Forum de FilmDeCulte

Je viens de regarder (en version Despecialized) l'épisode 4... Durant les premières minutes, je tentais d'imaginer le choc qu'avaient pu ressentir les spectateurs à l'époque, ça devait être assez incroyable : l'univers, le vocabulaire (qui passe malgré un premier degré absolu), les costumes, les maquillages, les décors...
Mais très vite j'ai été rattrapé par les innombrables défauts d'un film que j'ai pourtant longtemps adoré. Les effets spéciaux foireux ne me gênent pas, mais : Leia qui joue comme un pied, 3PO insupportable, les énormes facilités narratives, les Stormtropers qui ne savent pas viser, la mort bidon de Kenobi, la mollesse incroyable des scènes d'action... A tel point que je n'ai même pas tenu jusqu'au bout et que j'hésite même à regarder le suivant.
Passée l'enveloppe (oui, Lucas a su créer quelque chose d'incroyablement fort, c'est indéniable), j'ai trouvé ça ultra médiocre. Je ne sais même pas comment noter en fait.

Ca c'est tendu, ça m'avait choqué quand je l'avais revu.

Je pense que je ne pourrais le revoir qu'avec mes (potentiels) enfants... Le V doit mieux passer quand même (pas vu depuis longtemps).

My opinion all along.

Ca a extrêmement mal vieilli, comme tous les films de SF américains de l'époque.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je suis d'accord, c'est un film assez faiblard.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est 100 fois mieux, oui.

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N'écoutez pas Film Freak

Oui le V d'un coup ça fait plus "vrai film".

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Netflix les gars, Netflix.

V comme Vrai film.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Bon, je suis tombé sur ce lien. L'historienne et critique d'art Camille Paglia y considère les 30 dernières minutes de Star Wars: Episode III - REVENGE OF THE SITH comme l'une des plus grandes oeuvres d'art des 30 dernières années. Et ça m'a fait plaisir.

http://www.chronicle.com/article/Why-Ge ... the/134942

Et s'il fallait considérer les 3 prequels de Star Wars comme 3 oeuvres d'art à part entière pour pouvoir bien les apprécier? 3 oeuvres recyclant, déformant, et modernisant de façon ludique les symboles et les formes iconiques d'un phénomène culturel piégé par sa fan-base. En laissant éclater tout ça, Lucas arrive à poser un regard sur sa propre œuvre passée par le prisme de nouvelles formes. Et il n'y a qu'un authentique artiste pour risquer autant la haine des fans. J'ai revu les prequels le week-end passé, et je dois dire que ça se rapproche assez d'une peinture dans son mouvement de multiplication de formes, d' icones, et de textures, vieilles comme neuves. Une peinture où tout serait refaçonné, et électrisé d'un impact dramatique fort pertinent qui mélange politique et psychanalyse sur fond de romantisme. Au final, c'est comme un grand opera populaire où jamais aucune des formes n'est méprisé ni regardé de haut. L'oeuvre de Lucas est quand même belle, libre, et inclusive je trouve.

C'est en cela que le nouveau Star Wars ROGUE ONE est une oeuvre pauvre et limité, autant dramatiquement qu'esthétiquement. Son existence ne comble que des caprices d'affects adolescents déçus qui n'acceptent rien d'autre que la matérialisation cinématographique des modèles réduits de leur vieux placard à jouets. La force, elle, a salement disparue quand même.

Ici, des entrevues de Camille Paglia sur Revenge of the Sith

https://www.youtube.com/watch?v=RYGIRoJaAJg
https://www.youtube.com/watch?v=vaW72ZchK6M
https://www.youtube.com/watch?v=9C2FsmF0hD0

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Et elle n'explique jamais en quoi : elle décrit la scène avec plein de métaphores et en comparant ça à Turner, et c'est tout.

Avec des conneries de ce style :


Vive la critique d'art, quoi...

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Tiens c'est marrant je me suis justement refait tout le topic hier avant de me coucher après avoir revu l'Empire contre attaque et Le retour du Jedi.

