Forum de FilmDeCulte

Face à une invasion d'araignées, les habitants d'un immeuble vont devoir survivre.
(oui, c'est le vrai synopsis AlloCiné)

J'avais lu le scénario et j'avais plutôt apprécié ce ATTACK THE BLOCK arachnophobe, même si le script avait des limites qu'on retrouve un peu dans le film.

La grande et énormissime valeur ajoutée par rapport à l'écrit, c'est la spontanéité des dialogues et des interactions. Franchement, j'ai trouvé la première demi-heure impeccable. Pour une fois dans un film d'horreur français on a de la vraie tchatche et de la vraie spontanéité. Y a foule de "moments de vérité" surprenants qui ont été gardés au montage.
Bon sur la fin par contre on retombe dans la recherche de la punchline film de genre et surtout dans les anglicismes: "Courrreeeez !", "Tu as tiré sur un agent de police et tu as compromis une opération", "Croyez-moi ou pas...", "On n'est pas ces gens-là", tout y passe. Mais franchement c'est bien peu par rapport à la réussite verbale du reste. Limite au début t'es davantage content devant les scènes de camaraderie que de tension.

Théo Christine, même s'il ne semble qu'avoir une expression pendant tout le film, est top. J'ai bien aimé comment le scénario employait deux dispositifs scénaristiques classiques pour nous le faire aimer: il save the cat (en exigeant des glandeurs qu'ils aident la gardienne à sortir les poubelles) et il aime ce qu'il fait (moult scènes sur son amour des choses bien faites, que ce soit le trafic de baskets ou la collection de bestioles). Et forcément ça marche.
Par contre, on s'interroge sur la nécessité d'avoir ces deux collections (les chaussures et les insectes exotiques). N'aurait-il pas fallu juste qu'il ait une seule occupation ? Là ça fait double emploi. En plus, le film essaie de faire de Kaleb le responsable de la catastrophe mais au fond, qu'a-t-il fait de mal ? Certes il a ramené une araignée chelou, mais c'était pas par cupidité, il comptait la garder pour lui et bien s'en occuper. Du coup le film est tiraillé. T'as comme l'impression qu'il existait une version antérieure du script où Kaleb était trafiquant et donc responsable et devait se racheter, mais là ils en ont fait un gentil gars bien intentionné mais qui passe quand même les vingt dernières minutes à pleurer en bavant "C'est d'ma faute tout ça...!"

Niveau mise en scène le film est franchement solide. J'ai adoré notamment tous les petits inserts rapidement montés qui donnent de la vie (verrous, lumières qu'on allume...). Et le pacte du film est suffisamment genre pour justifier quelques plans bien voyants et généreux qui feront une bonne carte de visite pour Sébastien Vanicek pour réaliser LA NONNE 3 ou que sais-je.

Le hic, et c'est un gros hic, c'est que... les araignées ça ne fait pas peur. J'ai jamais vu le mal-aimé ARACHNOPHOBIE mais il m'a jamais intéressé pour cette raison et j'ai l'impression qu'il doit sa piètre réputation à ce même problème. Ici, Vanicek est obligé d'avoir recours plusieurs au fois au même jump scare: un coup de violon strident avec profusion d'araignées qui surgissent. Malheureusement, il aurait fallu que le film soit davantage gore. Une piqure d'araignée aurait dû générer un gonflement du visage ou autre, que ça défigure les gens, que ce soit horrible. Là en l'état ils meurent empoisonnés OK, mais c'est pas particulièrement généreux. Par contre, on accepte étonnamment bien le saut de foi qui permet la mutation accélérée des araignées et leur taille qui va croissante.

En ce qui concerne la situation de tension, le saut de foi est plus difficilement franchissable. Dur de croire que nos héros soient réellement enfermés dans leur barre d'immeuble. Du coup on a un huis-clos, économiquement c'est cool, mais en terme de variété de situations on a trop de couloirs sombres, au bout d'un moment tu le sens passer. C'est bizarre car le scénario faisait 74 pages alors que le résultat final dure 1h45 bien tassées. Il aurait fallu aller davantage to the point et faire quelque chose de plus épuré, en faisant sans doute fi des backstories que le film essaie de régler péniblement sur la fin.

