Forum de FilmDeCulte

J'ai une certaine admiration pour ces réal qui parviennent à faire des longs à base de pitch de court-métrage basiquissime. Là en l'occurrence c'est Hafsia Herzi qui se fait larguer et qui n'arrive pas à s'en remettre. Il faut quand même tenir 1h30 là-dessus et elle le fait sans trop de problème en se concentrant sur son propre personnage qui va passer par toute une série de rencontre pour, peut-être, parvenir à oublier ce mec toxique qui lui pourrit la vie. C'est vraiment son beau personnage de fille triste qui fait la différence, elle est hyper touchante dans son romantisme cahoteux. Les rencontres qu'elle fait son aussi très justes, toujours avec cette bonne distance. C'est un peu le défilé de douchebags mais il y a toujours un truc aimant dans le regard de Herzi, même le bourge qui la baise vite fait dans l'entrée de l'immeuble il est rendu presque émouvant par son impatience. Et le film évite totalement les clichés contemporains de la comédie romantique bidon (Tinder etc...).

On sent presque un peu trop l'influence de Kechiche (le mot Mektoub est prononcé, une scène de danse où elle film bien les boules de ses actrices, paradoxalement son mec est joué par l'acteur de La vie d'Adèle et ex d'Exarchopoulos) mais c'est vraiment un chouette petit film avec une mélancolie touchante, on sent qu'elle s'est offerte un rôle pour elle, pour trimballer son sourire triste et son regard fatigué. Le copain gay est très drôle et un film dont les seules chansons sont du Ophélie Winter et du Matt Houston ne peut pas être totalement mauvais. C'est vraiment un film attachant, la fin est très jolie. Que ce soit le poème (cf le titre) ou la relation potentielle avec babyface Anthony Bajon (il a littéralement l'air d'avoir 14 ans cet acteur, je comprends vraiment pas pourquoi il "explose", plus fade tu meurs).

4/6

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CroqAnimement votre

Le titre est un anglicisme non ? Ça devient chic ça.

Du tout, c'est la traduction d'un poème de Frida Kahlo :

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CroqAnimement votre

Merci

Positivement surpris, je m'attendais à ce que ce soit beaucoup plus (trop) un film à la manière de, et finalement au delà de quelques scènes clés qui rappellent l'héritage de Kechiche (la soirée chez Sergio et le subreptice passage en boîte de nuit), Hafsia Hersi semble avant tout chercher à s'en démarquer, avec cette caméra ultra resserrée (les visages ne parvenant parfois même pas à entrer pleinement dans le cadre), et le rôle qu'elle se donne surtout, aux antipodes de ceux de La Graine et le Mulet et Mektoub my love. Le visage creusé et le regard dur, elle est à mille lieux de la jeune fille pleine de fougue et de gouaille que l'on connaissait, elle se révèle sous un nouveau jour et irradie le film de bout en bout, devant comme derrière la caméra. Parce qu'il faut dire que c'est vraiment le haut du panier en terme de premiers films, toujours juste (alors qu'en 1h40 elle aurait largement eut le temps de délayer la sauce ou de trop s’appesantir sur tel moment de sa reconstruction), évitant admirablement les moments casse gueule (la courte séquence alternée entre les deux mecs rencontrés via internet dure juste le temps qu'il faut, le triolisme ne franchit jamais le niveau de vulgarité qui rendrait la séquence pesante), et gèrant de main de maître ses comédiens (qui sont tous traités avec une vraie affection, même le plus détestable d'entre eux) qui offrent une prestation d'ensemble jouissive (mention spéciale effectivement à Djanis Bouzyani qui est absolument parfait, mais j'ajouterai également Anthony Bajon, je ne te rejoins pas sur son cas Art Core, à qui je trouve vraiment un truc spécial, mélange de candeur et de profondeur, un regard qui marque en tout cas).