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MessagePosté: 28 Juin 2016, 17:27 
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Director Maren Ade spent five months editing the film.

Ça devait être la durée initiale, je vois pas d'autre explication.

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MessagePosté: 28 Juin 2016, 17:46 
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Antichrist
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Perso, je ne perçois aucune longueur au film, même cette scène du chantier, que je trouve forte en l'état

après, une fois que tu connais l'intrigue, l'installation est un peu longue, mais elle construit quand même la relation entre les deux personnages.


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MessagePosté: 29 Juin 2016, 08:57 
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Il y a un truc dans la durée qui crée aussi le malaise qui fait bifurquer le gag vers autre chose (la scène de chant in extenso par ex). Mais c'est vrai que les trucs de boulot de la fille c'est bizarrement trop développé.

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MessagePosté: 17 Aoû 2016, 17:15 
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Comme Karloff je n'ai pas du tout ressenti les 2h40 du film (à l'inverse des 3 heures de Sieranevada il y a quelques jours). Je ne suis pas choqué non plus par les nombreuses scènes de boulot (scènes qui sont par ailleurs extrêmement justes), parce qu'elles servent clairement le propos de la réalisatrice.
inhumanité des sociétés de conseil et des réorganisations qu'ils préconisent pour cause de rentabilité, monde fermé des expats qui restent entre eux et ne connaissent que très peu les endroits où ils habitent, leur supériorité présumé par rapport aux locaux - Ade appuie tout particulièrement sur ce point dans la relation Ines-Anca


Le problème, c'est que ça manque de subtilité, bizarrement ce sont les blagues pas toujours très légères du père qui sont les mieux amenées et les moins pesantes. Peter Simonischek développe un capital sympathie énorme, les moments où il n'est pas à l'écran s'en ressentent fortement.

Je ne peux m'empêcher de penser que Podalydes avec le même scénario aurait pu faire un film vraiment énorme.

4/6


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MessagePosté: 22 Aoû 2016, 11:29 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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J'avais placé la barre haute, vu le concert de louanges commencé depuis Cannes...
D'où mon sentiment de petite déception car je n'ai trouvé ça ni hilarant (juste par moments vraiment drôle) ni bouleversant (juste par moments vraiment touchant). Mais surtout, il y avait ce goût amer en bouche, que Art Core a bien su mettre en mots (des gros spoilers d'enculé au passage, heureusement que je t'ai pas lu avant de voir le film). Je ne m'attendais pas à un truc aussi déprimant. Le film est jubilatoire par moments, mais on ne peut pas dire que ça fout la pêche ou que ça te booste à la joie de vivre. Le marketing de film est brin trompeur...
La longueur du film ne me choque pas plus que ça, j'aime bien que le film prenne le temps de raconter les choses et de mettre tout ça en place sans frénésie. Mais quand bien même, il y a ici ou là quelques longueurs, quelques scène inutiles, pas beaucoup. Un scénar un rien plus resserré aurait pu rendre l'émotion plus "efficace".
Reste un film vraiment original, assez imprévisible, qui a l'avantage d'avoir deux personnages assez magnifiques dans leur humanité, tous deux campés par deux acteurs que j'ai trouvé exceptionnels, tant lui que elle.

Bref, grosso modo le même avis et la même note qu'Art Core.

4,5/6

PS: gros flash avec l'apparition de "Monsieur Bébé" brrrrrr...

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MessagePosté: 22 Aoû 2016, 12:36 
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Ce qui m'a mis un peu sur le côté pendant la vision, c'est pas la longueur mais le faux rythme du film.
J'ai la sensation que ce faux rythme est présent dès que le père est à l'écran, il prend trop de temps dès qu'il veut faire ou dire quelque chose. C'est rare que je ressente ça. C'est peut-être voulu comme expression du malaise profond de ce pauvre homme dépressif à la race qui ne trouve pas du tout sa place dans le monde. Il est en contre-temps de tout. Mais sur presque 3h, ça m'a agacé. Notamment avec un montage qui commence pas mal de scènes assez tôt dans leur narration (on frappe à des portes et on attend qu'elles s'ouvrent...). Bref, la durée du film, des plans, des gags est clairement une recherche de réalisation. Ca fait parfois mouche (quand elle chante) et parfois pas...

Par contre, comme Art Core, j'ai beaucoup de mal à voir où est le film qui donne envie de vivre...
C'est tellement amer. Il s'ouvre parfois, le temps d'un sourire, d'un câlin, qui irradie l'écran. Mais la conclusion tombe comme un poids. Elle restera triste malgré la folie héritée de son père qui sommeille en elle.
On a l'habitude que ces films se terminent sur une libération, donc on a envie de croire jusqu'au bout qu'elle arrivera. Notamment avec l'anniversaire et le dentier à la fin. Mais ne nous trompons pas, ici, le libération ne vient pas.