Sur le plan social, on n'échappe pas à la gesticulation "je me plie en bretzel" de tous film de banlieue français, avec ce subtil équilibre entre méchants flics d'un côté (y a un poncif "CRS violents" à un moment qui parait forcé vu le contexte) et en même temps quelques flics noirs ou arabes qui font du mieux qu'ils peuvent sans être parfaits non plus et montrent "un autre visage de la police".

Pour ce qui est de la fin,
Et enfin, un bon vieux "Par contre pas compris": lorsque Finnegan Oldfield essaie de capturer puis de tuer celle qu'on croit être "la première" araignée, pourquoi est-ce que Kaleb reste à l'entrée de la salle de bain sans intervenir ?

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

!!!

Tu te surpasses dans la hot take.
En même temps, je les ai longtemps eues en horreur et ça m'est passé je ne sais trop quand ni comment et c'est vrai qu'une invasion d'araignées, c'est un peu la fausse bonne idée parce que trop évident.

Je ne suis pas surpris, la presse est bonne. A la limite je pensais qu’on serait plus nombreux à la séance (une famille de 5, un mec seul et moi).

En tous cas c’est cool.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Sans déconner, vous n'avez pas peur des araignées ? C'est ma phobie numéro 1 moi, j'en fais régulièrement des cauchemars (et en même temps maintenant j'en ai des maousses dans ma baraque)

_________________
Netflix les gars, Netflix.

C'est le genre de truc qui peut être dégoûtant dans la vie, mais dans le film... ? On les voit à peine en gros plan, c'est juste des formes qui vont vite, y a même pas ce côté dégueu creepy crawlies sur le corps que t'as dans le premier INDIANA JONES.

D'ailleurs c'est pas toi qui détestes ARACHNOPHOBIE ?

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Depuis que je sais que les araignées de maisons parisiennes sont gentilles et tuent les vrais insectes casse-couilles, elles me dérangent pas.

_________________

Ah pas du tout, vu une fois à l'époque au ciné et j'en ai un bon souvenir. D'ailleurs c'est le genre de film que je rêve de revoir, mais j'ai l'impression qu'à part acheter un vieux DVD tout naze c'est impossible à trouver.

_________________
Netflix les gars, Netflix.

C'est assez étonnant, oui. Pour le cinéma asiatique et même européen, tu as de belles éditions des films du patrimoine, mais pour les films ricains... Bon là on parle d'une série B mais même les films plus auteurs rien n'est fait ou presque éditorialement. Les John Sayles, c'est une galère pour les trouver par ex....

J'ai beaucoup aimé perso !

Ce que j'ai apprécié, à l'inverse de QGJ j'ai l'impression, c'est justement la façon d'utiliser le décor comme un piège qui se referme, ainsi que les araignées non comme un prédateur mais comme une masse sombre qui s'approprie les lieux et qui renvoie à des angoisses très concrètes de bâtiments vétustes qui s'écroulent ou d'immeubles envahis par des cafards ou des punaises de lit. Moi qui n'ai pas du tout peur des araignées j'étais en tension tout le film, et je trouve que l'invasion apparait intelligemment à l'écran, nous laissant nous imaginer les issues possibles pour se sortir de la situation, puis les fermant l'une après l'autre.

J'ai pas spécialement aimé la relation habitants/flics qui effectivement est un peu facile et revu 100,000 fois en revanche tout ce qui a trait à la décrépitude de l'immeuble (représenté par des nuées d'araignées et des habitants qui n'arrivent pas à en sortir) très efficace car justement ancré dans le réel.

Globalement c'est aussi très bien joué et effectivement les dialogues sonnent plutôt juste mais bizarrement c'est Jérôme Niel qui ne m'a pas trop plu alors que je suis allé voir le film en partie pour lui... Je me demande s'il était pas un peu trop vieux par rapport au reste du casting pour que ce soit crédible.

