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 Sujet du message: John Frankenheimer
MessagePosté: 21 Mai 2014, 12:32 
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Quoi quoi quoi, pas de top pour John Frankenheimer!!!

1961 : Le Temps du châtiment (The Young Savages): 4/6
1962 : L'Ange de la violence: 2/6
1962 : Le Prisonnier d'Alcatraz (Birdman of Alcatraz): 6/6
1962 : Un crime dans la tête (The Manchurian candidate): 5/6
1964 : Sept jours en mai (Seven Days in May): 5/6
1964 : Le Train (The Train): 5/6
1966 : Grand Prix: 3/6
1966 : L'Opération diabolique: 5/6
1970 : Le Pays de la violence: 4,5/6
1970 : Les Cavaliers (The Horsemen): 1/6
1975 : French Connection 2 (French Connection II): 4,5/6
1977 : Black Sunday: 4/6
1986 : Paiement cash: 3/6
1998 : Ronin: 4/6
2000 : Piège fatal (Reindeer Games): 4/6

Un des plus grands cinéastes des 60's (voir le plus grand pour moi), rien que ça... (et Carlotta bouge toi le cul pour sortir Seconds!!!)


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 22 Mai 2014, 08:11 
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1. Seconds
2. The Horsemen
3. The Manchurian Candidate
4. Seven Days in May
5. The Train
6. Birdman of Alcatraz
7. French Connection II
8. I Walk the Line
9. Black Sunday
10. 52 Pick-Up
10. The Gypsy Moths
12. Prophecy
13. All Fall Down
14. 99 and 44/100% Dead
14. Grand Prix
14. The Island of Dr. Moreau
14. Ronin
18. The Fourth War


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 22 Mai 2014, 16:14 
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Cooper a écrit:
1961 : Le Temps du châtiment (The Young Savages): 4/6
1962 : L'Ange de la violence: 2/6
1962 : Le Prisonnier d'Alcatraz (Birdman of Alcatraz): 6/6
1962 : Un crime dans la tête (The Manchurian candidate): 5/6
1964 : Sept jours en mai (Seven Days in May): 5/6
1964 : Le Train (The Train): 5/6
1966 : Grand Prix: 3/6
1966 : L'Opération diabolique: 5/6
1970 : Le Pays de la violence: 4,5/6
1970 : Les Cavaliers (The Horsemen): 1/6
1975 : French Connection 2 (French Connection II): 4,5/6
1977 : Black Sunday: 4/6
1986 : Paiement cash: 3/6
1998 : Ronin: 4/6
2000 : Piège fatal (Reindeer Games): 4/6

Un des plus grands cinéastes des 60's (voir le plus grand pour moi), rien que ça...


Y'a quand même un sacrée contraste entre cette appréciation et tes notes.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 22 Mai 2014, 16:26 
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Tetsuo a écrit:
Cooper a écrit:
1961 : Le Temps du châtiment (The Young Savages): 4/6
1962 : L'Ange de la violence: 2/6
1962 : Le Prisonnier d'Alcatraz (Birdman of Alcatraz): 6/6
1962 : Un crime dans la tête (The Manchurian candidate): 5/6
1964 : Sept jours en mai (Seven Days in May): 5/6
1964 : Le Train (The Train): 5/6
1966 : Grand Prix: 3/6
1966 : L'Opération diabolique: 5/6
1970 : Le Pays de la violence: 4,5/6
1970 : Les Cavaliers (The Horsemen): 1/6
1975 : French Connection 2 (French Connection II): 4,5/6
1977 : Black Sunday: 4/6
1986 : Paiement cash: 3/6
1998 : Ronin: 4/6
2000 : Piège fatal (Reindeer Games): 4/6

Un des plus grands cinéastes des 60's (voir le plus grand pour moi), rien que ça...


Y'a quand même un sacrée contraste entre cette appréciation et tes notes.


Si ça se trouve il note à la manière de David Swinton.


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 26 Mai 2014, 09:07 
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Comment ca?


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 26 Mai 2014, 09:23 
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Cooper a écrit:
Comment ca?


Tu peut voir ça plus en détail sur le Top Joe Johnston, David a tendance a noter sévèrement même concernant un divertissement qu'il a adoré (3,5/6 à Rocketeer) il y a donc peu de 6/6 dans ses tops, car il estime que les films actuels qui méritent cette note sont vraiment très rares, du coup certaines de ses notes donnent l'impression de ne pas correspondre à son avis enthousiaste envers un film.