Je me suis dit que c'était quand même dingue de centrer un film aussi grand public/commercial sur un groupe de rebels ouvertement présentés comme gentils et représentant le Bien qui lancent des attaques contre un "Empire" - d'ailleurs ça aurait été intéressant de comprendre un peu mieux quelle forme il prend, quel est le pouvoir qu'il exerce sur sa population, quelle menace il représente réellement. Peut être est-ce mieux présenté dans le IV (j'ai oublié) mais on a l'impression de mecs un peu isolés dans leur gros vaisseau traquant des rebels sans trop vraiment savoir contre quoi ces derniers se rebellent réellement. Avec un surcroit d'ambition (bon à l'époque le projet est déjà colossal on est d'accord) la saga aurait pu s'attarder sur un certain nombre de choses comme ça et delaisser d'autres aspects plus chiants genre la romance un peu niaise Solo/Leia mais j'imagine qu'il fallait tout de même coller à un cahier des charges avec une ligne grand public. - anyway ces rebels donc, je suppose que dans l'imaginaire de l'époque on les assimilait à des résistants contre un état totalitaire et que l'Empire, jusque dans certains symboles (les uniformes par exemple) renvoient assez facilement à des Nazis. Je me demande aujourd'hui si on polariserait une telle histoire de la même façon et si une partie du public aurait pas une grille de lecture terroristes/état.

On a quand même une bande de rebels avec des têtes parfois chelous, non humains, qui lancent des attaques contre un groupe d'hommes blancs qui ont le pouvoir. Idéologiquement c'est quand même pas évident, moins qu'il y'a 35 ans en tous cas. Après c'est un regard d'européen dont je parle, peut être qu'à l'époque déjà ça pouvait être tendu pour un americain relativement à la lutte des Etats-Unis contre les révolutions en Amérique Latine, je sais pas si des ponts étaient imaginés avec l'histoire récente des USA, ça m'interroge en tous cas comment ça pouvait être perçu, et ça peut aussi expliquer la necesité de la saga, dans son projet, d'être aussi manichéen pour ne laisser aucun doute.

Bien vu !
Peut-être que la nouvelle représentation de l'Empire dans "Rogue One" (moins nazie, plus neocons) vise à accompagner ce nouveau regard. C'est une des qualités du film selon moi que d'accepter les ambiguïtés de l'Empire et ce qu'il peut avoir de séduisant. Dans "Rogue One", on ne voit pas tellement ceux qui le soutiennent, ou qui au moins parviennent à vivre sous sa domination sans sourciller, mais on sent qu'ils existent, que l'empire n'est pas que voulu par une quinzaine de fous furieux.
Au contraire, je trouve les aspects politiques de la prélogie incompréhensibles, on nous montre comment va arriver au pouvoir le Mal absolu, ce qui en soi peut être intéressant, mais on se demande comment un tel empire, aussi mauvais, aussi cruel, sans le moindre assentiment populaire finalement, peut séduire et ensuite tenir.

Oui, j'avais lu cet article d'un vide abyssal qui fait plus de mal aux défenseurs de la prélogie qu'autre chose. C'est franchement ridicule.

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N'écoutez pas Film Freak

Metropolis aussi. Pourtant ça ne l'empêche pas d'être un film infiniment plus ambitieux.

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Justement, je trouve qu'à la réflexion, dans l'épisode IV, ce mélange de gouvernement militaire type 3ème Reich mélangé à un truc d'heroic fantasy avec Lord Vader et la dynamique pas ultra-claire entre Tarkin/Vader/l'Empereur qu'on voyait pas était un peu confuse et que la prélogie et même Rogue One ont un peu clarifié le bordel.

Parce que concrètement, tu te demandes ce que l'Empereur fait de ces journées.

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Le focus étant fait sur les rebelles, et l'Empire n'étant vu que d'un point de vue militaire et défensif, cela ne me choque pas.

Apparemment le point de vue positif des civils à l'égard de l'Empire est bien décrit dans le roman Lost Stars sorti en 2015, décrit comme une sorte de Roméo et Juliette dans l'univers SW prenant place entre les épisodes IV et VI. Les critiques sont excellentes. C'est vraiment quelque chose que j'aimerais voir au cinéma.