4, voir 5/6

J'y allais franchement méfiant vu l'habituel surcotage des films de genre français mais j'ai été séduit dès le début, avec cette scène d'ouverture inattendue, et la surprise est restée agréable tout le long, parce que les protagonistes sont différents (c'est pas Attack the Block version française) et attachants, notamment par le biais de répliques naturelles souvent marrantes (et jouées avec authenticité), mais surtout grâce à une horreur épidermique redoutablement efficace.

J'ai pas "peur" des araignées mais j'ai "horreur" de tout ce qui grouille (concept de parodie horrifique du film de Nakache tiens) donc la vision de ces bestioles à la rapidité inéluctable, capables de surgir d'un coup de partout, ça suffit à me crisper bien bien. Le ressort devient un peu répétitif et le film un poil long mais il y a toujours une nano-idée dans la scène qui permet de pas se faire chier même si le gars n'est pas Spielberg (la scène du "tunnel" aurait pu être un monument de tension) ni Cameron (vu l'évolution en taille des araignées, je ne m'explique pas l'absence d'un Boss de Fin, le long plan de la porte défoncée par Niel le laissait tellement attendre). Ça reste franchement carré dans le découpage.

Ça l'est moins dans l'écriture des thèmes où tout est un peu sous-cuit, la caractérisation du héros (son passif, son rapport à sa soeur, son ancien pote) est relativement fonctionnel, pour le meilleur et pour le pire, mais tout ce qui touche à un potentiel propos sur la banlieue et les "vermines" demeure superficiel (c'est effectivement pas Attack the Block).

Mais très sincèrement, de tous les films de genre français surcotés de l'année, c'est le plus satisfaisant. Bien plus que le Cailley.

_________________

Sympatoche mais quand même totalement anecdotique. Vraiment le type de film où j'ai quasiment rien à dire tant tout est un peu à sa place sans que jamais ça ne transcende son postulat ou que ça ne devienne à contrario particulièrement mauvais. Le casting est sympa sauf Jérôme Niel qui a quand même beaucoup de mal et qui semble jouer dans une vidéo Youtube et pas un film, le décor est plutôt bien exploité même si le côté huis-clos forcé je n'y ai pas beaucoup cru (il y a aucune fenêtre dans le bâtiment ?), les araignées sont en nombre et de plus en plus grosses, c'est plutôt généreux à ce niveau là même si on pouvait quand même s'attendre à plus de gore, de confrontations directes araignées/humains, là ça reste quand même très soft et le tout évidemment dans une lumière bien sombre bien pratique pour les effets spéciaux (obligé de repenser avec nostalgie à cet incroyable banger qu'est Starship Troopers qui a 25 ans dans la gueule). La grosse araignée finale elle est là et puis il se passe rien. Forcément décevant. Globalement strictement rien eu à foutre des backstory des personnages, c'est lourdingue ça m'a jamais intéressé, c'est là pour être là mais ça sert à rien. Ca dure bien un gros quart d'heure de trop, le film aurait pu être beaucoup enlevé et vénère mais des fois ça se pose tu sais pas trop pourquoi et le soufflet retombe totalement. Le vague propos sur les flics est risible et surtout je supporte pas cette idée affreuse du flic (généralement capitaine ou commissaire) racisé pour bien montrer qu'il y a pas de propos "la police est raciste". Ca flinguait Les misérables, c'était nul à chier dans Athena et là c'est encore pire, surtout que l'acteur est catastrophique.

J'ai l'air méchant mais c'est très largement meilleur que les deux autres films de genre en banlieue de 2023 que sont La Tour et La Gravité. Marrant ce sous-genre qui emergé un peu d'un coup dans une proposition très série B frontale, loin de la poésie sociale d'un Gagarine.

3/6

_________________
CroqAnimement votre

Passé totalement à côté de ça.

_________________
CroqAnimement votre

Parce qu'il a tiré un flashball sur un keuf.

_________________

Ah pas du tout clair je trouve. Pour moi le mec est sauvé c'est tout.

Vu sur ma télé et le mixage étant flingué comme dans la majorité des films français "bruyants" j'ai raté certains dialogues alors peut-être que j'ai raté un truc.

_________________
CroqAnimement votre