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 15 Aoû 2022, 20:14 
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Coincé entre deux Si.ydneys, Lumet et Pollack (il a été assistant de l’un, et l’autre l’a assisté), John Frankenheimer est déjà un réalisateur de télévision confirmé quand il passe, au début des années 1960, aux longs-métrages après une première expérience désastreuse (The Young Stranger/Mon père, cet étranger en 1957). Sa carrière est jalonnée d’à-peu-près tout et n’importe quoi dans le plus grand désordre, ce qui le rend quelque peu insaisissable pour deux pans de la critique. D’un côté les fans de ciné de genre peinent à s’intéresser aux nombreux drames sociaux et intimistes qui parcourent son œuvre, de l’autre les garants d’un cinéma d’auteur exigeant attachés aux chimères du « Nouvel Hollywood » voient d’un mauvais œil sa fin de carrière et ses commandes souvent constellées de problèmes de production.

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Au gré des articles qui lui sont consacrés, on le retrouve ainsi qualifié de :
_ spécialiste du cinéma d’action, une sorte d’extension des vénérables Howard Hawks et Raoul Walsh, alors que ses incursions dans le genre sont assez limitées : Le Train, À armes égales ou Ronin, et on peut pousser à la rigueur jusque Grand Prix.
_ technicien besogneux de la « génération perdue », celle d’entre les Classiques et le Nouvel Hollywood comme Richard Fleischer, Franklin Schaffner (condisciple de la télévision), Lumet ou Brooks. Ses idées et ses formes se retrouvent néanmoins dans des films suivants réalisés par DePalma, Friedkin ou Spielberg. Il est aussi placé par Andrew Sarris, au milieu des années 1960, dans la catégorie des réalisateurs « trop sérieux » : preuve de son poids dans le milieu de l’époque et qui contraste avec l’oubli plus ou moins poli dans lequel réside son œuvre de nos jours.
_ défricheur des thrillers politiques complotistes. En ceci, il succède à certains travaux de Hitchcock et de Fritz Lang, notamment par la lutte, tant interne qu’externe, d’individus conditionnés par des groupements nébuleux, symbole de sociétés fascisantes ou plus simplement par le poids du statu quo conservateur et par la paranoïa que celui-ci engendre.
_ peintre de l’Amérique des 60s et de ses bouleversements sociaux, ce qui est le plus vrai. L’œuvre de Frankenheimer est totalement reliée à l’ascension puis la chute des Démocrates dans les années 60 et l’enlisement du conflit au Vietnam. C’est un point de vue à la fois idéologique (refus de la religion et de l’uniformisation, apologie du choix et de la liberté individuelle) et personnel (l’auteur a un lien important avec les Kennedys puisqu’il fut même chargé de la propagande de Bobby Kennedy qu’il accompagna au funeste meeting où ce dernier fut abattu). Il n’est donc pas anecdotique que le dernier film réalisé par Frankenheimer pour HBO parle de la présidence de Lyndon B. Johnson, successeur de JFK, et de son échec à matérialiser son idée de « Great Society » face aux demandes d’intensification du conflit par le complexe militaro-industriel.

« Il arrive souvent que les circonvolutions bizarres de l’intrigue et un certain gout pour l’effet facile affaiblissent un peu l’intérêt » affirment Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon, dans 50 ans de cinéma américain. En fait, je prétendrais que l’une des qualités notables du cinéma de John Frankenheimer est justement d’apporter au mélodrame l’énergie et le dynamisme de ses films d’action et d’insérer dans ses films d’action des digressions et des temps morts (Popeye commandant un whisky dans French Connection II, la demande en mariage de Chico Mendez dans The Burning Season, Edmund O’Brien prenant un verre dans un bar paumé dans Sept jours en mai), à même d’étoffer les personnages. Il apprécie également de faire dérailler voire de déconstruire le parcours héroïque classique et de remettre en question la possibilité pour un individu de renverser le système. Ainsi, on peut dire que Frankenheimer est de tous ces réalisateurs commerciaux le roi du « Feel bad movie ». Ses fins souvent sinistres laissent un goût amer allant à l’encontre de la notion de plaisir et de divertissement vendus par le cinéma des studios : même ses happy ends recèlent en leur sein une part de défaitisme, tel un ver dans le fruit. Il y a bien quelque chose de pourri au royaume de Camelot et la gangrène n’a fait que s’amplifier avec le temps.
Pour immortaliser ce sentiment de malaise, Frankenheimer use d’une forme constante au gré des décennies même si raffinée et épurée au fil du temps puis soumise aux impératifs budgétaires et commerciaux des projets auxquels il s’attaque.