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MessagePosté: 22 Aoû 2016, 13:54 
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Blaze a écrit:
On a l'habitude que ces films se terminent sur une libération, donc on a envie de croire jusqu'au bout qu'elle arrivera. Notamment avec l'anniversaire et le dentier à la fin. Mais ne nous trompons pas, ici, le libération ne vient pas.


Oui c'est le propos du film de dire qu'il n'y a pas de "libération" possible. Comme le dit père à la fin 'juste le souvenir d'instants vécus" dont on ne peut mesurer l'importance sur le moment.


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MessagePosté: 22 Aoû 2016, 13:57 
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Arnotte a écrit:
(des gros spoilers d'enculé au passage, heureusement que je t'ai pas lu avant de voir le film).


Hum je me suis relu je vois pas trop, j'ai mis en hide les trucs précis.

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MessagePosté: 22 Aoû 2016, 15:56 
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Excellente critique de Jérôme Momcilovic (Chronicart) qui décortique avec beaucoup de justesse la mécanique du film :

http://www.chronicart.com/cinema/toni-erdmann/


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MessagePosté: 27 Aoû 2016, 07:37 
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J'avais peur du côté feel good movie, car je déteste - si tant est qu'il existe en dehors des représentations subjectives - ce genre complaisant pour personnes fragiles qui prennent le cinéma pour un remontant médicamenteux. Il n'en est rien ici, car on a affaire à un film implacable dans sa mécanique.

Ca doit être la troisième oeuvre que je vois en un an qui décortique avec précision l'absurdité des boîtes de consultants. Les mecs sont des parasites qui intègrent temporairement ta boîte, la vide de sa substance avant de se retirer. Horrible, d'autant que c'est pas loin d'être le métier le plus prestigieux actuellement, qui se pose en juge au-dessus de la mêlée, dictant les normes et donc les vies humaines. Le film accomplit le tour de force d'y aller très méchamment contre son personnage de fille cul serrée et arriviste avant de l'humaniser en quelques scènes d'une poésie loufoque jubilatoire (la scène de chant!).

Le film est une comédie derrière laquelle sourd une douleur et une dépression terrassantes, provenant, on le comprend, d'une relation père-fille défaillante. On imagine que le père a dû écraser sa fille par sa personnalité à la fois charismatique et inadaptée à la société deshumanisée vers laquelle on se dirige. Pour prendre son contre-pieds, elle fuit vers des pays où elle peut se sentir supérieure, bien aidée par des capacités intellectuelles hors normes ("tu es une bête!"). Et lui revient, pour réinjecter de la folie. Ce qu'il y a de très habile, c'est qu'après le petit temps d'adaptation, il nous semble que le monde du travail décrit est bien plus absurde que les blagues de Toni Erdmann. Dans la boîte de nuit, lorsque le petit copain sert du champagne avec la bouteille à hauteur de son sexe, ou lorsqu'ils se prennent dans la voiture un sniff de coke, il y a aussi de la folie, de l'absurde, mais celle-là est autorisée, convenable, parce que déployée dans le cadre défini par l'élite. Les décalages créés par Toni sont donc autant d'actes de résistance, en ce qu'il teste les limites du cadre (qui de fait son assez extensibles) pour les briser. Et comment peut-on trouver la scène de chantier superflue? C'est la démonstration que le petit grain de sable inséré par Toni dégénère rapidement en licenciement: le système n'a pas d'humour, il est froid et premier degré.

J'appréhendais les 2H42 mais c'est passé comme un charme. Je trouve l'écriture de haute volée notamment pour ça, pour ce rythme lent et sûr de lui qui déroule ses scènes l'une après l'autre, sans temps mort mais aussi sans temps fort particulier, sauf lorsqu'on se rapproche de la fin. Je conçois que le côté répétitif, mécanique, finisse par lasser. Mais pour moi, cet aspect est régulièrement battu en brèche. Le propos est non seulement présent dans la mise en scène mais aussi dans le tempo, qui de lent et implacable, se libère peu à peu dans des décharges aussi libératrices qu'éphémères. Car non, le film ne propose pas de solution toute faite à cette déshumanisation qu'il dépeint, mais agit davantage comme de petits électrochocs. Le dernier plan,
c'est l'héroïne qui réalise qu'elle ne s'en tirera pas si facilement, que les rouages sont plus forts que son individualité.
Je trouve le film admirable d'humilité dans ce qu'il propose, tout en étant très ambitieux dans ce qu'il saisit du monde contemporain.


