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MessagePosté: 28 Sep 2020, 22:00 
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Lorsqu'en 2006, Steven Spielberg contacte Aaron Sorkin afin qu'il lui écrive un film sur l'émeute de Chicago lors de la Convention Démocrate et le procès qui s'en est suivi, il ne demande pas à n'importe qui. Non seulement Sorkin est un des scénaristes les plus talentueux qui soit mais il affectionne particulièrement l'arène juridique. De son tout premier scénario, Des hommes d'honneur, tiré de sa propre pièce, jusqu'à son premier long métrage en tant que réalisateur, Le Grand jeu, la cour a été celle où l'auteur a le plus aimé jouer. Même le thriller multi-genre Malice est célèbre pour un monologue donné lors d'une déposition. Nul hasard car nul endroit ne pourrait mieux convenir à la personnalité de Sorkin, amoureux du verbe et donc de son pouvoir. Quel milieu plus approprié pour illustrer cette notion que celui où l'on plaide? Et Sorkin de plaider une fois de plus, revenant à son naturel plus engagé, vu notamment dans ses séries télévisées, avec un film que Spielberg voulait réaliser avant les élections américaines de 2008 et qui s'est vu ressusciter pour sortir à temps avant celles de 2020. Avec sa verve habituelle, Aaron Sorkin cristallise en un simple procès les différentes philosophies de lutte militante et comment elle se confronte à un mur de politique post-vérité, déjà absurde et révoltant en 1968.

Même s'il ne va pas toujours jusqu'au procès, Sorkin traînera toujours ses personnages à des dépositions. La quasi-intégralité de la deuxième saison de The Newsroom est construite autour des dépositions des différents membres de l'équipe journalistique d'une émission que son présentateur décrit comme un tribunal où il se chargerait de contre-interroger les intervenants politiques. Il justifiait cette prérogative d'abandonner toute neutralité en expliquant qu'il n'y avait pas toujours deux versions d'une même histoire, mais une seule : la vérité. Cette quête de la vérité est au coeur des récits juridiques de Sorkin. Dans The Social Network par exemple, l'utilisation des dépositions comme dispositif narratif initiant des flashbacks est certes pratique mais s'avère également une confrontation presque rashomonesque des points de vue pour aboutir à une vérité. Une fois de plus ici, Sorkin joue avec les témoignages et la temporalité. À la barre, un témoin clame une chose. À l'écran, un flashback montre ce qui s'est passé. L'image ne ment pas. Elle rétablit la vérité pour le spectateur. Mais dans cette histoire, les dés sont pipés et les accusés condamnés d'avance. Comment le mot peut-il vaincre lorsque la vérité est niée aussi effrontément? Le parallèle avec l'arène politique actuelle résonne avant même les images de brutalités policières.

Les Sept de Chicago s'ouvre sur une introduction à la fois coup de poing est ludique, montrant la convergence des luttes précédant la manifestation qui débordera en émeute, mais effectue ensuite un saut dans le temps qui nous prive d'assister aux événements en question. L'auteur fait pencher la balance du côté des accusés en révélant d'entrée de jeu la nature vindicative de ce procès politique et le cirque biaisé qui s'en est suivi mais un ultime flashback vient révéler la vérité des émeutes et, ce faisant, la vérité émotionnelle que différents personnages viennent à admettre à force d'être confronté à l'injustice. Comment mener la lutte? Jusqu'où la non-violence est-elle possible? Quelle catégorie de personnes peut se la permettre? Bien qu'il s'agisse d'un film-choral, le récit raconte notamment l'évolution d'un personnage, plus timoré, plus privilégié que certains des "confrères" de ce même panier dans lequel il regrette d'avoir été mis, avant que ce dernier n'agisse comme un catalyseur à la désobéissance nécessaire et à l'intégrité retrouvée, comme toujours chez Sorkin. Ce faisant, Les Sept de Chicago parvient non seulement à éviter d'être trop factuel mais surtout à trouver son âme.

Je trouve donc le film plus convaincant que le script que j'avais lu. Je devrais vérifier pour voir si beaucoup de choses ont changé, parce que ça a l'air identique, et la structure atypique (le côté choral qui se resserre) est finalement quelque chose que j'ai trouvé original.
Après, si c'est formellement tout à fait fonctionnel et clairement bien monté, ça confirme que Sorkin est mieux servi par d'autres.

Un mot pour finir sur les acteurs : si la plupart sont trop vieux pour leurs rôles, ils sont tous très bien. Cohen n'en fait pas des caisses et le film le garde savamment à sa place, jamais seul sur le devant de la scène (alors qu'il est parfois littéralement seul sur une scène). J'ai trouvé Redmayne vaguement miscast au départ, non seulement pour son âge mais un acteur plus "cool" ou charismatique (et plus "américain") me paraissait coller davantage avant de réaliser que c'est justement parce qu'il n'était pas tout ça que Redmayne incarnait le personnage comme souhaité. Rylance et Langella sont évidemment délectables. Mais de tout ce beau monde, c'est Yahya Abdul-Mateen qui tire son épingle du jeu, à des kilomètres de ses prestations dans The Get Down, Aquaman ou Watchmen.