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Cette mise en forme, il l’a apprise sur le tas, en réalisant nombre de dramatiques en direct pour le compte de la télévision de « l’âge d’or », celle des années 1950. Bien qu’elle date de 1982, la captation de The Rainmaker réalisée pour HBO témoigne assez bien de l’assurance avec laquelle Frankenheimer utilise les unités de temps, de lieu et d’action comme piliers de sa mise en scène pour offrir au téléspectateur une expérience totalement différente de celle d’un spectateur dans la salle. Loin de se concentrer sur le texte ou de mettre en valeur les comédiens en pleine tirade, il met en lumière les rapports de force entre les différents protagonistes. Ainsi, lors des retrouvailles de l’héroïne de la pièce avec son père et son jeune frère, on peut observer au premier plan en amorce de profil James Cromwell, le frère puritain dont l’emprise sur le foyer est immédiatement visible. De même, plus tard, il place dans une composition similaire un fauteuil dans lequel le patriarche va finir par s’asseoir en fin de scène.

On retrouve cette facture dans ses longs-métrages où par la composition de l’image il parvient à rabougrir ou rendre imposants ses personnages. Elle témoigne d’une obsession continue : s’attacher à un point de vue (d’un ou plusieurs protagonistes) et le matérialiser, ce qui en fait évidemment un des derniers metteurs en scène classique. Son utilisation des champ-contrechamp est à ce titre significative : généralement conçus comme des duels, ils apportent les informations nécessaires à la perception des rapports complexes entre les personnages. Lorsque, dans Paiement Cash, Mitch (Roy Scheider) avoue à sa femme qu’il l’a trompée, la même échelle de plan est gardée sur la durée pour Ann Margret alors que Roy Scheider apparaît au gré de ce qui ressemble de plus en plus à un interrogatoire, fragile (quand il avoue que la femme est plus jeune) ou assuré (quand il explique n’avoir pas cherché à tromper sa femme).

Cette précision clinique est aussi ce qui explique l’échec du réalisateur à se couler dans le moule des productions des années 1980 et 1990 avec l’émergence de l’esthétique du clip, du montage frénétique, de l’atomisation du point de vue… C’est également l’ère de l’insertion impromptue de « reaction shots » pouvant diluer le propos lorsque, comme Frankenheimer, on s’acharne scène après scène à faire du cadre une prison mentale de laquelle le personnage principal tente de s’évader. D’ailleurs, on trouve dans sa filmographie pas loin de trois récits se déroulant en zonzon sans compter les scènes de séquestration ou d’incapacité physique ou mentale : Popeye drogué dans French Connection II, coureur handicapé dans Grand Prix, Rock Hudson harnaché dans le final de Seconds.

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Pour composer ses ambiances étouffantes et claustrophobes, Frankenheimer aime utiliser des plans avec de (très) grands angles permettant de limiter les coupures dans un même plan et privilégiant le déplacement des personnages dans le cadre ou bien, parfois, de brillants plans-séquence échappant pourtant à l’ostentation. Il aime aussi utiliser de légères contre-plongées permettant d’amplifier le sentiment de malaise et de vertige. Ces techniques, Jean-Baptiste Thoret dans son analyse de Seconds les rattache évidemment à l’ombre tutélaire d’Orson Welles et Frankenheimer cite également dans ses interviews William Wyler, Fred Zinnemann, Carol Reed et parle de La Bataille d’Alger comme du film qui l’a le plus influencé. On sait également que, lors de son apprentissage des moyens techniques à l’Air Force, il a dévoré les travaux de Sergei Eisenstein et l’importance du montage est prédominante dans sa mise en scène.

Il n’est pas rare par exemple de voir dans ses drames une scène se terminer abruptement sur une ligne de dialogue et enchaîner rapidement avec un plan faisant écho de manière parfois métaphorique avec la conversation précédente. Des associations d’idées peuvent être également exploitées en pleine séquence par le biais d’un montage alterné (dans Le Pays de la violence, les deux familles liées par un adultère assistent au drive-in au même film de Jerry Lewis, chacun dans sa bagnole) ou bien avec des inserts incongrus (les plans sur la poiscaille à vendre lors de la scène de traque en plein marché couvert dans À armes égales) ou des transitions symboliques (le sang rouge de la victime de Stellan Skarsgård dans Ronin, qui embraye sur le rouge du pull de la patineuse qu’il va également prendre pour cible plus tard dans le film). De même, on sent bien dans certains de ses films plus récents que des scènes coupées amputent de leur gravité les récits présentés : dans À armes égales toujours, toute la relation filiale qui se développe entre Toshiro Mifune et Scott Glenn ayant été escamotée, le film pâtit de la superficialité du développement des rapports entre ces derniers. Et si Prophecy, le film précédent, est si raté c’est qu’avant tout que la précision avec laquelle il gère les dialogues en est souvent absente malgré les nombreuses opportunités (les débats sur la déforestation et la lutte des Indiens notamment).