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MessagePosté: 27 Aoû 2016, 10:10 
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Antichrist
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MessagePosté: 27 Aoû 2016, 17:16 
En effet ce n'est pas une comédie, plutôt un mélodrame social proche de "Ressources Humaines" de Cantet en méta (ce n'est pas le fils-intégré-qui-vire-le-père-obsolète, mais le-père-fonctionnaire-résillient-qui-vire-la fille-qui-virerait-le-père") voire même des frères Dardenne, même si le milieu est différent, même usage d'un dispositif scénaristique, partant d'un le clivage qui devance le récit, et que finalement ice dernier va vider, même manière lier noeud familial et problème de classe (le père joue un peu les personnages d'Olivier Gourmet dans les Dardenne d'il y a 15 ans).
J'ai apprécie la manière dont le film joue sur la durée pour installer quelque chose de flou, entre grotesque théâtral et une veine plus réaliste, ce flou fait exister peu à peu les lieux. Le point de vue du film qui fait de la coupure politique du néolibéralisme quelque chose qui clive politiquement les familles en sens inverse du conflit de génération n'est pas mal vu: le père n'accepte pas trop l'autonomie de sa fille, et celle-ci n'accepte pas qu'il ait conscience de son impuissance tout en restant ferme sur certaines valeurs. Mais il est peut-être trop écrit n'échappe pas un certain schématisme. Tous les personnages finalement s'équilibrent ce qui déjoue deux fois le film. Le scénario défend l'idée l'idée que le risque de la rupture est tenable mais qu'il ne faut pas espérer de grands changements (la prochaîne fois la fille fera le même boulot de façon humaine, "en mieux") , mais les rapports entre les personnes sont eux-même dans un jeu à somme nulle. Le chef d'Ines est plutôt humain, mais contrebalance le Directeur de la boite qui lui-même est un miroir du père, dans les deux copines l'une est assez snobe, l'autre spontanée etc...tous les personnages vont par deux, plus génant :
la dame roumaine sort du film dès qu'elle a suggéré au père le dispositif du fétiche bulgare, et la mort de la grand-mère est un peu la sienne aussi, après l'humanisation de la fille et le rétablissement de la communication avec le père elles perdent leur fonction dans le récit et deviennennt superflues, le film reproduit "sentimentalement" ce qu'il refuse poltiquement, c'est le moteur de 'la réconciliation'
. En somme les Roumains, prolétarisés ou bourgeois fragilisés, qui sont le contrechamps fugace du film, sont dignes mais n'ont d'autre existence autonome que morale, leur seul discours est d'articuler des valeurs à la place du sujet, un pouvoir économique fatigué de lui-même. Le prolétariat (voire le travail en général, dans son versant non-financier) est filmé non pas comme une cause , mais comme un manque. Esthétiquement aussi, l'ambiguïté qui dans les films de Lang (ou même plus tard Chabrol) portait sur une vision du monde, une psychologie, dont le film mettait en scène ce qui dans le réel la heurtait, est transférée ici de l'homme vers la situation, le lieu et la durée: du coup les personnages sont complètements innocents et les structures sont ambigües pour eux, elles sont travaillées par une sorte de doute ou de scepticisme, voire un masochisme, qui est ici ce qui fonde le pouvoir. Les lieux semblant finalement plus politiquement "coupables" que les hommes. La scène Whitney Houston, cela fait aussi film avec kit-explication-du-sous-texte-inclus (d'où les 2h30, même si je crois que le début est bon: la durée permet de créer un doute sur le lieux: Roumanie ou Allemagne: la ville n'est montrée qu'à travers des voitures; réduite à ses infrastructures, sauf la scène de tatoueurs. Elle rend aussi la non-réaction des employés d'Inès rélévatrice: du tact et une compréhension rapide de la stratégie du père, seuls les autres expatriés sont dupes).
Pour autant le film est assez honnête. La scène du chantier est nécessaire: il y a quelques années je discutais avec quelqu'un qui travaillait dans l'industrie énergétique, dans la bourse au crédit carbone (et avait aussi grandi en Allemagne, et était aussi un "expat" -on appelle comme cela un immigré avec un pouvoir d'achat surmoyen- aux Pays-Bas mais bref...) et m'étonnais qu'il cite "Empire" de Toni Negri et Michael Hardt . Mais il interprétait le bouquin ainsi: "le prolétariat d'hier est mort avec la dématérialisation du travail, le prolétaire d'aujourd'hui c'est moi, je suis un opprimé" . Sans cette scène ce serait aussi la vision du film, la réalisatrice a au moins réussi à éviter ce piège, ce qui n'est pas si mal.

