Forum de FilmDeCulte

Hong Kong, été 1997. Mi-Août est un jeune marginal ayant abandonné le collège il y a quelques années pour vivre de menus larcins. Il est à présent collecteur de dettes pour un certain M. Wing, proche des triades locales. Le quotidien de Mi-Août va se trouver bouleversé par deux événements : la découverte par Jacky, petit voyou handicapé mental qu’il a pris sous son aile, de deux lettres d’adieux laissées par une jeune suicidée, et sa rencontre avec la jolie Ah Ping dont il tombe rapidement amoureux. Or cette dernière est atteinte d’une maladie incurable…


Film culte hong-kongais sur un ado voyou, rebelle et romantique, qui a des affiches de Tueurs nés, Leon and co dans sa chambre. La première heure est parfaite, aussi foutraque que les personnages, avec plein d’idées de mise en scène et un ton assez unique et réjouissant entre chronique et polar. La suite est moins réussie. Fruit Chan a du mal à fermer toutes les portes ouvertes de son scénario et les effets se font plus répétitifs (avec quelques trucs interdits d’ailleurs, comme ce sourire après la tuerie dans le bus). Mais ça donne tellement envie de retourner à Hong Kong (le personnage clé du film) que j’ « accepte » tous les défauts du film. Je vais essayer de creuser la filmographie de Fruit Chan dont je n’avais curieusement vu que Nouvelle cuisine.
4/6

J'adore le film alors que le souvenir est lointain. Je me souviens d'expérimentations tous azimuts, comme on dit, et puis Fruit Chan était le seul à faire des films d'auteur à l'époque à Hong-Kong (sans parler de WKW évidemment et Ann Hui c'est encore autre chose, plus académique), cinéma dans lequel je suis versé, et comme tous les amateurs, on aimait bien cette note piquante en dehors de tous les films de genre dont on s'abreuvait. Comme tout le monde, il a fait son film rétrocession, le plus spleenétique, The Longest Summer, celui dont je garde le meilleur souvenir. Mais en fait je n'ai pas vu Durian, Durian ou Little Cheung à l'excellente réputation précisément car ça avait l'air trop chronique, pas forcément les trucs que j'appréciais dans le cinéma hk et dont il était un peu le seul représentant.
Par ailleurs, pour qui n'est jamais allé à Hong Kong mais ne connaît la ville que via les films, j'ai du mal à croire qu'on puisse retrouver la ville à l'identique dans la mesure où tous les films hk actuels présentent une ville de yuppie, aseptisée avec une patine nouveau riche qui ne correspond sans doute pas à la ville dans son entier.

Une chronique d'une jeunesse désoeuvrée typiquement hong-kongaise c'est à dire à la fois sincère et réaliste (ce côté trash avec notamment tout un truc autour des éjaculations nocturnes) et très chargée au niveau du scénario qui en fait un peu des tonnes dans la tragédie et la montée vers la violence. J'aime beaucoup le casting, le film a un mood à la cool qui verse peu à peu vers la mélancolie et la tristesse et la mise en scène très dynamique traduit bien cette espèce d'énergie du desespoir qui traverse ces personnages perdus. Dommage que la seconde moitié se fasse quand même très chargée à base de meurtres, suicide, maladie etc... Impression que le film n'avait finalement pas vraiment besoin de tout ça pour être émouvant. Mais je suis content de l'avoir vu et je comprends pourquoi c'est un film culte. C'est mine de rien une vision de Hong-Kong que l'on n'a pas l'habitude de voir (la scène du cimetière qui m'a renvoyé direct à L'enfer des armes de Tsui Hark).

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