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MessagePosté: 29 Sep 2020, 11:36 
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Robot in Disguise
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Chauffé mais pas exagérément.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 29 Sep 2020, 12:18 
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A chaud, je dirais que c'est un Sorkin mineur mais je le préfère à Molly's Game.

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MessagePosté: 30 Sep 2020, 22:25 
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Antichrist
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Film de procès extrêmement efficace qui fait bien sûr écho à ce qui se passe aux Etats-Unis (et aussi aux gilets jaunes, bien sûr). La perfection narrative de Sorkin est un peu mécanique (chaque personnage sera contraint de briser son "idéal"), sa mise en scène manque d'idées (même si l'on retrouve un peu de souffle dans les flash-backs) mais la direction d'acteurs, l'intelligence du propos, la complexité du discours politique font du emportent l'adhésion. Toujours un peu de mal avec Eddie Redmayne mais cela m'a fait plaisir de retrouver Joseph Gordon-Levitt et surtout Sacha Baron Cohen, au charisme assez dingo.

Un bon 4/6, je prévois a minima quatre noms aux Oscars (scénario adapté, deux seconds masculins, montage).


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MessagePosté: 03 Oct 2020, 20:24 
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Vraiment pas bon. Wiki-film avec la bande son d'un reportage d'Arte sur le régime alimentaire de la panthère des neiges, jouée par l'orchestre de l'armée rouge.
Il manque le souffle et l'identification, voulue mais impossible, du regard du réalisateur avec celui de ses personnages que l'on trouve chez Spielberg, l'inventivité formelle d'un McKay ou encore la subjectivité et le fait de mêler au contenu politique un symbolisme onirique diffus mais fort de Spike Lee. En conséquence le propos politique est platement, scolairement et lourdement déroulé. Pas d'enjeu.
De grosses maladresses qui tachent aussi, comme dans le fait de se servir des blessures des manifestants comme raccord entre les images d'époque et la reconstitution. C'est, formellement parlant, le championnat d'Amérique de travellings de Kapo.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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Jean-Paul Sartre


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 04 Oct 2020, 09:31, édité 1 fois.

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MessagePosté: 03 Oct 2020, 21:49 
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Antichrist
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Donc c'est un bon film, cqfd.


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MessagePosté: 03 Oct 2020, 22:43 
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Tout de meme, on dit Spike Lee sénile ; mais entre BlacKkKlansman et ça il n'y a guère de comparaison soutenable, et ce au détriment de Sorkin.

On voit que c'est un film de scénariste. Le montage parallèle du début, où Yahya Abdul-Mateen II doit caractériser tout Bobby Seale en deux phrases et une anecdote provoquée, ou quand le regard fatigué que Joseph Gordon-Levitt se pose sur le portait de Nixon, ce sont des procédés behavioristes qui ne passent pas mal au début d'un roman pour poser l'atmosphère et le regard de l'écrivain, mais au cinéma cela ne marche pas et plombe le film après 5 minutes (la métonymie fonctionne mieux à l'écrit qu'à l'image). D'autant plus qu'ils surviennent immédiatement une introduction en images d'actualité façon la Guerre du Vietnam expliquée aux habitants de Pluton, super-laborieuse (là où Spike Lee trouvait un angle : c'est le présent plus mystérieux que le passé qu'il faut expliquer aux plutoniens).

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 04 Oct 2020, 11:30, édité 10 fois.

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MessagePosté: 04 Oct 2020, 10:42 
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Garçon-veau
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Karloff a écrit:
Donc c'est un bon film, cqfd.

:D

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Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 04 Oct 2020, 11:03 
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Solitude : je ne crois pas comme ils croient, je ne vis pas comme ils vivent, je n'aime pas comme ils aiment.Je mourrai comme ils meurent

Yourcenar


dans Feux, un de ses premiers livres, très étonnant, comme Les Deniers du Rêve écrits à la même époque


On se fout de ma gueule quand je mentionne un des meilleurs Altman, on a les films choraux, que même Frank Capra voire Cayatte trouveraient super-statiques, qu'on mérite.

Je viens de piger que l'Altman est un remake inversé de La Vie est Belle de Capra

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MessagePosté: 18 Oct 2020, 13:39 
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Localisation: POEY DE LESCAR
C’est pas relou, ça trace, et c’est rigolo. J’espère que ça donnera envie à quelqu’un de m’inviter dans son podcast pour développer mon avis pendant 2h.

Pour me situer par rapport à Sorkin : j’ai rien compris à Moneyball, Social Network c’est culte, et pas vu West Wing.