Ceci dit sur un terrain finalement assez proche, j'ai trouvé "Marseille" d'Angela Schanelec beaucoup plus fort.


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MessagePosté: 02 Sep 2016, 03:30 
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Éclats de rires et vraie tristesse s'entremêlent assez miraculeusement dans cet ovni tout en subtilités.

4,75/6


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MessagePosté: 03 Sep 2016, 09:08 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Inévitablement déçu par rapport à la réputation cannoise. Les quelques ricanements qui réussissent à surnager dans la salle du MK2 Nation quasi-vide laissent cependant imaginer les hurlements de rire qui ont du résonner à Cannes et je pense que découvrir le film sur la Croisette devait inévitablement être plus marquant.

J'aime bien le côté protéiforme et glissant du film, à la fois simple dans son pitch étalé sur 2h40, et en même temps unique, difficile à saisir, aussi bien dans ce qu'il raconte que dans son ton. J'apprécie aussi l'idiosyncratisme du setting: "Alors ça se passe l'été en Roumanie, dans le milieu des financiers allemands...". On sent que Maren Ade (quasi-anagramme de Erdmann) est sa propre productrice, pour le meilleur et pour le pire. J'ajoute que les deux acteurs sont bons, surtout elle, absolument incroyable de justesse, avec sa merveilleuse tronche de la vraie vie.

Au final, j'ai ressenti une déception pendant la projo, mais le film est tellement massif, et son émotion tellement en creux, que je me suis surpris à être ému en y repensant. Mais bon, l'absence du film au palmarès cannois ne me paraît plus aussi inexplicable qu'elle l'était fin mai.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 06 Sep 2016, 11:39 
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Déjà je crois qu'il est important de dire que ça fait du bien de voir un film ayant un ton aussi singulier, offrant aussi peu de repères à son spectateur. Le film est inconfortable, mais après coup on se dit qu'il est aussi agréable d'être déboussolé de temps en temps par un film. Même Rester Vertical, je pouvais le rattacher à d'autres choses que j'avais pu voir avant, d'autres expériences doucement surréalistes, alors qu'ici le film, amenant des situations pourtant improbables, n'a pas peur d'être premier degré.

C'est donc un parti pris courageux de la part de Maren Ade, de rendre le film aussi gênant mais d'en même temps ne jamais donner de véritable issue au malaise, et que celui-ci soit finalement au service d'une absurdité triste insolvable, comme l'a déjà très bien raconté Art Core.
Même lorsque à la force de plus de deux heures de récit et au renfort de scènes qui vont toujours plus loin dans l'incongruité, l'amour éclate enfin et transperce cette carapace de froideur qui sépare les deux personnages et enveloppe le film, finalement à ce moment là on ne voit même pas le visage du père, l'instant est bref et la distance reprend vite le dessus, les personnages semblent d'autant plus brisés. ça aurait du être le climax libérateur du film et finalement c'est en continuité avec le ton dépressif de tout ce qui s'est passé avant.
A mon avis la réalisatrice a atteint exactement son but, je pense qu'elle a su mettre en scène pour de vrai un propos personnel et difficile à décrire de façon aussi juste.

Néanmoins, et en raison de tout ce que j'ai dit plus haut, c'est un film compliqué à adorer, l'histoire est forte mais elle ne bouleverse pas. Après une nuit de sommeil je trouve le film remarquable en un sens et je pense que je m'en souviendrai mais je n'ai pas été transcendé sur le moment. Est-ce qu'il pouvait en être autrement ?

Malgré tout, il y'a quelques passages clés qui sont pour moi réellement libérateurs même s'il ne changeront pas profondément les personnages.
J'ai vu le film dans une salle presque remplie et la scène de l'anniversaire à poil a eu un succès fracassant, personnellement j'ai trouvé ça absolument hilarant, c'est vraiment une réussite comique comme j'en ai pas vu depuis des années au cinéma je pense. A mon avis ce passage sauve quand même le film aussi bien que les personnages, qui même s'ils resteront les mêmes ont pu s'en servir pour se construire: la fille paraissait quand même au bout du rouleau à ce moment et était même dans une impasse au niveau professionnel. Lors de la dernière scène, certes elle ne rentre pas totalement dans le jeu de son père mais la communication s'est réinstallée, elle n'est plus accrochée à son téléphone.


Il y'a eu un chemin de parcouru pendant le film et je pense qu'il a subtilement fait évoluer les personnages sans transformer leur nature pour autant.

J'avais envie de mettre 4/6 et puis en y repensant le film devient plus attachant que je ne pensais. C'est quelque part entre 4 et 5 du coup.


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