Forum de FilmDeCulte

Alain Ughetto reconstitue dans ce film d'animation le parcours de ses grands-parents, agriculteurs piémontais nés à la fin du XIXe siècle, et poussés à émigrer en France par leurs conditions de vie et la montée du parti fasciste au pouvoir

QGJ, ça dure 1H10, tu n'as aucune excuse pour le caser dans ton emploi du temps.

Film d'animation qui a raflé les prix au dernier Annecy et qui s'avère une vraie pépite. Tout d'abord, c'est remarquable sur la forme : c'est un mélange de marionnettes, décors en pâte à modeler, carton et légumes...j'ai beaucoup aimé les décors poétiques à base de brocolis et de manière plus générale l'insertion d'objets quotidiens. C'est assez mignon à l'écran ainsi que l'irruption des mains humaines d'Alain Ughetto. Il y a un vrai côté économe qui sied bien à la fantaisie du projet sans faire low-cost. Ce n'est pas un dessin animé mais un vrai film d'animation qui mélange de manière hétéroclite un peu toutes les "matières" et c'est une vraie réussite.

Sur le fond, Interdit aux chiens et aux italiens est un récit essentiel dans le sens qu'il raconte la France de ces anonymes qui ont construit notre pays. Ces immigrés du 20ème siècle vivant de misère et de débrouille. Ce qu'on voit à l'écran est dur mais jamais triste. Ughetto prend le parti d'un rire doux et amer et d'un ton typiquement comédie italienne. Ces aventures de Luigi et Cesira pourraient être tristes mais c'est l'espoir qui est vainqueur. Il y a presque une nostalgie bienveillante qui irrigue le film. Ces italiens du Piémont crevant de faim et sillonnant les pays voisins pour trouver des chantiers et du boulot. Ces immigrés qui ont construit notre pays avec leurs pioches et pelles, au péril de leur vie.

Petit à petit, on s'attache à nos ritals, le côté enfantin et fragile des marionnettes renforçant ce sentiment. Le récit est fluide, ça va vite, c'est toute une vie qu'on voit dérouler sous nos yeux avec ses tracas et petits bonheurs, mais surtout Interdit aux chiens et aux italiens s'avère un très beau film sur la mémoire et la transmission.

4,5/6

Heureusement qu'il a pas écrit "macaques".

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Vu une expo sur le film à Valence et l'immigration italienne, par hasard, au passage, c'est le titre d'un bouquin de Cavanna issu d'une famille d'immigrés italiens lui-même, rien d'offensant. C'est pas l'équivalent d'un greaseball (pour les italiens) ou d'un spike (pour les latinos) américain. C'est même pas un ricain, qui ne te choquerait probablement pas. Faut arrêter avec les réflexes pavloviens.

C'est là toute la nuance, il s'agit d'une réappropriation du terme péjoratif pour renverser le stigmate (c'est classique, comme nigger ou pédé).

et donc seul lui aurait droit de se réapproprier le terme pour renverser le stigmate (surtout que c'est vraiment le sujet du film, on parle pas de Materazzi) ?

c'est l'entièreté du bout de phrase que je trouve maladroit "on s'attache à nos ritals" c'est bien paternaliste comme il faut

Non, mais ça me semble loin d'être aussi évident que ce que tu exprimes dans ton premier message. A la base ritals est un terme péjoratif, que tu le veuilles ou non. Après il faut voir le contexte, d'où on parle, tout ça.

En tant que rital de seconde génération, j'autorise Abyssin à utiliser ce terme dans sa critique. Pour ceux que cela hérisse encore, je vous invite à réécouter ce titre de Claude Barzotti:

https://www.youtube.com/watch?v=MwMnr1mCryg

Et sinon, cette suite de message est un parfait exemple de le déviation intellectuelle où la critique du film et son message sont invisibilisés par le fait de ne discuter que d'un point qui semble litigieux alors que tout le reste du message d'Abyssin est un rappel à ce que doit la France aux différentes phases d'immigration européenne qui ont pu venir sur son territoire.
Mes deux enfants ont vu le film et l'on trouvé très bon, je regrette d'ailleurs de ne pas encore avoir eu l'occasion d'y aller moi-même.

Très joli film oui, d'une humilité très digne.

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CroqAnimement votre

Pour être clair, je lui interdis rien




Dans le cœur bébé.



Je pars en vacances , pas le temps de lancer cette polémique.

Non mais le problème est dans ta tête, je parle même pas de Jeronimo qui semble faire de rital l'équivalent de "bougnoule" ou de "crouille". Au moins j'ai appris quelque chose d'intéressant, c'est que le r. avant -ital viendrait de "réfugié" (dixit Wikipédia), ce qui me paraît pas juste historiquement car les italiens faisaient des allers-retours ou travaillaient de manière saisonnière, avant de se fixer, comme nos travailleurs roumains (d'emblée péjoratif dans la langue française raciste il y avait encore quelques années, vu que ça désignait les roms) ou polonais (polaks ?) de nos jours.

arrête tu vas nous défendre la patronne de fédés qui a parlé de "macaques" dans son message par ailleurs super sympa

lol le mec qui se fait un headshot tout seul. Bah oui rital c'est un raccourci "pas juste historiquement".

Sinon le film est bien. Je vois 10 réponses sur le topic, je me dis ouahh le film a été vu par plein de membres du forum.
J'aurais dû mettre les ", ce n'était évidemment pas du premier degré, surtout vu le contexte du film.