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Pour autant, loin de s’enfermer dans une ascèse visuelle, il utilise parfois des séquences enchaînant les fondus à même d’avancer dans le temps tout en soulignant la modification de la psyché de son personnage. Prenons à titre d’exemple la séquence dans laquelle le Prisonnier d’Alcatraz entreprend ses recherches sur la fièvre aphteuse qui ne déparerait pas dans un Sam Raimi (cf la scène où Peter Parker conçoit le costume de Spider-Man).

Frankenheimer aime aussi multiplier les cadres dans le cadre, et à ce titre tout y passe : portes, fenêtres, rampes d’escalier, pare-brise ou vitres de voitures, n’importe quel élément du décor peut servir à saisir et enfermer un protagoniste. Dans Le Train, par exemple, on peut assister à un faux passage à tabac par Labiche (Burt Lancaster) d’un bureau de chef de gare derrière les portes de celui-ci : la mise en scène théâtrale organisée par ces deux résistants est soulignée par les vitres de la porte séparant les actions (le chef de gare se bande les yeux et attache ses propres mains tandis que Labiche avertit ses complices).

La profusion de miroirs est particulièrement frappante : des miroirs dont la fonction première (se regarder dedans) n’est jamais la seule employée par le film. Soit on y aperçoit au fond d’un bar les jeunes sauvageons que va interroger Burt Lancaster dans Young Savages, soit on observe les conseillers du président plus ou moins consternés du président qui s’habille, dans Sept Jours en mai, soit on décèle l’hésitation du bleu de la prison d’Attica à interroger son supérieur quant à la manière de mater les taulards... Et quand les personnages se plongent dans leur reflet, il s’agit soit de changer son apparence ou de la rectifier pour la masquer (le Fixer se rasant la barbe pour passer incognito, le shérif du Pays de la violence qui s’éponge le visage après sa première nuit avec sa maîtresse). A contrario, les reflets dans d’autre surface non prévues à cet effet extériorisent la vérité intérieure des personnages comme le portrait de Lincoln dans lequel se mire le Joe McCarthy de pacotille de The Manchurian Candidate (et qui à la fois manifeste son désir d’être un « grand émancipateur » et anticipe son costume dans le final) ou la séquence impeccablement anxiogène de Paiement Cash au cours de laquelle Mitch tenu en joue par ses maîtres-chanteurs assiste à la vidéo de son adultère: il est impossible pour le spectateur de savoir si l’entrepreneur observe les faits qui lui sont reprochés ou bien son propre visage flétri par les ans et défait face à la promesse d’une seconde jeunesse qui était totalement illusoire.
Aussi, les films de Frankenheimer peuvent être vus à la fois comme des films d’actionS ou des introspections où les personnages sont bouleversés et voient leur quotidien volé en éclats d’abord par hasard puis par choix.

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Frankenheimer apparaît donc comme le chaînon manquant entre les contrebandiers de l’époque classique et ceux des années 1970 : pas totalement soluble dans l’idéologie néo-libérale issue des années Reagan mais suffisamment versatile pour avoir inspiré tout un pan des films contemporains à grand-spectacle, du vétéran du ‘Nam embourgeoisé et corrompu de l’Arme Fatale, abattu en tenant une boîte de lait comme le sénateur de Manchurian Candidate aux dérivés DePalmesque du final du même film, en passant par l’identité perdue du protagoniste de Seconds qui se retrouve dans Volte/Face ou Vanilla Sky, ou bien le décorum du West Side Story de Spielberg emprunté au Harlem saisi sur le vif du Temps du Châtiment et même… oui même… Speed Racer dont l’ombre du frère ainé mort en pleine course plane sur le héros comme sur le coureur anglais de Grand Prix.
C’est d’ailleurs sur ce dernier point que l’on peut constater au fil de la filmographie une progression notable dans la manière de capter le réel et de le restituer : les scènes d’intérieur ou en décors recréés trahissent souvent leur facticité (voir les inserts pas toujours heureux des gros plans sur les acteurs dans la traversée en pleine tempête des Cavaliers). Comme si Frankenheimer, dans ses films suintant le doute et le désaveu du rêve américain cherche à tout prix à toucher du doigt la vérité au prix même parfois de se mettre à dos le public en le gardant bien éveillé qu’il le veuille ou non. À lui de retrouver au cours de ces films, le reflet perdu de ses protagonistes.

