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Chengdu, 1975 : fin de la révolution culturelle chinoise. Xiu Xiu est la fille d'un tailleur. Elle est envoyée à la campagne, dans les terres reculées proche de la frontière du Tibet, dont les objectifs sont remis en question dans le cadre des mesures de rééducation de masse...

Joli film à la fois poétique par la beauté de ses images mais dur et fort par ce qu'il raconte. C'est poignant. Xiu Xiu fille de la ville est déportée durant normalement quelques années dans la campagne dans le cadre de la révolution culturelle. Elle ne rêve que du retour chez mais face face à la fin des mesures de rééducation de masse, elle est oubliée là bas et comprend qu'elle ne rentrera jamais chez elle. Elle fera tout pour obtenir les faveurs des dirigeants locaux du parti dans l'espoir qu'ils favorisent son retour.
La dureté du monde décrit est inversement à la beauté des images sublimant de cette Chine "Tibétaine". C'est un monde d'homme ou la femme est avilie. Le seul homme bon est un eunuque qui s’éprend de Xiu Xiu, la protège et essaie d’être bon avec elle mais se heurte constamment au déracinement de cette jeune fille. La force du film vient beaucoup de la beauté juvénile, de la fraicheur de Li Xiaolu. Son désespoir la menant à la déchéance n'en est que plus triste. La souffrance ne rend pas plus fort.
Lopsang a une gueule cinégénique et campe admirablement ce fermier attendri mais impuissant face à la tristesse de Xiu Xiu.
Le film fut tourné le plus souvent de nuit sans autorisation dans des territoires interdits avec la crainte de voir la police du gouvernement débarquer à tout moment. Cela donne des scène nocturne magnifiées par le chef op. Ce fut aussi la cause de l'interdiction du film en Chine. Joan Chen fut condamné à une lourde amende, fut interdite de tournage en Chine et dût s’exiler jusqu'en 2003.

Une belle découverte !