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C'est un peu plus long qu'intéressant, mais on sent bien le malaise autour de la pratique du call out qui commence à se faire sentir. C'est une chose quand des gens riches et privilégiés se dénoncent entre eux via les réseaux sociaux et la presse, comme c'était le cas pendant #MeToo, avec au final assez peu de résultats concrets niveau judiciaire : Cosby, Weinstein, Ron Jeremy, Danny Matserson (qui ont d'ailleurs un autre point commun que leurs procès : leur statut de has been au moment du scandale). Déjà à l'époque je trouvais que ça relevait de la purge-spectacle, d'autant plus étonnante que tout le monde semblait découvrir qu'Hollywood, au sens large, a toujours été un aimant à détraqués sexuels alors que ça se sait depuis l'affaire Fatty Arbuckle (dont peu de gens se souvenaient qu'il avait été acquitté). Sans compter les liens étroits avec le milieu du crime organisé. Je comprends parfaitement qu'on ironise du coup sur la cancel culture dont effectivement les plus riches souffrent de manière superficielle, à l'exception de deux ou trois boulets sacrifiés pour apaiser les masses. Curieux de voir d'ailleurs quelle trajectoire prendront les histoires autour de Marilyn Manson.
Par contre, c'est autre chose quand ce système de purge est importé dans des milieux qui ne relèvent pas à 100% du spectacle à l'échelle planétaire, comme c'est le cas dans cet article. Les agresseurs, réels ou imaginés, ont des proches qui seront les Danny Glover pour leur Mel Gibson, qui seront peut-être capables de reconnaître la validité des accusations, offrir leur compassion aux victimes tout en restant des soutiens de leur proche agresseur... Je trouve que ça se voit de plus en plus dans les call out sur twitter entre parfaits anonymes, et ça rend dingues les personnes à l'origine de la démarche de dénonciation et leurs soutiens.
Et c'est là qu'on voit les limites du truc. Ca n'a pas tant pour objectif de "rendre justice" que de mettre un coup de pied dans la fourmilière en espérant que l'accusé sera ostracisé, sauf que ça ne marche pas toujours, et pas seulement parce que l'accusé est riche et puissant. Au final, ça ne résoud rien parce que ça part d'attentes irréalistes, voire même simplistes, qui se font rattraper par une réalité souvent cruelle.
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Looks like meat's back on the menu, boys!
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