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 15 Aoû 2022, 20:20 
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Double-post avec le début d’un léger et incomplet survol de la filmographie en ordre chronologique :

OK Boomer (1957-1962)

The Young Stranger/Mon père cet étranger (1957)
: ça commence bien, parce que je ne l’ai pas vu, donc on va juste répéter ce que Frankenheimer en disait : une très mauvaise expérience qui lui a fait reprendre chemin de la télévision pendant quelques années. Le sujet, le conflit père/fils, est récurrent dans les films de Frankenheimer et est visiblement tiré de la propre expérience du réalisateur. On aura donc de nombreuses oppositions père/fils, mère/fils, frère/sœur, frère/frère etc… avec parfois une petite louche d’inceste histoire de bien montrer les fêlures du rêve américain.

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The Young Savages/Le Temps du châtiment (1961) : un assistant du procureur de New York a pour mission de passer sur le gril trois racailles qui ont tué un jeune aveugle. Problème : au cours de l’enquête, l’on s’aperçoit que la victime n’était pas si innocente et que la culpabilité des trois loulous est compliquée à démêler, et cerise sur le gâteau : l’un d’entre eux est le fils d’un ancien flirt du proc adjoint. Les prises de vue à l’arrache de Spanish Harlem contrastent avec les scènes de ménage entre Lancaster et son épouse qui débutent sur un mode complètement toc mais qui gagnent en intérêt quand celle-ci ayant un coup de nez balance ses quatre vérités sur la peine de mort… propos qui deviennent plus difficiles à assumer quand elle manque de se faire violer dans un ascenseur par le gang des accusés. D’ailleurs, la violence graphique et esthétique du meurtre d’introduction place tout de suite le film au-delà de la simple dissertation, tout comme les moments de passion et de fureur qui parsèment la suite. Produit de son temps : l’héritage de la commission sénatoriale Kefauver est décelable dans le personnage de « Batman », un des trois assaillants quasi-débile et amateur de comic books.

All Fall Down/L’ange de la violence (1962) : comme dans de nombreux films suivants, on peut saluer la manière dont Frankenheimer sait remettre sur des rails solides un projet qui a perdu de vue au gré de la production son idée de départ. Ici, le film devait se concentrer sur le fils cadet d’un foyer en apparence banal qui tient un journal intime et idolâtre son frère ainé au point de ne pas voir que ce dernier est un fieffé salaud. Amoureux de la même jeune femme (et qui est plus âgée que les deux garçons), ils vont entrer en conflit dans la dernière partie. Avec l’arrivée de Warren Beatty dans le rôle du trou-du-cul, Frankenheimer devra équilibrer la présence des deux frères et voguera vers un portrait beaucoup plus sombre des parents : père faiblard et mère incestueuse, dont la description réac sur le papier (ils ne vont pas à l’église, ils sont assez coulants avec leurs marmots au point que tout le monde s’appelle, diantre, par ses prénoms) prend une tournure proche de l’épouvante et de la contamination (voir les yeux luisants de désir mais menaçants de Angela Lansbury quand Warren Beatty revient au bercail, qui percent à travers l’obscurité). On notera aussi que le côté factice de l’environnement de la petite banlieue est intensifié par les décorations tocs de Noël, période dans laquelle se passe une partie du film et dans le passage où le mari tente et échoue d’inviter de pauvres hères à sa table pour le réveillon : la mère les renvoie grâce au pouvoir de… l’argent. Enfin, comme dans Clash by Night de Fritz Lang, le film n’est jamais loin de se départir du genre du mélo pour prendre les atours du film noir (voir l’intro fabuleuse dans laquelle le jeunot se retrouve dans un bar à putes avant d’aller chercher son frangin en prison).

