Forum de FilmDeCulte

Je pense qu'il va être difficile de trouver un terrain d'entente

Par contre je me suis sincèrement questionné, de faire de ce film ci le pire de l'année, monument de lâcheté et de ringardise, soit, et de porter au nue le dernier Verhoeven dans le même temps, j'ai du mal à saisir. Qu'est-ce que vous trouvez dans Benedetta de pertinent que vous ne retrouvez pas ici ? Parce que ne venez pas me dire que le film est esthétiquement plus beau, plus subtil ou son propos plus d'actualité...

Je vais te donner une réponse qui ne te satisfera sans doute pas et qui à un côté tarte à la crème mais chez Verhoeven je vois du "cinéma" là où je n'en vois pas beaucoup chez Jude.

_________________
CroqAnimement votre

Donc c'est une pure question de forme.

"Après avoir inventé, avec Zemmour, le juif maurrassien antisémite, Bolloré propulse dans le chaos intellectuel français la féministe 'raisonnable' qui ridiculise les féministes radicales". @d_schneidermann
a regardé la série de Blanche Gardin sur Canal+ :

Oui mais plus que ça c'est du ressenti. Je trouve bien la liberté que prend Jude et loin de moi l'idée de dire que ce n'est pas du cinéma. Mais mon ressenti me donne l'impression qu'on est plus dans un petit laboratoire bricolé dans son coin et ça ne m'intéresse pas.

_________________
CroqAnimement votre

Dans Chaos ils font le lien avec Makavejev, réal dont je n'ai rien vu. Mais j'ai retrouvé dans Bad Luck la liberté de ton que l'on a dans une frange très engagée du cinéma des années 70, et que l'industrie cinématographique a largement muselé aujourd'hui.

Je connais que Sweet Movie (que j'adore, c'est super drôle et bien plus "fun" et beau que Jude) mais oui je trouve très bien que ce cinéma là existe. Après forcément c'est clivant. C'est comme les derniers Godard, je déteste (pour ceux que j'ai vus) mais il a ses fans et tant mieux.

_________________
CroqAnimement votre

Pour la 15e fois, c'est pas le fond qui est daté mais la forme.

_________________

Ok donc voilà, rien dans le film ne critique la génération woke.
Et Art Core ne reprochait pas l'absence de cunni.
Donc ta réponse était à côté de la plaque.

_________________

Déjà, le fait que tu utilises le terme wokiste et pas woke montre à quel point t'es dépassé sur la question et te contente de régurgiter le discours actuel.

_________________

Écrite comme visuelle oui.

_________________

J'ai bien aimé les deux premières parties (la balade existentielles dans Bucarest, qui rappelle aussi Dante Lazarescu, mais là le personnage résiste et ne veut pas se laisser recouvrir par le film - il y a ce plan magnifique sur l'immeuble en ruine, aussi dense et complexe que les rues de la ville, comme pour dire que l'intériorité du personnage s'est constituée avant le film qui ne peut dès lors se permettre de n'être que politique, montrer des valeurs sans leur destin, et les aphorismes à la "Cioran de gauche") moins la fin qui est marrante; et ou on apprend des choses, mais paresseuse même si cela renvoie en les réactualisant à des films comme la Pendaison d'Oshima. Il y a une certaine ambiguïté qui réside d'ailleurs dans le fait que les raisons des personnages ne sont exposées que dans la première des trois fins. Elles sont "dialectisées" de la même manière quelle que soit l'issue. Cela transforme l'enjeu "société progressiste ou réactionnaire, jusqu'à la complaisance envers le fascisme" en une question de rapport d'extériorité possible ou non sur ce qui est montré...

Sinon le film m'a paru devoir beaucoup à Séquences d'Alexandru Tatos, avec sa structure en trois parties, le point de vue moralisateur assumé, et finalement la manière dont les rapports de groupe se nouent autour d'un film dans le film. Les rushes du début jouent le même rôle que la vidéo porno et il y a aussi dans le final une tentative de confronter, par un dispositif comiquement statique, le présent politique à l'époque d'Antonescu. Le personnage principal est aussi un alter ego féminin du cadreur du trés bon Probă de Microfon de Mircea Danieluc : le régime a changé mais l'enjeu est le même, ne pas perdre son emploi dès qu' on sort des clous (par ailleurs ce film met au début en scène des arrestations filmées pour la télé et une camera à la fois juge, procureure et avocate qui ne sont pas sans rapport avec la fin du Jude)

J'ai trouvé cela pas mal mais film de l'année il ne faut pas déconner. Il l'aurait peut-être été s'il s'était arrêté après les aphorismes.

Cela m'a aussi rappelé, de par le propos, l'inquiétude politiques et un peu le dispositif, un bon (meilleur) film islandais qui a eu sa carrière malheureusement avortée par la COVID : Echo de Rúnar Rúnarsson.

J'avais presque rêvé correctement le film

Une mention aux gens qui bredouillaient au guichet, certains en précisant qu'ils étaient enseignants et "normaux" comme s'ils allaient se rincer l'oeil au milieu d'un public de pervers.

_________________
He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

Du coup j'ai revu Séquences que l'on trouve sur Scalisto avec d'autres films d'Alexandru Tatos d'ailleurs. La mécanique implacable des dialogues et de la mise en scène, le jeu des acteurs (Geo Barton notamment, qui allait mourir l'année eu tournage) et la complexité politique de tout le film mais particulièrement du dernier segment, c'est du 6/6 et en effet une forte influence sur ce film. Ton d'ailleurs hyper-personnel, que l'on pourrait peut-être comparer à certains Hitchcock ou Polanski.

_________________
He pays penance to the air above him

N.O. - The Him

C'était très moyen Echo. Un sous Roy Andersson.

Déjà que Roy Andersson est bien surestimé... Mais je tenterai Echo.