedown, moins séminal que The Exterminator, la faute notamment à une exposition un peu trop longue (d’autant plus plombée que Maria Conchita Alonso y est très mauvaise actrice), une conclusion naïve, voire vulgaire, et un ton qui n’est jamais assuré (mélo ? action trash ? groupe de mecs vs. tout le monde ? etc.). Mais on retrouve cette générosité qui palie au manque de budget dans une volonté de caser le plus de situations possibles : nombreuses fusillades, aussi bien dans un repère de dealer que dans la brousse, combats aériens (avions de chasse, hélicos), intervention chirurgicale dans la pampa, gadgets improbables, morts brutales (souvent par explosion), juste rétribution etc. La séquence d'ouverture, bien choc, trouve des échos dans bien d'autres scènes de violence et d'exploitation, mais tout ce qui entoure la figure féminine et la question de la libération du peuple est trop indigent. Christopher Walken est pas mal dans ce registre-là, avec ses quelques moments de flottement habituel. Le reste de la team est bien croqué, mais sans plus (même Michael Ironside est effacé).

J’ai cité Extreme Prejudice plus haut, et la comparaison fait forcément mal tant tout ce que Glickenhaus sous-exploite dans son éparpillement et ses soucis de ton y est au contraire sublimé à chaque instant par le savoir faire et l’énergie de Hill (même Alonso y est mieux exploitée). Un film qui brille plus par ses quelques bons moments, ses quelques bonnes idées, son fond bien tendax en mode "la vengance et la brutalité si ça marche pour les méchants, pas de raison que ça marche pas pour les gentils" plutôt que par son effet d’ensemble mal dégrossi. Attendrissant.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Un titre qui évoque forcément l'autre "film" McBain (un running gag qui remonte lui aussi à 1991).

J'ai aussi pensé immédiatement à ça

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Netflix les gars, Netflix.

Pareil.

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