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Birdman of Alcatraz/Le prisonnier d’Alcatraz (1962) : le haut du panier dans le « film-dossier sur un sujet sérieux à Oscar » et bizarrement l’un des plus optimistes, peut-être parce que le héros finit volontairement à l’écart de la société et atteint un niveau de zen que tous ceux qui le côtoient lui envient. Frankenheimer s’amuse d’ailleurs à inverser les rapports de domination au point où l’on ne sait plus qui est enfermé et qui est libre (quand le gardien veut toucher l’oiseau de Stroud, on jurerait qu’il est lui-même en cellule). Dans ses deux autres films consacrés à des prisonniers (The Fixer et La révolte d’Attica, le discours sur l’Individu contre le Système sera constant.

La chute de Camelot(e) (1962-1966)

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The Manchurian Candidate/Un crime dans la tête (1962) : à quoi rêve l’Amérique de Kennedy en 1962 ? Eh bien que tout le monde lui en veut, que ceux qui ne sont pas d’accord avec le messie John Fitzgerald sont en fait pilotés par le reste du monde qui lui en veut mais que la coolitude triomphante du Rat Pack incarnée par l’apôtre Saint Frank Sinatra tabassant mollement un jaune félon (Henry Silva grimé) la sauvera in extremis du fascisme larvé en son sein. Au-delà du service après-vente de l’élection de Kennedy, Frankenheimer parvient à composer le portrait trouble du tueur commandité avec un Laurence Harvey parfait en pleine révolte face à sa marâtre. Les meilleurs moments du film sont dévolus à son passage du côté obscur et le réalisateur place l’idylle entre Sinatra et Janet Leigh, qui n’a aucune incidence sur la machination centrale (digne d’un Iron Man des sixties), en contrepoint avec celle dramatique entre Harvey et sa copine. C’est parce que Sinatra est écouté et aimé qu’il parvient à surpasser son traumatisme de guerre et voir la réalité telle qu’elle est, jusque dans la scène finale où il rajoute un épitaphe morbide à la notule élogieuse consacrée à son ami. Le poids des médias et l’omniprésence des écrans dans l’arène politique seront également amplifiés dans le film suivant de sa « trilogie parano » : Sept jours en mai. Anecdote fameuse : le film a été déprogrammé des écrans américains après que le reste du monde a comploté avec la CIA, le complexe militaro-industriel et la mafia afin d’abattre JFK. Comme quoi.
Le remake de Jonathan Demme, réalisé en pleine guerre contre la terreur » de George Bush Jr, essaie de doper tout ceci aux stéroïdes en donnant une part plus active au personnage de Ben Marco, incarné par Denzel Washington à la place de Sinatra, en en faisant un proto-Fox Mulder manipulé (c’est lui qui devra servir d’assassin) et en le plongeant dans une lutte intestine entre services. Demme n’étant pas un manchot, il apporte son propre bagage (les gros plans avec regard y/y, le conflit racial larvé au sein des USA) ainsi que quelques clins d’œil aux autres films politiques de Frankenheimer (le lavage de cerveau renvoie à Seconds, Denzel Whasington est happé par le clip de campagne tv comme Kirk Douglas dans Sept jours en mai). Néanmoins, le surcroit de spectaculaire (même s’il rentre dans le propos : voir la séquence de sauvetage du régiment filmée comme Black Hawk Down avec force explosions) appauvrit l’étude de caractère un peu bazardée.

