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Trevor, un jeune skinhead de 16 ans empli de haine, est condamné à un placement de 6 semaines dans un centre social pour vol, violence raciale et dégradations d'habitations. Il est alors suivi par Harry Parker, qui va tout faire pour le faire changer de voie. Mais Trevor tient à sa liberté...


Avec Tim Roth dans le rôle principal qui est surprenant et dont c'est certainement un des meilleurs rôles. Clarke ne s'appesantit pas sur l'identité de skinhead et le phénomène en angleterre. C'est plus la haine et le côté hors société de son personnage qu'il va étudier, les mécanismes sociétaux qui l'y poussent. Ce qui est comme toujours remarquable chez Clarke c'est l'humanisme qui baigne le film. la manière dont il filme Trevor, ne le lâche pas une seconde et le traite finalement comme un homme comme les autres malgré sa dérive. Bref on ne s'arrête pas au constat que ce soit un connard mais on est immergé dans la violence de son quotidien et le portrait est complexe et nuancé.

Trevor est un peu l'image de l'échec de la société anglaise de l'époque. Il est évidemment coupable mais c'est la société qui l'a amené à cet état haineux.
Il y a au milieu du film une scène maboule qui dure 20 minutes. Scène pivot qui s'illustre par un plan séquence de toute beauté qui commence par une agression et continue par un face à face anthologique avec les éducateurs. Les dialogues et le déroulement génial de ces 20 minutes illustre tout le talent de Clarke. On en sort sonné comme à la fin du film globalement pessimiste mais paradoxalement Clarke ne cède jamais au désespoir. Le téléfilm tourné par la BBC est ponctué de moments profonds d'empathie et la sincérité de Clarke emporte le morceau. In fine, le film laisse l'impression d'un uppercut en plein ventre. Pour les intéressés, cela ne dure que 72 minutes donc facile à caser dans son planning.

5/6