Bref à voir.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique


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MessagePosté: 22 Oct 2020, 01:56 
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Revoir "Vladimir et Rosa" du Groupe Dziga Vertov pour dégonfler la baudruche


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MessagePosté: 27 Oct 2020, 10:47 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Typiquement le genre de film où je me dis que l'évènement de base est pas si intéressant que ça. Les émeutes en question sont plutôt soft (quelques blessés) et le procès bien qu'éminemment politique ne recèle pas non plus des surprises de dingue et se finit "bien". Je veux dire, ce qui s'est passé chez nous avec les gilets jaunes me semble dix fois plus fort que ça (au niveau des violences mais pas seulement). Après je comprends tout à fait le côté symbolique du truc et son actualité toujours brûlante mais au final l'échec du film c'est de ne pas réussir à prendre suffisamment de recul pour faire de ce procès la métonymie de la lutte de l'époque contre la Guerre du Vietnam.

Ce qui m'a surpris en fait c'est que j'ai pas trop retrouvé la virtuosité de Sorkin dans l'écriture. A part l'ouverture très dynamique et brillante dans l'introduction de ses personnages j'ai trouvé le film globalement très classique, ne proposant rien de bien singulier ou de particulièrement fort dans l'écriture (et encore moins dans la mise en scène). C'est clairement le travail le plus faible que j'ai vu de lui (mais j'ai beaucoup de lacunes) sans que ce ne soit jamais mauvais ou quoi mais juste pas vraiment remarquable. Il y a aussi un vrai problème de personnages, le film fait le choix du film choral mais aucun personnage n'existe vraiment, ils sont tous trop sommairement esquissés (le bon élève, les hippies etc...). Par exemple j'ai beaucoup aimé le personnage de David Dellinger, le père de famille, pacifiste et objecteur de conscience, j'aurais aimé le connaître mieux, rentrer plus profondément dans son idéologie. J'ai trouvé aussi que le récit du Black Panther fonctionnait moyen, alors ça s'est vraiment passé comme ça, mais dans le film c'est un peu naze, l'intrigue semble s'arrêter d'un coup, le mec disparaît et semble appartenir à un autre récit qui ne nous est pas conté (le racisme de la police contre les Black Panthers etc...). La gestion des flash backs est aussi un peu décéptive, tout simplement en fait parce que les émeutes en question ne sont pas si choquantes que ça (ce qui se passe actuellement aux US est bien plus grave avec des miliciens d'extrême droite qui fusillent des manifestants).

Le vrai gros échec du film c'est vraiment pour moi cette incapacité à sortir du tribunal pour parler du monde. Le film se conclue par cette phrase scandée par les supporters des accusés "The whole world is watching", sauf que tu le sens pas du tout. Tu vois pas trop en quoi ce procès a cristallisé quelque chose de fondamental dans la liberté d'expression et la lutte pacifique de cette époque. Je trouve même que la guerre du Vietnam reste trop en retrait (jusqu'à cette fin [un peu trop mielleuse] qui la replace au centre).

Là où on sent le métier de Sorkin c'est dans le rythme, dans la narration globale qui fait que le film passe vraiment tout seul, n'est jamais ennuyeux malgré ses 2h10 et le côté répétitif du film de procès. Bien aimé Baron Cohen, Redmayne qui m'a agréablement surpris et Langella. Rylance que j'aime beaucoup d'habitude m'a semblé un peu en dessous. Finalement on ne peut que se réjouir que Spielberg n'ait pas fait le film tant je pense pas qu'il aurait pu en faire un chef-d'oeuvre non plus.

3/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 27 Oct 2020, 13:01 
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C'est à dire que sa limite est qu'il est à la fois dans la critique politique (pour les analogies entre les années 60 et les crises actuelles) et dans la nostalgie (pour ce qu'elles avaient de singulier) et n'a pas de point de vue sur cet écart. Cela oppose aussi finalement engagement politique et appartenance culturelle, et annule le propos du film.
Cette ambivalence ressort aussi dans la performance de Sacha Baron Cohen, proche de celle d'Yves Montand dans "Z", en concurrence avec le personnage réel.

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MessagePosté: 27 Oct 2020, 13:27 
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Art Core a écrit:
La gestion des flash backs est aussi un peu décéptive, tout simplement en fait parce que les émeutes en question ne sont pas si choquantes que ça (ce qui se passe actuellement aux US est bien plus grave avec des miliciens d'extrême droite qui fusillent des manifestants).

Pour moi c'est surtout qu'on passe les trois quarts du film à se demander ce qu'il s'est passé pendant ces fameuses émeutes, ou du moins, je me demande si elles sont si fameuses pour se permettre de les éluder.


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MessagePosté: 27 Oct 2020, 13:39 
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Quelqu'un a vu Vladimir et Rosa, le Godard / Dziga Vertov inspiré du même procès ? A part Gontrand, je veux dire, qui l'a sûrement vu et nous en parlera sur 10 lignes en citant 12 autres noms de cinéastes, auteurs, politiciens, philosophes... :)

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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