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Seven Days in May/Sept jours en mai (1964) : l’apothéose du style Frankenheimer sur un scénario redoutable de l’insurpassable Rod Serling, les deux hommes s’étant déjà croisés sur des productions télévisées. Quasi-intégralement composé de joutes verbales, le film raconte la tentative de putsch d’un général va-t-en-guerre face à un président dans les choux niveau sondage et qui vient de signer un traité de paix avec l’URSS (ça se passe dans le futur majestueux de… 1970 !). Inspiré par ses discussions avec Kennedy, Frankenheimer adapte un bouquin écrit durant le mandat et qui extrapole sur la démission du général Edwin Walker, d’ailleurs cité dans le film. Bien évidemment quand il sort sur les écrans quatre mois à peine après le drame de Dallas, le récit prend une teinte et une saveur particulières. Pour autant, Frankenheimer ne tombe pas dans le manichéisme à outrance. Comme d’habitude chez Serling, l’intime et le débat d’idées ne font qu’un, et le questionnement central, la fin justifie-t-elle les moyens, dévoile petit à petit la force de personnalité du président vieillissant. Frankenheimer fait monter la tension dès sa présentation : en le montrant sortir de la piscine de la Maison Blanche, avec ses bourrelés, ses bras décharnés et sa poitrine tombante, il l’oppose à la présence viril et le physique de statue grecque de Burt Lancaster dont la mâchoire semble vouloir bouffer le moindre adversaire et qui ferait passer Clint Eastwood pour Kevin Kline. Mais au fur et à mesure du déroulé du récit, la présence forte et centrale du général va être déstabilisée jusqu’à la discussion finale où par le cadrage et la mise en scène le président reprend le dessus en agitant la menace la plus terrible : celle de l’opinion publique.
Or, que nous aura montré Frankenheimer durant tout le film, sinon une administration tentaculaire qui parvient à filmer ses adversaires, convoquer les services secrets voire même pousser l’aide du camp du général à fouiller les poubelles de sa maîtresse. Que pourrait un simple fanfaron gradé contre l’homme le plus puissant du monde car soutenu par la masse ? Les sondages ont beau être mauvais (et Serling imagine astucieusement que le traité de paix a amoindri économiquement le pays), on voit dès la première séquence que la file de supporters du président est égale en nombre à celle de son opposant et il n’est pas dit que le challenger puisse l’emporter sur le champion en titre si ce dernier sort le bâton médiatique. Aussi, les prises de vue volées par l’équipe du film sur les porte-avions en rade à San Diego soutient la thèse de la supériorité de l’image sur le réel : qu’importe qu’on nous interdise de le filmer, le public le verra. D’ailleurs, la démonstration de puissance de l’armée est assez faiblarde comme la séquence molle d’évasion de la base secrète le prouve, bien moins spectaculaire qu’une discussion en bureau entre deux gradés en conflit.
Outre l’excellence du script et son enchaînement sans failles, on notera aussi que la direction d’acteurs, l’une des forces de Frankenheimer qui songeait au départ à jouer et non à réaliser (il fut même envisagé pour des tests pour le rôle de James Bond), est impeccable. Kirk Douglas évite tout sourire carnassier et s’efface complètement derrière son rôle d’idéaliste déçu, quant à Ava Gardner, elle débute une liste d’actrices d’âge mur confrontées au poids des ans et qui vont apparaître dans plusieurs films du même auteur (Deborah Kerr dans Gypsy Moths, Ann-Margret dans Paiement Cash).

The Train/Le Train (1964) : après la défection d’Arthur Penn, John Frankenheimer reprend le projet et remanie complètement le script pour en faire un film d’action sans répit, dans lequel sont privilégiées les séquences silencieuses et où l’homme se fond avec la machine. L’histoire, souvent critiquée pour ses écarts avec l’Histoire, est simple : durant la Seconde guerre mondiale un groupe de résistants tente de détourner puis de sauver de la destruction un train rempli d’œuvres d’art réquisitionnées par les Nazis. Le dilemme réside dans la question de savoir si l’art mérite qu’on meurt pour lui : Frankenheimer et son héros, Labiche (Burt Lancaster… eh oui) prétextent que non, c’est idiot et ça ne sert à rien, mais il n’empêche que tous les résistants vont y passer pour empêcher le patrimoine culturel d’arriver chez les fridolins. Comme d’habitude donc chez Frankenheimer le spectacle est remarquable et d’une beauté plastique toujours solide aujourd’hui (plein de cascades en dur avec plein de trains qui explosent), mais porte en soi sa contradiction alors que la vengeance finale pourtant légitime laisse un gout plus qu’amer.

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Seconds/L’Opération Diabolique (1966) : Ce récit concernant un banquier vieillissant manipulé afin qu’il accepte une seconde vie sous la forme d’un bellâtre peintre de renom, est un suicide commercial qui va le marquer durablement. On peut raisonnablement arguer que de par leurs sujets il s’agit avec le suivant (Grand Prix) des films les plus personnels de Frankenheimer, au point d’insérer des éléments de sa propre vie dans le décor (la demeure californienne où réside Rock Hudson est celle du cinéaste). L’analyse de Thoret étant impeccable, en voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=bi0AbYnYxkM
Rajoutons juste une larme de métadiscours en notant que plusieurs acteurs du film avait été blacklisté du temps de la Chasse aux sorcières. Et je renchérirai sur Rock Hudson qui outre sa vie privée (quelques tours sur le billard pour chirurgie esthétique, son homosexualité cachée) a, au cours de sa carrière, était utilisé de nombreuses fois par des cinéastes de renom comme un imposteur voire un pis-aller, prenons Le Sport favori de l’homme où il reprend un rôle prévu pour Cary Grant et où son côté photocopie au rabais fonctionne à merveille pour interpréter un pêcheur de renom qui n’a jamais tenu une canne à pêche de sa vie. Ici, ce pinacle de la figure de virilité américaine est littéralement traité comme une coquille vide : le protagoniste pense être devenu attractif et avoir augmenter son capital sympathie en changeant de corps mais il reste le même banquier casse-couille qu’il était au départ. Et si on peut trouver déceptif à la première vision qu’un film censé parler du sens de l’existence (qui sommes-nous réellement ?) se resserre sur des enjeux aussi anecdotiques que « pourquoi ma nouvelle et jeune femme fonctionne moins bien que l’ancienne ? » c’est que Frankenheimer est avant tout un cinéaste de la chronique et de l’anecdote au détriment du spectaculaire. Et chez ses aventuriers comme ses quidams, il n’y a rien de plus mortifère que la routine.

La suite jeudi avec : des voitures, des navions, des chevaux, de la luxure et de la déprime (et inversement).

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 17 Aoû 2022, 08:09 
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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 17 Aoû 2022, 08:42 
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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 17 Aoû 2022, 10:18 
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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 17 Aoû 2022, 10:19 
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JulienLepers a écrit:
Et si Prophecy, le film précédent, est si raté c’est qu’avant tout que la précision avec laquelle il gère les dialogues en est souvent absente malgré les nombreuses opportunités (les débats sur la déforestation et la lutte des Indiens notamment).


On peut le voir sur Paramount Channel en ce moment. Je crois que s’il est si raté c’est surtout à cause du monstre, espèce de « salami géant » comma l’a qualifié un critique, qui bouge comme les créatures des films de la Toho.

Et toujours cette hypocrisie d’Hollywood qui veut que même dans un film défendant la cause des indiens, il est interdit de faire jouer un indien par un autre indien. Pour le rôle principal, la prod est allé chercher Armand Assante et les natifs qui ont regardé le film ont dû bien rire à voir ce blanc d’origine italo-irlandaise jouer un des leurs, un peu moins cependant que quand une star genre Rock Hudson s’en chargeait.

Une seule image du film qui reste : la nuit, le gros plan du patriarche indien portant des lunettes où se reflète le feu de son campement provoqué par l’attaque du monstre. Il y a dans son expression hébétée comme le souvenir de massacres plus anciens perpétrés par d’autres monstres, les colons blancs.


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 17 Aoû 2022, 10:42 
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Citation:
Pour le rôle principal, la prod est allé chercher Armand Assante et les natifs qui ont regardé le film ont dû bien rire à voir ce blanc d’origine italo-irlandaise jouer un des leurs, un peu moins cependant que quand une star genre Rock Hudson s’en chargeait.


Il y a un précédent de taille, même si là ça confine au maladif : https://en.wikipedia.org/wiki/Iron_Eyes_Cody

Citation:
Il y a dans son expression hébétée comme le souvenir de massacres plus anciens perpétrés par d’autres monstres, les colons blancs.


Extrait amusant à ce sujet du téléfilm Bury My Heart at Wounded Knee : https://www.youtube.com/watch?v=H1y_0NfhF9c

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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 17 Aoû 2022, 11:19 
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Müller a écrit:
Citation:
Pour le rôle principal, la prod est allé chercher Armand Assante et les natifs qui ont regardé le film ont dû bien rire à voir ce blanc d’origine italo-irlandaise jouer un des leurs, un peu moins cependant que quand une star genre Rock Hudson s’en chargeait.


Il y a un précédent de taille, même si là ça confine au maladif : https://en.wikipedia.org/wiki/Iron_Eyes_Cody



Je me console en repensant à l'anecdote suivante : lorsque les indiens jouaient leurs propres rôles dans les westerns, ils tiraient souvent profit de l’incompréhension par les blancs de leur langage pour, dans les scènes dialoguées, sortir les pires insanités à l’encontre de leurs partenaires blancs. Vu dans un doc une scène d'un film de Ford (Cheyenne Autumn ?) où on montrait que les sous-titres anglais des paroles indiennes étaient sans rapport avec ce qu'ils disaient et cachaient en fait des propos orduriers et violents.


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 Sujet du message: Re: John Frankenheimer
MessagePosté: 17 Aoû 2022, 11:39 
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Sinon, j'ai vu "A armes égales" récemment, et c'est vraiment nase, avec son exotisme de pacotille à la con et sa vision du Japon pour teubés so 1980s.
J'ai vu très peu de films du réalisateur, principalement parce que pour le moment, y en a aucun qui m'ait plu. Clairement, faudrait que j'y remédie en lançant ses classiques.

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