Forum de FilmDeCulte

A la fin du XIXe siècle, Miss Giddens, une jeune institutrice, est chargée d'éduquer Flora et Miles, deux enfants, dans un vieux manoir. Mais ça va déconner.

J'ai trouvé ça absolument exceptionnel. D'abord par la forme, le noir & blanc de Freddie Francis (chef op entre autres d'Elephant Man), le soin sur le cadre et la profondeur de champ qui font qu'il y a toujours quelque chose de très riche à l'écran. Ensuite Clayton s'éclate à merveille sur quelques clefs du genre - certains passages oniriques (les collages à bases de fondus enchainés lors de la scène de rêve par exemple), l'irruption du fantastique (toutes les apparitions fantômes) et l'exploitation du décorum et son opulence gothique, tout cela atteint un niveau de pure excellence dans l'esthétique classique du film dit de gouvernante qui se ballade la nuit avec son chandelier. Une pelote de ficelles transcendée par la force des personnages, dont Deborah Kerr, excellente, tout comme les deux gamins sur lesquels repose énormément de l'ambiguité du récit. L'hésitation ou l'inquiétude fantastiques sont extrêmement bien rendues, tout comme la tension sexuelle qui s'installe peu à peu, en sous texte à peine chuchoté.

Ca m'a fait le même sentiment qu'à la découverte des Contes de la lune vague de Mizoguchi, à savoir la découverte d'un gros classique sans savoir si le plaisir que tu y prendras sera à la hauteur de la réputation du film. Puis celui-ci bande dès ses premières secondes, sans jamais relâcher ensuite. Il y a un sens de la magie, une classe, une grâce, une intelligence là-dedans qui font que ces Innocents devraient rapidement s'imposer parmi mes films de chevet.

Ca vient de ressortir en joli dvd.

666/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

L'un de mes films fantastiques préférés. Quelle superbe mise en scène.....

Par curiosité, tu peux aussi tenter la "prequel" de Michael Winner : the Nightcomers, avec un génial Marlon Brando.

Ah je ne savais pas que ça existait. Je le note.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Grandiose. Formellement c'est parfait. Rien que la chanson du début, ça me fait frissonner ! Tiens d'ailleurs je l'avais rippée du DVD, faudrait que je la retrouve... (putain de changement de PC !)

Et c'est pareil pour la façon dont arrive le carton final.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Un magnifique film-cerveau où l'on hésite souvent entre un film purement fantastique ou une diatribe contre les comportements puritains enfievrés en usage à l'époque. AH? les deux? sorry.
6/6

faudrait que je le revoie mais je garde le souvenir d'un très beau film,envoûtant,visuellement magnifique...ma "ghost story" préférée avec "Full Circle"!

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T'arrives à poster la jacquette du dvd Bliss ?

Parce que je suis tombé sur une édition ici mais je suis pas sur que ce soit la bonne.

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J'y arrive mais la jaquette française est moche:



Ah bah en fait non sur le site de la fnac ils mettent la jaquette us plutôt jolie avec le titre français dessus. Les canailloux.

Dans la bonne édition il y a des bonus, dans la mauvaise non.

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Doll, it's a heartbreaking affair

J'avais vu "The Others" juste aprés avoir vu le Clayton... ce fut donc un peu dur pour le Aménabar qui lui doit beaucoup. Très beau film, et excellente nouvelle d'Henry James aussi à la base (classique du bilingue anglais/français:)).

Sinon dans le genre Clayton, l'enfance et la mort il y a aussi le sublime et méconnu "Our mother's house" passé il y a deux ans au ciné de minuit, avec une géniale musique de Delerue.

Superbe affiche pour la ressortie française :



Le 15 juillet.

Étonné que ce topic soit aussi vide.

J'ai trouvé ça globalement remarquable. J'étais séduit dès l'ouverture sur fond noir avec chanson par un enfant et le logo Fox en N&B.
Dans un premier temps, j'ai été surpris de constater que les "effets de peur" étaient plutôt rares et franchement rudimentaires avant de comprendre que le film ne cherchait pas tant à jouer là-dessus, même moins que pour La Maison du Diable de Wise. On est davantage dans l'horreur psychologique d'une femme sombrant peu à peu dans la folie au fur et à mesure qu'elle se perd dans l'immensité de ce domaine, de ce manoir et de ce Cinemascope absolument affolant (d'ailleurs, y a-t-il beaucoup de films en Scope et N&B?), avec sa profondeur de champ toujours nette (je capte pas, on dirait pas du split diopter, quel était le procédé ici?). Clayton (et son chef op Freddie Francis qui, si j'en crois toutes les anecdotes que je lis, y est pour beaucoup dans le visuel) compose des cadres en conséquence, avec tous ces moments où l'un des deux personnages féminins tourne le dos à l'autre mais se tient très proche de la caméra, mais toutes les deux sont nettes...je ne saurais trop comment l'expliquer mais cette mise en scène contribue grandement à un sentiment de proximité, d'immersion, tout en conférant une certaine tension et paranoïa. Le cadre est habité, il y a toujours quelqu'un derrière... Il en va de même pour les mouvements amples, les plans qui capturent en une unité plusieurs actions des personnages, tournant autour d'eux... Même quand les déplacements de la caméra sont motivés par ceux des comédiens, on a tout de même l'impression que l'opérateur se meut comme un fantôme.
Et en même temps, le film parvient à garder l'ambigüité sur son récit, sexuellement aussi chargé que son héroïne est réprimée. C'est perturbant tout le long. Malsain.

Vraiment un des meilleurs films de maison hantée/fantômes.

Les autres Clayton valent quoi?

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Our mother’s house a plutôt bonne réputation, moi j’ai trouvé ça insupportable. Mais j’aime pas Les Innocents non plus.

Pourquoiiiiii?

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En même temps, c'est adapté d'Henry James, tu risquais pas d'avoir Evil Dead.
Texte remarquable, d'ailleurs, un des plus belles nouvelles fantastiques du XIXème, qui en a pourtant un paquet dans sa besace... et raison pour laquelle j'ai jamais tenté le film, peur de trop le comparer au texte.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."