aka 縱橫四海 ("Criss-Cross Over Four Seas") aka Les AssociésJoe, Jim et Cherie, trois as de la cambriole élevés ensemble à Hong Kong par un père adoptif cruel, sont victimes lors d'un séjour en France d'un coup monté où Joe périt. Inconsolables, Jim et Cherie retournent à Hong-Kong ou ils deviennent amants. Il se heurtent alors une nouvelle fois a leur père adoptif, plus méchant que jamais.John Woo à Paris!
Le cinéaste passe du coq à l'âne, la légèreté de ce film de voleurs succédant à la noirceur de son film de guerre, et s'essaie donc à un autre genre qui change enfin du monde des triades et dans lequel il recycle certaines idées de ses comédies claquées au sol, comme le bras droit qui lance des cartes à jouer mortelles ou bien cette séquence d'un tandem de voleurs dont l'un suspend l'autre au-dessus d'une surface à éviter, repris de
Money Crazy. Au sujet de ce dernier, je m'interrogeais sur la probabilité que Cruise l'ait vu et s'en soit inspiré mais avec son ton plus ludique et ses infiltrations en mode furtif, c'est peut-être bien ce film-ci qui sert de
blueprint au
Mission : Impossible - 2 du cinéaste. Il y a même une poursuite en voiture et moto (signée Rémy Julienne!) ainsi qu'une femme partagée entre deux hommes.
Toutefois, là où je m'attendais à ce que ce trio de personnages (à la caractérisation express là aussi mais le
save the cat est parfait) permette à Woo de proposer une variation dans sa thématique fétiche, la fraternité étant cette fois mise à épreuve par l'amour pour une femme, le potentiel dramaturgique restant inexploité malgré la situation à la
Pearl Harbor de l'amant initial que l'on croit mort et qui est donc remplacé par le frère adoptif. Quand le mec revient, c'est instantanément accepté, sans jalousie, rien. Ok.
Par conséquent, le film ne raconte pas grand chose mais il n'est pas déplaisant. Le décor change, le registre aussi, même si Woo s'avère inévitablement plus à l'aise dans les fusillades, qui finissent par réapparaître au bout de 45 minutes, que dans les scènes de
heist, clairement pas très élaborées (il y a eu apparemment 10 semaines seulement entre le premier jour de tournage et la première du film
) bien qu'elles intègrent mieux la comédie (
gunfight en chaise roulante!) que ses comédies n'intégraient l'action jadis.
Chow Yun-Fat et Leslie Cheung forment un bon tandem (le personnage féminin est presque absent du film en réalité, c'est dommage). Drôle de carrière (et triste fin) que celle de Cheung, qui commence avec les Woo et les
Histoires de fantômes chinois (faut que je les rattrape) puis devient l'égérie de Wong Kar-wai et fait aussi
Adieu ma concubine. J'aime bien ce qu'il dégage, ça m'a rendu curieux de ces derniers.
PS : j'hésitais mais j'ai finalement choisi de ne pas inclure l'auto-remake que Woo a fait de ce film en 1996 sous la forme d'un téléfilm (
Les Repentis en VF) servant de pilote à une série TV. Tout comme je ne rematerai pas
Blackjack, son autre téléfilm qui lui n'a pas donné de série.