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Agantuk en VO et The Stranger en anglais

Suivant le bon vieux principe qu'il n'existe que deux types d'histoire - "A man goes on a journey" et "A stranger comes to town" - Satyajit Ray clôt sa carrière avec un film sur le deuxième de ces pitchs universels. Il met en scène une riche famille de Calcutta qui reçoit la visite inopinée d'un vieux se présentant comme le long lost oncle de la femme.

Suite à la crise cardiaque de son auteur, sur les dernières années les films de Ray sont devenus davantage "la maison" que "le monde". Les récits amples sur la société bengali devenant de plus en plus des huis-clos. Aussi, je craignais le film de papy replié sur lui-même. Et s'il y a de ça, le récit ne consistant globalement qu'en une suite de joutes verbales dans la baraque, le sujet est suffisamment "chargé" par le mystère sur l'identité du agantuk éponyme qu'on reste tout le temps dedans, intrigué et avide de connaître la suite.
La mise en scène de Ray se fait d'ailleurs davantage mobile en intérieurs que dans ses derniers films, et l'animal nous gratifie même d'une scène de couple sublime, en plan-séquence en extrême gros plan.

Étonnamment humoristique, presque satirique par moment, ce film de tchatche se délocalise subitement dans sa dernière bobine à la campagne, et c'est comme si on était revenu full circle à l'époque de PATHER PANCHALI, à part que maintenant c'est en couleur. Gros choc. La scène qui s'ensuit devient un superbe moment de réconciliation, entre le jeune et le vieux, la civilisation et la "barbarie", la parole et la danse. J'aurais limite adoré que le film se termine là plutôt que dans son épilogue happy end.

Bon ben voilà, après un an et demi, vingt-neuf films, un téléfilm et deux courts-métrages (j'ai zappé les docs), finito.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste